
Comment Agrica gère «l'épisode» des taux négatifs

Pour Agrica (8 milliards d’euros d’encours), les taux négatifs ne sont qu’un mauvais moment à passer. «Grâce à la construction historique de notre portefeuille, nous avons la capacité de continuer à servir des rendements supérieurs au marché pendant plusieurs années», indique Pierre Richert, directeur financier du groupe Agrica, à la rédaction d’Instit Invest. Face à cet environnement, Agricaa défini cette année une nouvelle allocation stratégiqued’actifs «pour continuer à générer de la performance», poursuit Pierre Richert. Validée par la commission financière, la commission de placement et les conseils d’administration de ses différentes institutions, la nouvelle allocation d’Agricavise 10% d’immobilier, 20% d’actions (dont des actions couvertes et du private equity), 7,5% de monétaire et 62,5% d’obligations. Le groupe de protection sociale a par ailleurs interdit à ses gérants d’investir dans des obligations rapportant moins de 1%.“Nous allons mettre en place des stratégies alternatives pour piloter, sur les cinq prochaines années, le rendement récurrent que l’on attend et les plus-values que nous souhaitons concrétiser”, explique le directeur financier,qui ne croit pas à des taux éternellement négatifs. L’introduction de stratégies alternatives Dans ce cadre, le groupe pourra miser sur l’augmentation de son portefeuille immobilier.“L’immobilier est passé de 7% à 10% avec des opérations cette année assez diversifiées, dont les rendements récurrents tournent autour de 5 à 10%”, avance le responsable. Le private equity, dont l’allocation cible est passée de 2% à 3%, aura également une place de choix.“Nous avons décidé d’aller chercher du rendement dans d’autres pays membres de l’OCDE, en couvrant le risque devise”, précise Pierre Richert. Le groupe a enfininstauré une stratégie de couverture sur les actions, considérant «qu’il est intéressant d’acheter des actions qui servent des dividendes importants, tout en protégeant le capital en cas de retournement de marché". Sa poche importante de monétaire lui permet en outre de se montrer opportuniste sur la chute des marchés actions. Ce changement d’allocation d’actifs s’avérait d’autant plus nécessaireque la gestion financière endosse un rôle primordialpourle groupe de protection sociale. «La marge d’une structure comme la nôtre, qui dispose de 85% d’engagement de long terme, est fortement générée par le résultat financier», développe Pierre Richert. Enprévoyance,son résultat financier est constitué de 220 millions d’euros par an, dont 110 millions de revenu récurrent et 110 millions d’euros de plus-values latentes. Il faut dire que, contrairement à nombre de ses homologues,le groupe de protection sociale n’a pas la pression des ratios réglementaires.En 2018, la Sgaps Agrica Prévoyance affichait un taux de couverturedu capital de solvabilité requis (SCR) de...448%. De quoi lui laisser de belles marges de manoeuvre pour investir sur des actifs gourmands en capital, généralement sources de rendement supplémentaire.
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