
Goldman Sachs enchaîne les mauvais paris dans l’énergie

Le pôle taux, change et matières premières de Goldman Sachs enchaîne les tuiles. La banque d’investissement américaine, pourtant considérée comme la meilleure sur ces segments, a perdu plus de 100 millions de dollars en pariant que les prix du gaz issu des schistes de Marcellus, une formation géologique répartie sur les Etats de Pennsylvanie, de l’Ohio, de New York et de la Virginie-Occidentale, qui constitue la plus grosse source de gaz naturel aux Etats-Unis, allaient augmenter grâce à la construction de nouveaux pipelines, a rapporté le Wall Street Journal vendredi, citant des sources proches. Mais les prix ont reculé en mai et juin à cause de soucis sur un pipeline clé.
C’est principalement pour cette raison que la division de matières premières de l’établissement a réalisé, entre mai et juin, son pire résultat trimestriel depuis 1999, ajoute le quotidien économique.
En outre, la banque a échoué à couvrir convenablement ses paris, a expliqué une source proche à Bloomberg. Les traders couvrent habituellement leurs positions avec des indices de référence liquides, comme le WTI pour le pétrole à New York, ou le Henry Hub, le plus important des marchés libres de gaz naturel. Mais les deux côtés de l’échange n’évoluent pas toujours de manière alignée. Lorsque la divergence est grande, cela peut conduire à des pertes et c’est en partie ce qui s’est passé, a expliqué la source, sans donner plus de détails.
Au premier trimestre, Goldman Sachs avait déjà déçu les analystes dans ses métiers de taux, là aussi à cause de choix malheureux liés aux matières premières. La banque aurait perdu des dizaines de millions de dollars sur ses positions dans la dette de sociétés d’énergie américaines en restructuration comme Peabody Energy et Energy Future, indiquait Bloomberg fin avril.
A la différence de ses concurrents Morgan Stanley, JPMorgan, Barclays et Deutsche Bank, Goldman Sachs n’a pas réduit la voilure dans le trading de matières premières après la crise de 2007-2008. Mais la banque américaine s’interrogerait sur une éventuelle restructuration de cette division, rapportait l’agence de presse début juillet.
Le chiffre d’affaires que le groupe tire des matières premières est passé de moins de 500 millions de dollars par an entre 1981 et 2000 à un plus haut de 3,4 milliards de dollars en 2009, d’après un rapport du Sénat américain. L’année dernière, la division de matières premières a réalisé moins de 1,1 milliard de dollars de recettes, selon une source de Bloomberg.
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Paris - Le niveau de formation a fortement augmenté dans l’OCDE depuis le début des années 2000 avec un taux sans précédent de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, indique le rapport annuel «Regards sur l’Education» publié mardi. «48% des jeunes adultes des pays» membres sont désormais diplômés de l’enseignement supérieur «contre 27% en 2000", souligne ce rapport de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), qui rassemble les pays les plus industrialisés. L’Irlande et la Norvège affichent notamment des «progrès remarquables» avec une hausse de diplômés du supérieur d’environ 6 points de pourcentage entre 2005 et 2024, suivies par la Colombie, le Costa Rica, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, le Mexique, le Portugal et la Turquie, a noté Mathias Cormann, le secrétaire général de l’OCDE, lors d’une présentation du rapport. L’OCDE souligne cependant que nombre d'étudiants ne finissent pas leurs études, en particulier les hommes, en raison d’une inadéquation entre attentes et réalité de la formation, ou d’un manque de soutien aux étudiants. Autre problème: diplôme ne veut pas toujours dire compétences. Ces dernières, notamment en maîtrise de l'écrit et des mathématiques, ont stagné ou diminué sur la dernière décennie dans la plupart des pays membres. «En France, il y a des adultes qui ont passé des années à l'école et parfois à l’université et qui n’ont même pas les compétences en littératie (compétences à l'écrit, ndlr) d’un enfant de 10 ans», a relevé Andreas Schleicher, directeur du département d’Education et des compétences de l’OCDE, lors de la présentation. Les études supérieures rapportent En outre, malgré la hausse des diplômés de l’enseignement supérieur, les entreprises ont du mal à trouver les qualifications dont elles ont besoin: «40% des employeurs sont en état de pénurie de compétences», relève l’OCDE, qui recommande la généralisation des formations courtes certifiantes tout au long de la vie active, afin d’aider «les travailleurs à s’adapter à l'évolution des besoins des entreprises, particulièrement avec la montée de l’intelligence artificielle. L’OCDE insiste sur un point souvent débattu: les études supérieures sont rentables, même lorsqu’elles coûtent cher comme en Angleterre ou aux Etats-Unis. «Une bonne éducation rapporte. Si vous avez une licence, vous gagnez 39% de plus qu’un diplômé de l’enseignement secondaire», et encore plus avec un master, fait valoir Andreas Schleicher. La plus-value d’un diplôme du supérieur dans une trajectoire professionnelle fait que la mobilité des étudiants internationaux ne cesse de croître, en dépit du coût des formations. Bémol notable: l’inégalité de l’accès à l’enseignement supérieur persiste et les enfants de diplômés du supérieur ont encore beaucoup plus de chances de décrocher eux aussi une formation de l’enseignement supérieur et de la terminer que ceux dont les parents n’ont pas fait d'études supérieures. Certains pays comme le Danemark et la Corée ont réussi à gommer en partie ces inégalités avec «tout de même 40% de possibilités d’avoir un diplôme de l’enseignement supérieur si vos parents n’ont pas terminé leurs études secondaires». A l’inverse en Hongrie ou en Lituanie par exemple ce taux n’est que de 7%. M. Schleicher relève que le système britannique de prêts étudiants est plutôt mieux à même de gommer les inégalités que certains autres pays où l’Etat finance davantage les études supérieures: le remboursement sera exigé après la fin des études seulement si le jeune gagne au moins un certain niveau de rémunération. Véronique DUPONT © Agence France-Presse -
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