
BNP Paribas va réduire ses investissements

Attendue au tournant de son plan stratégique, comme ses compatriotes, BNP Paribas n’a guère éclairé les marchés hier. La première banque française par la capitalisation boursière a clôturé en baisse de 2,8%. Son résultat net de 2,12 milliards d’euros au troisième trimestre, en hausse de 4% sur un an, masque mal des performances sous-jacentes quasi stables, avec un nouveau recul en banque de détail, principalement en Italie, et un décrochage des activités de marché (lire ci-dessous).
«Nous ferons une mise à jour de notre plan lors des résultats annuels», a annoncé hier Lars Machenil, directeur financier de BNP Paribas, lors d’un point téléphonique avec les analystes. Cela repousse donc à février 2019 l’annonce d’une confirmation ou d’une inflexion des objectifs 2020. Jugée prudente lors de sa présentation début 2017, la stratégie de BNP Paribas souffre de la persistance des taux bas en Europe et des incertitudes géopolitiques, liées à la guerre commerciale sino-américaine ou à la politique du nouveau gouvernement italien.
«Nous visons toujours un rendement des fonds propres (RoE) de 10% en 2020, a déclaré Lars Machenil. Pourtant, en début d’année puis en mai, le groupe avait légèrement relevé son objectif en déclarant viser finalement 10,5%. Au troisième trimestre, son RoE a atteint 9,5% «hors éléments exceptionnels». «En 2019, nous allons abaisser nos coûts d’environ 10% pour soutenir notre objectif de RoE», a ajouté le directeur financier. Ce recul des dépenses concerne les 3 milliards d’euros de «coûts de transformation» prévus sur la période 2017-2019, c’est-à-dire les investissements dans la banque du futur, pour digitaliser les métiers du groupe. Ils sont distincts des 2,7 milliards d’euros d’économies annuelles récurrentes prévues d’ici à 2020. Hier, le manque d’explications sur la baisse de l’enveloppe d’investissements a visiblement laissé les analystes sur leur faim, au vu des nombreuses questions sur le sujet.
Pour améliorer le coefficient d’exploitation (ratio des charges sur revenus), Lars Machenil a enfin évoqué un «effet de ciseau positif en 2019» grâce aux «économies de coûts» et à la fin des «acquisitions opportunistes (bolt-on)», donc des «coûts d’intégration» afférents. La banque est en revanche restée muette sur l’évolution de ses revenus. Sur les neuf premiers mois de l’année, son produit net bancaire (PNB) a reculé de 0,8%, à 32,36 milliards d’euros. Loin des 2,5% de croissance annuelle visés.
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