Décevant en 2022, Scor croit aux vents porteurs pour 2023

Le groupe de réassurance se prépare à accueillir son nouveau directeur général après une ardoise de 301 millions d’euros en 2022.
réassureur Scor Paris 8e
Le réassureur français a signé l'an dernier sa première perte depuis 2003.  -  RK.

Denis Kessler, président de Scor, l’admet : «Les résultats annuels du groupe sont très décevants, malgré une solide performance au quatrième trimestre». Le groupe d’assurance français, qui n’avait pas affiché de résultat négatif depuis 2003, a dévoilé jeudi une perte annuelle de 301 millions d’euros. Le bénéfice net supérieur aux attentes du quatrième trimestre, à 208 millions d’euros, n’a pas permis de compenser neuf premiers mois catastrophiques marqués par 509 millions d’euros de pertes. Entamé par les catastrophes naturelles, le ratio combiné de sa branche dommages et responsabilité ressort à 113,2%. Le résultat technique en réassurance vie et santé a progressé de 756 millions d’euros fin 2021 à 1,1 milliard d’euros fin 2022, soit une marge technique de 14,5%.

Les conséquences de cette année difficile sont visibles. D’abord, les capitaux propres de Scor ont fondu de presque 20% sur un an à 5,1 milliards d’euros. Ensuite, le dividende proposé au titre de l’année 2022, en baisse de 22% sur un an à 1,4 euro par action, constitue un plus faible depuis 2014, à l’exception d’une année 2020 blanche en raison du covid. Après versement de ce dividende, le ratio de solvabilité du groupe ressort à 213%, en baisse de treize points en un an.

Baisser le dividende : une bonne décision

«Nous pensons que la décision de réduire le dividende au cours d’une année difficile était la bonne, en particulier dans la mesure où le crédit auprès des agences de notation devrait être sévèrement entamé par les résultats», jugent les analystes de JPMorgan dans une note. Alertées par ses performances opérationnelles, celles-ci ont adopté une perspective négative sur la note du réassureur au cours de l’année. Scor, qui a limogé son directeur général Laurent Rousseau à la suite de ces mauvais résultats, n’a pas tardé à réagir. Le groupe a lancé un plan d’urgence d’un an pour retrouver au plus vite la rentabilité. «Étant donné les vents porteurs, nous allons accélérer l’exécution de ce plan», affirme François de Varenne, directeur général par intérim.

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Ce plan, centré sur une réduction de son exposition aux catastrophes naturelles et la mise en place d’une organisation agile et allégée qui doit aboutir à des gains d’efficacité annuels de 125 millions d’euros d’ici 2025, a déjà commencé à porter ses fruits au quatrième trimestre. «Cependant, Fitch pense qu’il faudra plus de temps avant que le groupe puisse démontrer de nouvelles améliorations durables de ses performances. La nomination d’un nouveau directeur général ajoute aux incertitudes liées au redressement du niveau de rentabilité de l’entreprise», juge Manuel Arrivé, directeur au sein de l'équipe assurance de Fitch Ratings.

Une arrivée préparée

Thierry Léger, directeur de la souscription du réassureur suisse Swiss Re, a été nommé directeur général de Scor à compter du 1er mai 2023. Il aura la charge de présenter le nouveau plan stratégique du groupe, dont les grandes lignes seront dévoilées lors de l’assemblée générale du 25 mai avant d’être précisées le 7 septembre. «Une partie des équipes travaille déjà sur le plan stratégique pour être sûr de pouvoir accélérer quand Thierry arrivera. Une de mes priorités est de préparer son arrivée», explique Ian Kelly, directeur financier de Scor.

«Les résultats 2022 démontrent l’ampleur des défis de redressement auxquels le nouveau directeur général de Scor sera confronté lorsqu’il prendra ses fonctions», prévient Manuel Arrivé.

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