Pour ses 20 ans, Mubadala a gagné un montant record de 32Md€

L’investisseur souverain des Emirats arabes unis enregistre un rendement à 5 ans de 12,2% et affirme ses engagements d’investisseur qui se veut vertueux.
Laurence Pochard
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La responsabilité d’investisseur comme nouvelle martingale. Mubadala, l’investisseur souverain d’Abou Dhabi, met fortement en avant sa démarche d’investisseur responsable formalisée l’année passée dans la présentation de ses résultats pour l’exercice 2021. «Les accomplissements de 2021 ont démontré l’impact que des investisseurs responsables peuvent et doivent avoir pour stimuler les progrès chez nous et dans le monde», entame le Cheik Mohamed bin Zayed Al Nahyan, Prince héritier d’Abou Dhabi. La responsabilité accrue est allée de pair avec des résultats en forte hausse pour l’année écoulée: l’investisseur a enregistré un résultat de 122 milliards de dirhams émiratis (31,9 milliards d’euros) pour 2021 contre 72 milliards de dirhams l’année précédente, ce qui crée une suite de six années consécutives de croissance du résultat. Le rendement à 5 ans -le seul sur lequel communique Mubadala- s’établit à 12,2%, alors qu’il était de 9,8% en 2020. Les actifs sous gestion ont également gonflé considérablement, passant de 894 milliards de dirhams en 2020 à 1.045 milliards en 2021 (273 milliards d’euros). Si le rendement de ce portefeuille contribue à la croissance globale de Mubadala, des cessions d’actifs y ont aussi contribué: l’investisseur a notamment introduit sur le Nasdaq sa filiale de semi-conducteurs GlobalFoudries et sa filiale de satellites Yahsat sur la bourse d’Abou Dhabi. Des investissements internationaux en hausse L’année 2021 a été l’occasion de revoir la politique d’investissement, qui s’est traduite par 125 milliards de dirhams de nouvelles allocations. Le fonds souverain a conclu des opérations de long terme telles que son investissement de 1,3 milliard de dirhams dans le spécialiste du traitement de l’eau Culligan et celui de 2,9 milliards dans le TOPS World Equity Fund de Marshall Wace, un investisseur alternatif responsable.D’autres engagements et déploiements significatifs ont été réalisés auprès de BlackRock, Silver Lake, BDT Capital Partners, Investcorp, Thoma Bravo et Stonepeak. Le fonds accentue avec certains de ces fonds ses engagements en non coté, qui pèsent 34% de son portefeuille. Tourné vers l’international, Mubadala a étendu son partenariat existant avec Bpifrance avec plus de 16 milliards de dirhams désormais fléchés vers les entreprises françaises de croissance et technologiques. Le fonds a en parallèle misé 2,5 milliards de dirhams dans la plateforme britannique d’infrastructure de fibre britannique CityFibre. De façon générale, il a favorisé les secteurs en croissance comme la technologie, les sciences de la vie, les logiciels, la mobilité, les biens de consommation et l’énergie propre. Dans ce domaine, le fonds a accentué sa collaboration avec sa filiale, le développeur national d’énergies renouvelables Masdar, et a investi aux côtés de BlackRock dans Navigator CO2 Ventures, un acteur des infrastructures de capture de carbone. L’accentuation des annonces «vertes» fait écho à la participation de Mubadala à l’organisation One Planet of Sovereign Wealth Funds, dans le cadre de laquelle il s’est engagé à mettre en place les recommandations du groupe de travail sur la communication financière climatique (TCFD) et à être moteur sur la lutte contre le changement climatique. En revanche, il n’a rien communiqué sur l’avenir de ses participations dans le secteur pétrolier que sont Nova Chemicals, Compañia Española de Petróleos, Borealis, Cosmo Energy Holding, Oil Search Limited et Dolphin Energy, sa coentreprise avec Occidental Petroleum et TotalEnergies.

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