
Une ONG accuse les fonds de pension australiens de «greenwashing»

Il y a loin de la parole aux actes. Les militants australiens de Market Forces, un affilié des Amis de la Terre, ont synthétisé dans un rapport l’absence d’engagement actionnarial des cinq plus gros fonds de pension d’Australie envers les producteurs d’énergie fossile de leurs portefeuilles bien qu’ils se soient engagés à le faire.
«Les conclusions de notre rapport exposent l’échec des plus grands fonds à demander des comptes aux entreprises les plus néfastes pour le climat sur leurs projets d’expansion de production d’énergies fossiles», a déclaré Brett Morgan, auteur du rapport et chargé de campagnes envers les fonds de «superannuation».
Les cinq fonds «Super» étudiés, qui gèrent collectivement plus de 1.000 milliards de dollars australiens (plus de 625 milliards d’euros), ont déclaré utiliser l’engagement actionnarial pour influencer les entreprises des énergies fossiles afin d’atteindre leurs objectifs climatiques et gérer les risques croissants qu’elles représentent. Toutefois, aucun n’a pu démontrer cet engagement, notamment envers les deux plus importants producteurs d’hydrocarbures australiens, Santos et Woodside, tous deux cotés.
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Référentiel international
En s’appuyant sur la définition de l’actionnariat actif porté par des instances internationales comme les Principes pour l’investissement responsable, l’Institutional Investors Group on Climate Change, le cadre d’Alignement des objectifs de Paris pour le climat ou encore la Science-Based Targets Guidance, les auteurs du rapport estiment que quatre des cinq plus gros fonds, AMP, Australian Retirement Trust, AustralianSuper et Commonwealth Super Corp n’ont pas prouvé leur utilisation de critères d’engagement sur les sujets climatiques. Aware Super a réalisé quelques progrès, mais ne maîtrise pas totalement l’exercice, selon Market Forces.
Les activistes profitent enfin de la sortie de leur rapport pour inciter les épargnants australiens à interpeller leur fonds de pension sur ces sujets.
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