François Pérol se rapproche d’un procès en correctionnelle

Le parquet financier a requis le renvoi du président de BPCE devant les juges. Un développement qui ne change rien pour l’heure à la gestion du groupe.
Alexandre Garabedian

Lentement mais sûrement, l’étau judiciaire se resserre autour de François Pérol. Le Parquet national financier (PNF) a requis vendredi le renvoi en correctionnelle pour prise illégale d’intérêts du président de BPCE dans l’enquête sur sa nomination à la tête du groupe bancaire. Les parties, qui n’avaient pas encore été notifiées vendredi, ont un mois pour présenter des observations ou des demandes d’actes, puis le juge Roger Le Loire décidera ou non dans les semaines suivantes le renvoi devant un tribunal correctionnel. Dans la mesure où les réquisitions du parquet confirment son enquête, la tenue d’un procès paraît logique.

L’affaire empoisonne depuis cinq ans la vie de François Pérol. Le Parquet national financier lui reproche d’avoir accepté les postes de directeur général de la Banque fédérale des banques populaires (25 février 2009), de président du directoire de la Fédération des Caisses d’Epargne (26 février 2009), et enfin de président du directoire du groupe BPCE (31 juillet 2009), alors qu’il venait de passer deux ans comme secrétaire général adjoint du président Nicolas Sarkozy. A l’Elysée, au pic de la crise financière, François Pérol aurait activement pris part au rapprochement des deux groupes bancaires, selon l’association Anticor et les syndicats Sud et CGT des Caisses d’Epargne, dont les plaintes ont déclenché l’affaire. Une infraction que l’intéressé a toujours contestée.

La loi interdit à une personne dépositaire de l’autorité publique «de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l’acte, en tout ou partie, la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement», selon l’article du Code pénal caractérisant la prise illégale d’intérêt.

En attendant le verdict d’un éventuel procès, ce nouveau développement ne devrait rien changer à la gestion de BPCE, ni requérir de communication spécifique du conseil de la banque, selon des proches du dossier. En février dernier, dès le lendemain de la mise en examen de François Pérol, le conseil de surveillance s’était réuni pour lui renouveler sa confiance à l’unanimité, un soutien jugé suffisant dans une procédure qui ne fait aujourd’hui que suivre son cours. BPCE ne fait pas de commentaires.

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