Assurance vie : après le beau temps, la crainte de la pluie

Alors que le marché enregistre une collecte nette positive en janvier, son attention est désormais tournée vers Bruxelles et la publication de sa stratégie pour les investisseurs particuliers.
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Bruxelles pourrait remettre en question les modes de rémunération des distributeurs d'assurance vie  -  Crédit Fotolia.

Le marché de l’assurance vie se rassure avec un niveau de cotisations élevé pour un mois de janvier. Celles-ci ont atteint 14,1 milliards d’euros soit le deuxième plus haut niveau depuis janvier 2006. Elles permettent ainsi aux assureurs vie d’afficher une collecte nette positive, à 1,2 milliard d’euros.

Selon Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs, ce résultat est «à rapprocher» des annonces de taux servis sur le fonds en euros en ce début d’année. Les cotisations reçues sur le fonds en euros sont en progression, à 8,6 milliards d’euros, mais elles n’ont pas permis au support de clôturer le mois de janvier en terrain positif. Ainsi, le fonds en euros enregistre une décollecte nette de 2,5 milliards d’euros, tandis que les unités de compte (UC) affichent une collecte nette de 3,6 milliards d’euros.

Sur la même période, la collecte nette des plans d’épargne retraite (PER) est en progression de 41% sur un an. Elle atteint 668 millions d’euros sur le premier mois de l’année, soit 194 millions de plus qu’à la même période en 2022. Les cotisations s’élèvent, quant à elles, à 821 millions d’euros, soit une hausse de 43% sur un an. Ainsi, fin janvier 2023, les PER comptabilisaient 3,9 millions d’assurés et atteignaient, pour la première fois, un encours de provisions mathématiques supérieur de 50 milliards d’euros.

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La rémunération du conseil épinglée

Or, en ce début d’année, les yeux de France Assureurs sont rivés sur Bruxelles. Voilà plusieurs mois que le marché de l’assurance vie attend de recevoir les résultats des travaux de la Commission européenne sur sa stratégie pour les investisseurs particuliers, la Retail Investment Strategy (RIS), menés par la commissaire des services financiers. La revue de RIS, dont la publication est prévue dans les prochaines semaines, pourrait remettre en question les modes de rémunération des distributeurs avec l’éventualité d’interdire le commissionnement.

«Pour nous, c’est une fausse bonne idée. C’est contraire à la protection des épargnants. L’interdiction du commissionnement conduirait les assureurs à ne plus mutualiser les coûts du conseil entre l’ensemble des épargnants. Il nous semble important de préserver le devoir de conseil en assurance vie», explique Franck Le Vallois. Il craint notamment qu’une partie des Français soient exclus de la sphère du conseil financier.

Le représentant du lobby des assureur rappelle également les conséquences de la mesure sur le marché néerlandais, seul pays de la zone euro à avoir appliqué une telle restriction : une diminution du nombre des distributeurs et une contraction du marché de l’assurance vie, selon Franck Le Vallois.

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