Crédit Agricole Assurances poursuit au prix fort ses investissements verts

L’assureur s’offre 50% d’un portefeuille co-contrôlé avec TotalEnergies dans les énergies renouvelables en France.
Lionel Garnier
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Et 138 millions d’euros d’investissements supplémentaires! Crédit Agricole Assurances continue de bâtir, actif après actif, un large portefeuille dédié aux énergies renouvelables. La filiale d’assurances de Crédit Agricole SA a officialisé en fin de semaine l’acquisition de 50% d’un ensemble de projets renouvelables en France d’une capacité totale de 234 mégawatts (MW) auprès de TotalEnergies, une opération finalisée fin 2022. Le portefeuille de projets concerné par cette opération comprend 23 centrales solaires d’une capacité totale de 168 MW et 6 centrales éoliennes d’une capacité de 67 MW. Sur ces 29 centrales, 25 sont déjà en exploitation, tandis que les quatre autres, de 54 MW, seront mises en service au premier semestre de 2023. Un multiple élevé «L'énergie produite par ces centrales correspondra à la consommation électrique de 200.000 habitants et permettra d'éviter l'émission d’environ 96.000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an pendant 30 ans», indique Crédit Agricole Assurances dans un communiqué. Un petit pas vers la neutralité carbone, mais au prix d’un gros chèque. La transaction valorise en effet la totalité du portefeuille à une valeur d’entreprise environ 300 millions de dollars (environ 275 millions d’euros), soit «un multiple de 16 fois l’Ebitda», indique de son côté le groupe pétrolier qui y voit le moyen «d’accélérer les cash-flows des projets et d’améliorer la rentabilité des capitaux investis». Trop cher? La critique est balayée par Matthieu Lance, directeur adjoint des investissements, responsable des actifs réels et des participations de Crédit Agricole Assurances: «en raison de la nature de nos investissements dans les renouvelables, il est plus pertinent de raisonner en taux de retour sur investissement qu’en multiples d’Ebitda». Une quête de rente qui vise à dynamiser le retour global d’un tel poids lourd de l’assurance où l’actif général reste très majoritairement composé d’obligations. Ce nouveau mouvement n’est donc pour Crédit Agricole Assurances qu’un pas supplémentaire dans une stratégie de long terme de diversification vers les renouvelable, à la fois au nom d’un engagement du bancassureur mutualiste en faveur de la transition énergétique mais aussi afin de capter de meilleurs rendements. L’assureur qui revendique le titre de premier investisseur institutionnel dans les renouvelables en termes de puissances installées – soit 11,8 gigawatts (GW) à fin 2022 « pour un investissement de plus de quatre milliards d’euros » - vise même 14 GW en 2025, soit l’équivalent de la consommation électrique de 11 millions de Français. 15 GW visés Ces dernières années, le groupe qui a initié ses premiers investissements dans les infrastructures vertes dès 2014 - à l’époque avec Engie - a depuis multiplié les prises de participations et tickets d’entrée dans des infrastructures, fonds ou sociétés opérant sur cette thématique de la transition énergétique. Cet éclectisme va des centrales solaires (27% des technologies investies en portefeuille) et éoliennesterrestres (42%), notammenten France et Espagne, ou offshore (11%)comme au Royaume-Uni (avec Orsted) à l’hydroélectrique(20%) au Portugal en passant par de nouveaux accords de développement avec l’espagnol Eolia Renovables, l’italien Edison Renewables ou l’espagnol Repsol Renovables. Si l’empreinte géographique est essentiellement européenne - France, Italie, Espagne et Portugal – , plusieurs plateformes de développement où l’assureur est désormais investi détiennent des projetssur les deux continents américains. Le bancassureur a également fait une entrée dans Hy24, le fonds hydrogène d’Ardian et de FiveT Hydrogen, pour explorer ce futur champ d’infrastructures de l'économie hydrogène.

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