
CNP Assurances reste dans le flou sur son avenir

La Poste a levé le voile sur un secret de polichinelle. «Nous avons ouvert avec l’Etat, la Caisse des dépôts (CDC), la CNP une réflexion sur l’avenir de la CNP. De très nombreuses options sont sur la table», a déclaré hier Philippe Wahl, le PDG de La Poste, lors de la présentation de ses résultats annuels. Quelques heures plus tôt, Frédéric Lavenir, le directeur général de CNP Assurances, ne faisait «aucun commentaire» sur les «rumeurs qui courent concernant notre actionnariat», à l’occasion de la publication de son propre bilan 2017.
Les spéculations vont bon train, alors que le dénouement progressif des liens commerciaux de l’assureur avec BPCE fait pencher le balancier vers son autre actionnaire bancaire, La Banque Postale. De son côté, la CDC ne cache guère sa volonté de constituer un grand groupe public qui pourrait réunir ses filiales La Poste et CNP.
Dans ce contexte incertain, le bras de fer continue au Brésil, deuxième marché de CNP. Malgré la date butoir du 31 décembre, le groupe français n’est toujours pas parvenu à un accord pour poursuivre la distribution de ses produits auprès de son partenaire historique Caixa Seguridade, assureur de la troisième banque brésilienne, Caixa Economica Federal. «Nous espérions finaliser les discussions avant fin 2017 et avions ensuite indiqué qu’elles se poursuivraient début 2018, a déclaré hier Frédéric Lavenir. Nous avons des discussions constructives et la vente [de nos produits] continue dans de bonnes conditions». Après l’annonce de la fin de ce contrat, en août dernier, il avait signé fin septembre un protocole d’accord non engageant avec Caixa Seguridade en vue du renouvellement de son exclusivité dès 2018, moyennant le paiement d’une soulte et de «droits économiques […] réduits pour CNP».
En attendant, Frédéric Lavenir préfère mettre l’accent sur «la claire orientation de CNP dans le sens de l’évolution de son mix produits et l’enrichissement de son modèle économique» pour moins dépendre des fonds en euros peu rémunérateurs, et sur «la politique d’appui de nos partenaires traditionnels et le renouvellement de nos accords avec UniCredit et La Banque Postale». Le chiffre d’affaires 2017 (primes émises) de CNP a baissé de 5,9% en France, affecté par un recul de 22% chez BPCE. Mais il a augmenté au total de 1,9% à 32,1 milliards d’euros, grâce au Brésil en hausse de 48% (38% à change constant). Caixa Seguridade a ainsi contribué pour 16% au chiffre d’affaires global et assuré 34% du résultat brut d’exploitation, avec un taux de marge de 30%.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse