Deutsche Bank pourrait abandonner le modèle de banque universelle

L’établissement allemand aurait élaboré trois scénarios. Deux d’entre eux suggèreraient la scission de toute ou partie de la banque de détail
Antoine Landrot

La perspective d’une scission des activités de détail de Deutsche Bank semble plus inéluctable que jamais. Selon l’agence Reuters et le quotidien Süddeusche Zeitung, le conseil de surveillance du premier établissement allemand – qui se serait réuni 14 heures durant à Francfort – étudierait les trois scénarios que lui auraient présentés le directoire et son chief strategist officer Stefan Krause, pour élaborer la nouvelle stratégie de la banque. Celle-ci doit être présentée au deuxième trimestre, avait déjà fait savoir le groupe.

Le premier scénario, qui selon Reuters aurait eu la préférence des membres du conseil, prévoit le regroupement de l’ensemble des activités de banque de détail, y compris la filiale Postbank, et de les introduire en Bourse d’ici à 2017. Deutsche Bank se recentrerait ainsi sur la banque de financement et d’investissement, sur les marchés de capitaux et sur les professionnels de l’investissement, sur le modèle de Goldman Sachs, ajoute l’agence de presse, qui cite deux sources au sein de la direction de l’établissement. Cette version «semble avoir été écrite pour la classe politique», indique le quotidien allemand.

Plus précis sur le deuxième scénario, le Süddeusche Zeitung indiquait hier que la direction Deutsche Bank envisageait la cession de 150 milliards d’euros d’actifs dans sa banque d’investissement et se défaire de Postbank, via sa vente à un concurrent ou à travers une introduction en Bourse, tandis que les autres réseaux de détail du groupe arrêteraient la commercialisation de certains types de prêts, notamment hypothécaires. Ce scénario permettrait à Deutsche Bank de réduire «rapidement» son bilan de 400 milliards d’euros.

La dernière variante rencontrerait une certaine hostilité au sein de l’établissement: conserver la nature universelle de Deutsche Bank, mais en réalisant des coupes plus ou moins franches dans l’ensemble des activités. Conceptuellement simple, cette solution serait en revanche la plus longue à mettre en place (entre trois et cinq ans) et la plus coûteuse en suppressions d’emplois.

Le choix définitif devrait intervenir avant l’assemblée générale prévue le 21 mai. La séparation du réseau de détail de Deutsche Bank avait déjà été évoquée par la presse allemande fin 2014. En élaborant une nouvelle stratégie, Deutsche Bank entend répondre le renforcement de la réglementation. Les noms de BNP Paribas et de Santander, comme candidats à la reprise des activités de détail, avaient circulé.

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