
BPCE s’adapte aux années de vaches maigres

Pour son plan stratégique 2017-2020, présenté hier, le groupe BPCE a repris plusieurs axes de son plan précédent (2014-2017), mais il se montre bien plus prudent, surtout en banque de détail. L’établissement n’avait pas anticipé un tel contexte prolongé de taux très bas. Cette fois, il a donc choisi «des hypothèses de croissance économique et d’évolution des taux prudentes», a souligné hier François Pérol, le président du groupe.
A la lumière de ces hypothèses conservatrices, la «banque de proximité», qui regroupe les activités de banque de détail (Caisses d’Epargne, Banques Populaires, Crédit Foncier, etc.) et les services financiers spécialisés de la filiale Natixis, soit 70% du produit net bancaire du groupe, prévoit que ses revenus augmenteront de 2% sur la période, contre 1% depuis 2013 et 3% entre 2009 et 2013.
La banque de proximité sera pilotée autour de quatre axes, a précisé François Pérol : «investir dans des plates-formes digitales régionales, améliorer la qualité du conseil grâce à la formation et au recrutement, accélérer la stratégie d’équipement grâce à la mise en relation de Natixis avec les caisses, et continuer la transformation du réseau annoncée en février».
5% de points de vente en moins d’ici à 2020
Ce plan de transformation consiste à supprimer 4.000 postes (non-remplacement de départs à la retraite) à horizon 2020. 950 l’ont déjà été, et le réseau des Caisses d’Epargne, plus important en taille que celui des Banques Populaires, perd un peu plus d’effectifs. Les fusions de caisses permettent aussi d'économiser sur les fonctions supports. Les points de vente diminueront de 5% d’ici à 2020.
Côté rentabilité, les objectifs du plan précédent n’ont pas été atteints. Le groupe visait un coefficient d’exploitation inférieur à 65% en 2017, mais cet indicateur s’est établi à 69,4% au 30 septembre. Pour la banque de proximité, l’objectif est désormais de 64% en 2020 contre 66,6% au 30 septembre. D’autre part, BPCE souhaitait dépasser 4 milliards d’euros de résultat net part du groupe. Or celui-ci s’est établi à 3,4 milliards d’euros en 2016 et 2,6 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2017, en baisse de 3,7%. La banque ne s’est pas donné de nouvel objectif de résultat.
La banque de proximité prévoit une stabilité de sa marge nette en 2018, qui pourrait augmenter fin 2019 en cas de remontée des taux. Le rendement (RoE) de ce segment, «calculé sur des fonds propres très excédentaires», a souligné François Pérol, devrait rester de 6%, contre 10% pour les autres métiers.
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La jeunesse norvégienne séduite par la droite populiste très présente sur les réseaux sociaux
Oslo - Fort d’un score historique aux législatives en Norvège, la droite populiste doit largement son succès à la jeunesse, en particulier chez les hommes, séduite par son discours anti-fiscal, anti-élites et anti-immigration martelé sur des réseaux sociaux devenus source essentielle d’information. Si la gauche l’a emporté, permettant au Premier ministre travailliste Jonas Gahr Støre de rester au pouvoir quatre ans de plus, le parti du Progrès (FrP) a réalisé lundi la meilleure performance depuis sa création en 1973, en recueillant près d’un quart des voix (23,9%) et en devenant pour la première fois la principale force d’opposition. «Ce soir, nous allons célébrer le meilleur résultat de tous les temps, et mon objectif, c’est que ce ne soit que le début», s’est exclamée sa cheffe, Sylvi Listhaug, devant ses partisans en liesse. Parmi eux, énormément de jeunes. Selon une enquête de la chaîne NRK, le FrP est désormais le premier parti chez les hommes de moins de 30 ans, une tendance observée dans un nombre croissant de pays en Europe. Professeur de sciences politiques à l’université de Tromsø, Jonas Stein y voit «une combinaison de facteurs». «Il y a l'économie --ce sont des personnes qui veulent garder une part plus élevée de ce qu’ils gagnent et pouvoir s’enrichir-- et une forme de contestation contre l'égalitarisme et une partie des forces progressistes», dit-il à l’AFP. Dans un pays où la fiscalité est l’une des plus élevées d’Europe, le FrP veut sortir la tronçonneuse. Le parti réclame notamment l’abolition de l’impôt sur la fortune qui a poussé plusieurs dizaines d’ultra-riches à s’exiler ces dernières années. «Nous devons baisser nos impôts parce que nous voyons que certains Norvégiens qui créent beaucoup d’emplois, des entrepreneurs prospères, s’installent en Suisse ou en Suède, et cela n’est pas durable pour la Norvège», a expliqué Mme Listhaug à l’AFP. Parallèlement, le parti préconise de réduire les coûts liés à la bureaucratie, l’aide au développement, l’immigration, et les subventions aux énergies renouvelables. Tenant à conserver l’anonymat, l’un de ces primo-votants à avoir voté FrP dit avoir fait ce choix car «chacun devrait pouvoir davantage garder son propre argent afin de choisir soi-même les prestations sociales qui lui conviennent». «Pour moi, c’est essentiellement une question d'économie et d’impôts, mais la criminalité occupe aussi mon esprit, le fait que le FrP veuille donner plus d’argent à la police, qu’il souhaite une politique d’immigration plus sévère (...) car j’ai le sentiment que l’intégration ne fonctionne pas très bien actuellement», explique le jeune homme qui, à 19 ans, gère sa propre société d’investissements. «Davantage de polarisation» Branche Jeunes du FrP, le FpU et son leader, Simen Velle, ont été extrêmement actifs sur les réseaux sociaux de prédilection des jeunes pendant la campagne. Sur TikTok, le mot d’ordre «Votez FrP!» s’est répandu comme une traînée de poudre. Résultat: le parti du Progrès a largement remporté le «skolevalg», des élections simulées dans les lycées pour sensibiliser les jeunes à la démocratie, avec 26% des voix. Le FrP reste cependant difficile à classer. Politologue, Johannes Bergh le définit comme un «parti populiste de droite» anti-immigration et anti-élites. «Mais si on le compare à d’autres partis de cette catégorie en Europe comme les Démocrates de Suède ou (le Rassemblement national de) Marine Le Pen, le parti du Progrès est plus modéré et fait beaucoup plus partie de l’establishment» qui «ne franchit pas la limite du racisme», précise-t-il. Il a d’ailleurs déjà exercé le pouvoir en Norvège aux côtés des conservateurs entre 2013 et 2020. Alors titulaire de plusieurs ministères, Mme Listhaug avait fait des vagues pendant la crise migratoire en 2015, en dénonçant «la tyrannie de la bonté» et en estimant que les étrangers «ne (pouvaient) être accueillis en grande pompe». Rejetant tout lien de parenté avec d’autres partis européens, la responsable de 47 ans décrit elle-même aujourd’hui le FrP comme «un parti libéral qui veut plus de liberté (de choix), moins de taxes, moins de gouvernement et (...) une politique d’immigration stricte». Dans un paysage politique norvégien où règne une culture du compromis, le nouveau poids du FrP pourrait déboucher sur «davantage de polarisation», souligne Jonas Stein. «Jamais les deux principaux partis norvégiens n’ont été aussi éloignés l’un de l’autre». Pierre-Henry DESHAYES © Agence France-Presse -
10 septembre : des perturbations sur le RER et le transilien attendues en Ile-de-France
Paris - Le trafic sera perturbé sur de nombreuses lignes ferroviaires en Ile-de-France mercredi, jour du mouvement pour «tout bloquer», le ministre des Transports promettant un important dispositif de sécurité à Paris à la Gare du Nord qui pourrait être ciblée par des manifestants. La SNCF ne prévoit aucune circulation sur une partie du RER D, seulement un train sur trois sur les lignes Transilien H, vers le nord-ouest de la région parisienne, et Transilien R (sud-est) ainsi qu’un train sur deux sur le RER B dans sa partie nord, desservant notamment l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Dans la partie sud du RER B, gérée par la RATP, deux trains sur trois circuleront, a précisé mardi ce dernier transporteur. Le RER A, ligne ferroviaire la plus fréquentée d’Europe, ne sera a priori pas affectée par le mouvement, selon la RATP et la SNCF. Cette dernière prévoit aussi un trafic «normal» sur la ligne V du Transilien (Versailles-Massy) et les deux tramways qu’elle exploite, les lignes 12 et 13. Le RER C et les lignes K (nord), N (ouest) et U (ouest) du Transilien verront circuler un train sur deux. Cette proportion montera à deux trains sur trois sur les lignes J et L (ouest) et le RER E. La ligne P, vers l’est, sera également touchée, mais verra circuler au minimum deux trains sur trois. A la RATP, le trafic sera «quasi normal» dans le métro avec «plus de neuf trains sur dix» sur les lignes 5, 8, 9 et 13, les autres n'étant pas affectées. En moyenne, «neuf bus sur dix circuleront sur l’ensemble du réseau», tandis que les tramways fonctionneront à 100%. La SNCF avait déjà prévenu lundi que le trafic ferroviaire serait affecté dans l’Hexagone par le mouvement social de mercredi, en particulier celui des TER et des Intercités, mais pas le réseau à grande vitesse. «A la RATP, il y a assez peu d’annulations puisqu’il y a, je crois, 1.400 collaborateurs grévistes sur près de 46.000" salariés, a affirmé le ministre démissionnaire des Transports, Philippe Tabarot, après avoir réuni mardi après-midi les principaux acteurs du transport. «Particulièrement vigilants» M. Tabarot a évoqué, côté SNCF en Ile-de-France, «quelques perturbations sur les RER et sur les Transilien, mais qui, majoritairement, vont circuler, environ aux alentours de 60%». Selon le ministre, dans le reste de la France, environ «70% des TER» devraient circuler, «avec quelques régions où il n’y aurait pratiquement pas de perturbations, et d’autres où il y en aurait un petit peu plus», notamment les Hauts-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie. A la RATP, le syndicat La Base, majoritaire chez les conducteurs de RER, a appelé à faire grève mercredi. Mais les quatre principaux syndicats de la RATP - CGT, FO, Unsa Mobilité et CFE-CGC - ont quant à eux appelé à la grève le 18 septembre, autre jour de mobilisation. Côté SNCF, la CGT-Cheminots, premier syndicat du groupe, a appelé à «participer massivement» à la grève de mercredi ainsi qu'à celle du 18 septembre. SUD-Rail, troisième syndicat de cheminots, a également appelé à faire grève mercredi, mais ne s’est pas joint à l’appel lancé par les trois autres grands syndicats de la SNCF (CGT, Unsa, CFDT) pour le 18 septembre. M. Tabarot a estimé que la mobilisation «pourrait être plus forte le 18 que le 10", mais il a prévenu que «la radicalité des actions menées risque d'être au rendez-vous» mercredi. En particulier, «il semblerait que la Gare du Nord soit ciblée par un certain nombre de manifestations», a-t-il révélé, en promettant un dispositif de sécurité «très important sur cette gare comme pratiquement sur l’ensemble des plus grandes gares [du] pays». «On sera particulièrement vigilants là-dessus, que ce soit sur les voies ferrées, que ce soit sur nos routes ou nos autoroutes pour éviter un certain nombre de blocages», a promis le ministre. © Agence France-Presse