Une coalition d’investisseurs presse Apple de respecter la liberté syndicale

Cinq fonds de pension de la ville de New York font partie du groupe qui a déposé une proposition de résolution d’actionnaires sur ce thème social.
Laurence Pochard
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Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume de la pomme? Il y a de quoi en tout cas inquiéter une coalition d’actionnaires au point qu’elle dépose une proposition de résolution demandant au conseil d’administration du fabricant d’électronique Apple des éclaircissements sur sa position envers la liberté syndicale de ses employés. Elle a été rendue publique en amont de la grand-messe de présentation des nouveaux produits du groupe dirigé par Tim Cook. La coalition comprend cinq fonds de pension de la ville de New York; le gérant attaché aux critères environnementaux sociaux et de gouvernance (ESG) Parnassus Investments; le Service Employees International Union Master Trust Pension Plan, un fonds de pension de salariés syndiqués; SOC Investment Group (un groupe de syndicats activiste sur les sujets sociaux dans l’investissement) et le gérant du fonds Trillium ESG Global Equity Fund. Leur proposition de résolution appelle le conseil d’administration de l’entreprise technologique à faire réaliser une enquête indépendante sur le respect de ses engagements en matière de liberté syndicale et de droit à la négociation collective. Intimidation et licenciements Le groupe d’investisseur rapporte dans une note d’analyse sur les droits des salariés d’Apple que l’entreprise aurait à plusieurs reprises contrecarré des projets de création de syndicat dans ses boutiques, comme ce qui est arrivé chez un autre champion technologique américain, Amazon. Depuis 2021, des employés accusent la marque à la pomme d’user de tactiques d’intimidation pour les dissuader de se syndiquer allant de l’entretien en tête à tête avec leur responsable à des licenciements en représailles. Au 25 août 2022, le National Labor Relations Board, une agence indépendante du gouvernement fédéral américain chargée de conduire les élections syndicales et d’enquêter sur les pratiques illégales dans le monde du travail, analysait 14 cas de mauvaises pratiques chez Apple. La note souligne également que le géant californien a pris des engagements envers cette liberté syndicale dans sa politique concernant les droits humains. Le groupe de fonds new yorkais se pose en meneur de la coalition avec 24,6 millions d’actions Apple en portefeuille, valorisées 3,4 milliards de dollars au 30 juin 2022. Rappelant ce poids non négligeable, le contrôleur financier de la ville de New York qui supervise ces fonds «exhorte le conseil d’administration d’Apple à agir rapidement et à régler les points évoqués dans la proposition de résolution.» Fuite des talents «Nous pensons que le désalignement apparent entre les engagements publics d’Apple et sa conduite présumée représente un risque réputationnel, juridique et opérationnel significatif et pourrait affecter négativement sa valeur à long terme», juge pour sa part Dieter Waizenegger, directeur chez SOC Investment Group. En sus de ces risques, la note d’analyse souligne que le manque de respect des droits des travailleurs peut entraver sa capacité d’attraction et de rétention des meilleurs talents, ce qui est un élément crucial pour fournir des produits et services de qualité. Et pour continuer à innover. AAPL graphique par TradingView //-->

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