
Le bénéfice de BNP Paribas stagne au troisième trimestre

BNP Paribas a publié ce matin des résultats trimestriels globalement stables, mais le développement de son activité est freiné par la faiblesse des taux en Europe, qui limitent les marges d’intérêts des banques.
Première banque française à dévoiler ses comptes trimestriels, BNP Paribas a dégagé un bénéfice net de 2,12 milliards d’euros, en hausse de 4% par rapport à la même période de l’exercice précédent, grâce à des éléments exceptionnels comme une plus-value de 286 millions d’euros sur la cession de titres First Hawaiian Bank. Hors éléments exceptionnels, le résultat net est resté stable. Le produit net bancaire (PNB) a reculé de 0,4% à 10,35 milliards d’euros, en raison de la faiblesse des taux et d’une base de comparaison défavorable après quelques revenus exceptionnels l’année dernière.
Les analystes interrogés par FactSet anticipaient un résultat net de 2,06 milliards d’euros et un PNB de 10,47 milliards d’euros.
Faible coût du risque
Au chapitre de la solvabilité, le groupe affichait au 30 septembre un ratio de solvabilité CET1 de 11,7%, contre 11,5% à la fin juin. Si la faiblesse des taux limite les marges, elle se traduit par ailleurs par un coût du risque (provisions pour créances douteuses) toujours très faible de 34 points de base, au lieu de 36 il y a un an.
«L’activité du groupe poursuit sa progression dans le contexte contrasté de croissance économique en Europe», a commenté le directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, dans un communiqué. «Malgré un contexte de marché toujours peu favorable en Europe, les revenus des pôles opérationnels progressent légèrement, tirés par les métiers spécialisés», a-t-il ajouté.
Le PNB du pôle marchés domestiques, qui comprend notamment la banque de détail en France, en Italie et en Belgique, a reculé de 1,1% sur le trimestre. L’environnement de taux bas continue de freiner les revenus mais cet effet a été partiellement compensé par une progression de 4,7% des encours de crédits.
Repli sur les marchés
Les services financiers spécialisés ont continué à jouer leur rôle de moteur de croissance, avec un PNB qui a grimpé de 4,3% au troisième trimestre malgré un effet de change défavorable lié à la dépréciation de la livre turque. Cette division inclut notamment le crédit à la consommation, un métier qui bénéficie de la faiblesse des taux, ainsi que l’assurance et la banque de détail sur les marchés émergents.
A l’opposé, le PNB de la banque de financement et d’investissement (CIB) a reculé de 3,5%. Le contexte de marché, caractérisé par une faible volatilité avant les turbulences du mois d’octobre, a été particulièrement défavorable au pôle Global Markets, dont les revenus ont reculé de 8,3%. Ce repli reflète une contraction de 15% essuyée sur les produits de taux, devises et matières premières (FICC).
Le groupe a par ailleurs indiqué avoir déjà réalisé 1 milliard d’euros de réductions de coûts depuis le début de l’année, sur un objectif de 1,1 milliard d’euros pour 2018. Les économies réalisées sont en ligne avec les objectifs fixés pour 2020, a ajouté la banque.
Vers midi, le cours de l’action BNP Paribas cédait environ 3,5% à 45,8 euros.
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