
CNP Assurances pâtit de la dégradation de son activité en France
Ses 145 millions de collecte annuelle en assurance vie font figure de lot de consolation. Dans un marché français en décollecte, CNP Assurances a renoué avec des flux positifs au dernier trimestre, mais ses performances financières sont en net repli.
Sur le marché français qui présente 80% de son activité, son chiffre d’affaires a chuté de 10% l’an dernier, entraîné par la contre-performance du pôle épargne et retraite. Les revenus ont aussi chuté de 7,5% en Espagne, 33% en Italie et 73% au Portugal. En Irlande, siège de CNP Europe Life, ils ont été quasiment réduits à zéro. Le chiffre d’affaires total a du coup reculé 11,8%, à 26,5 milliards d’euros.
Seule la coentreprise brésilienne avec Caixa Seguros tire son épingle du jeu avec une croissance de 11,3%, à change constant. Une performance en ligne avec le marché local en prévoyance et assurance dommages, mais très en-deçà en épargne et retraite. Le Brésil pèse 10,9% du chiffre d’affaires global de CNP mais 36% du produit net d’assurance. «Deuxième jambe du groupe», le pays réalise aussi 35% du résultat brut d’exploitation, grâce à des marges élevées.
L’autre jambe, la France, doit prouver sa capacité de rebond, après sa décollecte en assurance vie dans les Caisses d’Epargne, distributeur historique du groupe avec la Banque Postale (LBP). Directeur général depuis l’automne, Frédéric Lavenir compte enrichir l’offre destinée à leur «clientèle haut de gamme» via des contrats de prévoyance ou en unités de compte, alors que les ventes de ces derniers ont reculé de 56% en 2012 chez l’Ecureuil. CNP ne donne pas de détails sur ses futurs produits. «Nous n’allons pas refabriquer ce qui a été fait il y a dix ou quinze ans», indique Frédéric Lavenir. Il reste également muet sur la renégociation, d’ici à 2015, du pacte qui lie ses actionnaires, LBP, BPCE et la Caisse des dépôts. En attendant, ces derniers ont accepté de toucher leur dividende (0,77 euros, comme l’an dernier) en actions.
Le résultat net de CNP a progressé de 9,1% en 2012, à 951 millions d’euros. La stabilité des charges et les plus-values des portefeuille d’actions ou d’immobilier ont permis de contrebalancer en partie les éléments exceptionnels de l’exercice: la dépréciation de la survaleur de CNP UniCredit Vita en Italie (170 millions), la hausse des provisions réglementées due à la baisse des taux d’intérêt (162 millions) et la taxe sur la réserve de capitalisation (102 millions).
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