
Plates-formes obligataires, décollage imminent ?
Un évènement L’AGEFI
TECH ET DIRECTIONS FINANCIERES
Plus d'articles du même thème
-
Le Pacte Dutreil constitue un outil clé de la transmission des sociétés opérationnelles
Créé pour faciliter la transmission des entreprises familiales, le pacte Dutreil offre un puissant allègement fiscal, rappelle Céline Gagnaire, Family Officer chez Herest. Mais derrière ses avantages, ce dispositif stratégique reste encadré par des règles complexes et fait l’objet d’un débat croissant sur son coût et son équité. -
Les fonds d'actions Amérique du nord à la loupe #135
La performance moyenne de la catégorie sur un an perd près de cinq points en l’espace de six mois. L’heure est désormais à la prudence pour ces fonds, même si des pépites affichent des progressions exceptionnelles. -
SMG ravive le marché des introductions en Bourse en Europe
SMG Swiss Marketplace Group AG, le groupe qui domine les plateformes de petites annonces dans l’immobilier et l’automobile en Suisse, fait ses premiers pas en Bourse ce 19 septembre au SIX Swiss Exchange sur la base d'une valorisation de 4,8 milliards de francs suisses.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
Premier fonds listé à commercialiser cette méthodologie MSCI World, l'ETF iShares MSCI World Sector & Country Neutral Equal Weight Ucits vise, selon la société de gestion, un meilleur accès aux entreprises potentiellement sous-évaluées.
Les plus lus
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Eramet subit deux revers en Indonésie
- Groupama cherche son futur directeur de la gestion des placements financiers
- Jean-Baptiste Tricot (Axa) : « Nous continuerons à travailler avec Axa IM dans les mêmes conditions »
- Le fonds de pension néerlandais PFZW poursuit la rotation drastique de ses gérants
Contenu de nos partenaires
A lire sur ...
-
Philippines: scandale de corruption autour des digues «fantômes» sur fond d'inondations à répétition
Plaridel - Un «projet fantôme": lorsque le ministre philippin des Travaux publics, Vince Dizon, s’est rendu début septembre au nord de la capitale, Manille, pour inspecter une digue, il n’y a trouvé qu’un tas de terre déversée à la hâte. Cette digue, comme plus d’une centaine de projets de lutte contre les inondations, est au cœur du plus grand scandale de corruption que les Philippines aient connu depuis des décennies, qui a déjà précipité ces dernières semaines la chute du président du Sénat et plus récemment du président de la chambre basse, Martin Romualdez, un cousin du président Ferdinand Marcos Jr. La polémique a fait la une des journaux, et la question était au centre du discours sur l'état de la nation du président Marcos en juillet, après plusieurs semaines d’inondations meurtrières dans l’archipel. Selon M. Dizon, cette digue à Bulacan est un «projet fantôme» dont les «100 millions de pesos» (environ 1,5 million d’euros) servant aux travaux ont «clairement été volés». Il a indiqué qu’un ingénieur en chef et deux autres personnes avaient été licenciés à la suite des révélations. D’après Elizabeth Abanilla, une octogénaire résidant à Bulacan, le projet a été déclaré «achevé» il y a plus d’un an lorsque les prestataires ont démarré la construction de la digue. «Mauvaise qualité» Dans cette province de l'île de Luçon (nord) ravagée par les inondations et dont le sol s’affaisse lentement en raison de la surexploitation des nappes phréatiques, l’impact des projets inachevés ou inexistants est inévitable. Chaque année, au moins 20 tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent. L’archipel est également touché par l'élévation du niveau de la mer. «Nous portons nos enfants jusqu'à l'école lorsque le niveau de l’eau est élevé», raconte à l’AFP Leo Francisco, un ouvrier du bâtiment et père de deux enfants. Chez lui, même lors «de jours ordinaires sans typhon», «l’eau nous arrive aux cuisses», poursuit cet homme de 35 ans. «La digue est incomplète, donc l’eau s’infiltre» et même «dans les sections construites, l’eau passe toujours par en dessous». Lors d’une rare visite dans le petit village de Frances, toujours dans la province de Bulacan, le président Marcos a déclaré que la digue était manifestement de «mauvaise qualité». «La digue est inutile» et «pleine de trous», renchérit Nelia de los Reyes Bernal, une travailleuse dans la santé. Les écoliers de Frances doivent désormais, selon elle, porter des bottes en caoutchouc pour aller en classe en raison de la recrudescence des cas de leptospirose et de pied d’athlète. Et «nous ne pouvons plus utiliser les pièces du rez-de-chaussée de nos maisons» et «avons déplacé nos cuisines au premier étage» en raison de la montée des eaux, ajoute-elle. Manifestations La quinquagénaire affirme également que «la construction a commencé l’année dernière, mais elle n’a pas été achevée, apparemment parce que les fonds ont été épuisés». Si les habitants étaient heureux de voir le président, ils «attendent maintenant qu’il tienne ses promesses». Aux Philippines, les scandales impliquant les fonds publics sont courants. Si de nombreux politiciens ont été reconnus coupables de corruption, ils ont cependant pour la plupart échappé à de lourdes peines de prison. Dimanche, des milliers de manifestants devraient se rassembler à Manille pour une «Marche du Billion de Pesos», nommée d’après une enquête de Greenpeace sur les fonds présumés détournés de projets liés au climat depuis 2023 - quelque 17,6 milliards de dollars selon l’organisation. Mais pour Francisco, l’ouvrier du bâtiment qui affirme que les inondations détruisent son gagne-pain, un tel dénouement est à peine envisageable. «Pour moi, l’important, c’est qu’ils rendent l’argent» et «c’est à Dieu de décider ce qu’il adviendra d’eux», confie-t-il. Cecil MORELLA © Agence France-Presse -
Latinos, ex-militaires, retraités: l'ICE, la police de l'immigration américaine, ouvre grand son recrutement
Provo - De bon matin à Provo, plusieurs centaines de candidats font la queue pour rejoindre la police de l’immigration américaine. Dans cette ville de l’Utah (ouest), le recrutement organisé pour assurer la montée en puissance des expulsions promises par Donald Trump attire une foule cosmopolite, venue de tous les Etats-Unis. John Wolworth a fait huit heures de route depuis le Colorado voisin, avec la ferme intention de «défendre la patrie». «Il ne peut pas y avoir de pays sans frontières, c’est impossible», lance à l’AFP ce blond de 33 ans, en veste sombre. «Nos frontières sont importantes, notre culture est importante, et nous avons le droit, en tant que peuple, de défendre cette culture.» Sans emploi, l’ex-militaire a amené son CV, un diplôme d’infirmier, des médailles de l’armée, un certificat d’aptitude au tir et un autre de jiu-jitsu. «Je pense avoir un bon profil», estime l’Américain, tatoué d’une rose à la main droite. «En tant qu’hommes, c’est presque dans notre ADN de relever les défis.» Avec sa «grande et belle loi» budgétaire, Donald Trump a alloué 170 milliards de dollars à la protection des frontières et à la lutte contre l’immigration irrégulière. ICE, la police fédérale de l’immigration chargée d’assurer la campagne d’expulsions massives promise par le président républicain, est un des grands bénéficiaires de ces moyens colossaux et doit recruter 10.000 agents supplémentaires. «Nous avons besoin de VOUS» Le ministère de la Sécurité intérieure organise donc des salons professionnels à travers le pays. ICE vante ce recrutement avec un site internet où l’Oncle Sam interpelle les potentielles recrues. «L’Amérique a été envahie par des criminels et des prédateurs», assure l’agence fédérale. «Nous avons besoin de VOUS pour les expulser.» Cette rhétorique musclée a attiré essentiellement des hommes à Provo, de tous âges. «Nous avons enfin un président qui veut rendre à l’Amérique sa grandeur, voilà pourquoi je suis ici», plastronne un sexagénaire anonyme, venu tenter sa chance après la suppression de l'âge limite pour rejoindre ICE, auparavant fixé à 40 ans. Loin de se limiter aux hommes blancs conservateurs, la foule compte de nombreux candidats afro-américains et hispaniques. Comme Allan Marquez, un employé d’une société de sécurité privée qui travaille dans une prison où ICE amène régulièrement des criminels. Les expulsions massives promises par M. Trump «sont nécessaires», estime l’Américain de 29 ans, en rappelant que ses grands-parents ont émigré «légalement» du Mexique. «Ca fait partie du travail pour assurer la sécurité de la nation.» Egalement d’origine mexicaine, Eddie a lui quelques scrupules face aux descentes menées par ICE cet été autour de Los Angeles. Lors de ces raids ciblant des magasins de bricolage, des stations de lavage auto et des exploitations agricoles, une majorité d’immigrés cueillis n’avaient pas de casier judiciaire. Bonus alléchant Cet ex-employé des services de la protection de l’enfance, qui n’ose pas donner son nom complet, espère pouvoir leur apporter un peu d’humanité. «Je suis d’origine hispanique, mais c’est un travail qui doit être fait», insiste-t-il. «Donc je préfère m’occuper de ça moi-même pour m’assurer qu’ils sont traités correctement.» Venu du Texas (sud), le trentenaire avoue sa «préoccupation» face à la croissance explosive d’ICE, qui a raccourci sa formation de plusieurs semaines. Mais il recherche avant tout «un métier stable, avec de bons avantages». A ce titre, ICE propose un bonus alléchant de 10.000 dollars par an pour les recrues exerçant pendant cinq ans. «Je mentirais si je vous disais que ça ne fait pas partie de mes motivations», sourit Walter Campbell, un ex-Marine de 26 ans. L'étudiant estime que l’"immigration est un énorme problème», qui tire les salaires des Américains à la baisse, et reste de marbre face aux quelques manifestants lui criant de ne pas «vendre son âme à la Gestapo» à la sortie du salon. Après la victoire de M. Trump à la présidentielle, ICE dispose d’"un mandat de la part du peuple», rétorque-t-il. L’agence est actuellement visée par une procédure judiciaire l’accusant d’instituer des contrôles au faciès. Mais M. Campbell reste persuadé qu’il s’agit d’incidents isolés plutôt que d’une consigne pour tenir les promesses d’expulsions massives du président. «Il y a forcément des ratés lorsque vous faites quoi que ce soit à cette échelle», avance-t-il. «Personne n’a dit que ce serait le travail le plus propre au monde.» Romain FONSEGRIVES © Agence France-Presse -
L'inquiétante prolifération d'armes à blanc converties pour être létales sur le marché criminel européen
Paris - Lors de la tentaculaire opération Conversus fin 2021, plus de 1.500 pistolets à gaz et d’alarme sont saisis par les polices européennes. Nouveau coup de filet en avril 2024, portant cette fois sur 500 de ces armes factices souvent en vente libre qui, transformées, s’avèrent létales. Leur trafic représente «une menace sérieuse», selon Europol. Du conjoint éconduit au braqueur d'épicerie jusqu’au narcotrafiquant, elles prolifèrent, transformées ou non, tant dans des affaires de petite délinquance que de crime organisé en France comme ailleurs en Europe, en partie grâce au flou réglementaire. Un type se démarque dans la famille très diverse des armes convertibles: les pistolets de signalisation, utilisés par les plaisanciers, et d’alarme conçus pour dissuader, prisés au cinéma pour leur bruit fort simulant un coup de feu. Accessibles pour moins d’une centaine d’euros, ils sont devenus «extrêmement populaires auprès des criminels», alerte régulièrement Europol. Leur conversion en armes à feu est «très facile» et le sera plus encore avec l’intelligence artificielle, prédit l’agence européenne. Souvent des répliques très réalistes, elles sont conçues pour tirer uniquement des munitions à blanc ou irritantes comme du gaz au poivre. Europol estime auprès de l’AFP que les armes d’alerte et de signalisation (AAS) converties «pourraient encore représenter près de la moitié de toutes les armes illégales saisies». Elles figuraient parmi les trois types d’armes à feu les plus saisis au Danemark en 2019. En Suède, elles représentaient 30% des armes saisies et 10% des tirs enregistrés, aux Pays-Bas environ 40% des saisies. La conversion des AAS continue de constituer «une menace sérieuse», et «les criminels exploitent certains divergences juridiques» d’un pays à l’autre, «ce qui entraîne la diversion de ces armes vers les marchés illicites», explique Europol. Opération Bosphore Le trafic a débuté dès les années 1990, avant d’attirer l’attention à la suite de l’attaque de l’Hyper Cacher à Paris en janvier 2015. Amedy Coulibaly possédait en effet des armes acoustiques réactivées. Si moins d’armes de ce type entrent sur le marché illicite, «le problème persiste pour les pistolets d’alarme», explique à l’AFP Nicolas Florquin du centre de réflexion basé en Suisse Small Arms Survey. Dès 2016, l’opération Bosphore, coordonnée par la Roumanie, traquait déjà les pistolets d’alarme et à gaz de manufacture turque qui entraient par la Bulgarie avant d'être acheminés ailleurs en Europe par voie postale notamment. Durant cette décennie, des modèles turcs aisément modifiables inondent le marché. Ils sont usinés dans un matériau qui supporte la pression d’une munition à balle, et l’obturateur censé empêcher le passage du projectile se retire relativement aisément. En 2019, la Turquie a renforcé ses standards de production afin d’empêcher les modifications, l’UE ses réglementations et vient d’adopter début 2025 de nouvelles règles pour les AAS, qui seront soumises à des autorisations d’importation à compter de février 2029. Mais «le problème de temps entre la réglementation et la mise en œuvre au niveau national persiste. Ça peut prendre quelques années, selon les pays», relève Nicolas Florquin. Certains Etats, dont la France en 2024 mais aussi les Pays-Bas, le Portugal et la Suède, ont déjà classé les AAS comme des armes à feu, soumises à autorisation ou déclaration. En France, les ventes de pistolets d’alarme se sont depuis «complètement arrêtées», dit à l’AFP Yves Gollety, président de la chambre syndicale des armuriers. Quant aux flux, «les filières d'écoulement ne se font pas à échelle industrielle», relève M. Florquin. Les expertises menées par les laboratoires, comme ceux du service national de police scientifique (SNPS) en France, permettent de les remonter. La filière turque «est identifiée», confirme Julien Ducouret, chef de la section balistique du laboratoire de Lille, «des enquêtes sont en cours sur ces réseaux-là» et «les armes ne sont pas forcément transformées sur le territoire». En décembre dernier par exemple, la direction de la lutte contre la criminalité organisée de Bulgarie annonçait deux interpellations dans un entrepôt-atelier. Sur place, «la plupart des armes», dont 244 pistolets, «avaient été converties d’armes à gaz en armes de guerre». Les douanes bulgares signalent que la plupart des saisies 2024 ont eu lieu à la frontière avec la Turquie. Repeints en noir «Un problème majeur des armes fabriquées illégalement en Turquie est leur piètre qualité», dit le rapport des douanes bulgares, ajoutant que «la Turquie produit aussi des répliques de marques sans licence ni certificat de conformité. On estime qu’environ 30% de cette production est vendue sur le marché européen», notamment en Grande-Bretagne. Là, les pistolets d’alarme permettent de contourner des lois particulièrement strictes, et pour les jeunes criminels d’assoir leur réputation dans un marché de la drogue très concurrentiel, où il faut une arme. Certains pistolets à blanc turcs y sont vendus avec «au moins 50% de leur surface visible peinte en couleur vive, mais les criminels les peignent en noir afin qu’ils ressemblent à une arme à usage létal d’origine», détaillait début septembre l’Agence britannique de lutte contre le crime (NCA). Une amnistie sera lancée en février 2026 en Angleterre et au Pays de Galles pour cinq modèles, notamment des Bruni italiens, dont des tests ont montré qu’ils pouvaient être transformés à l’aide d’outils de bricolage courants. Quatre premiers modèles de pistolets d’alarme, turcs, ont été couverts par une amnistie cette année. En quatre semaines, 3.000 ont été remis aux autorités. Anne-Sophie LABADIE © Agence France-Presse