« Nous avons une couverture contre les risques systémiques »

Arnaud Amberny, responsable de la gestion déléguée actions de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf), explique la façon dont il utilise les couvertures de risques.
Laurence Pochard
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Pour quelle raison la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf) couvre-t-elle sa poche actions ? Pour des raisons démographiques anticipées de longue date, qui ont d’ailleurs conduit à la constitution des réserves depuis le milieu des années 1990, le régime complémentaire de la Carmf est en déficit technique depuis 2018 et a commencé à vendre des actifs pour honorer ses engagements. Pour autant, la faiblesse des rendements obligataires sur la dernière décennie nous a conduits à conserver une pondération en actions importante, mais avec une protection afin d’optimiser les réserves. Il s’agit donc d’un choix par défaut, dans la mesure où nous avons considéré, qu’une poche «d’actions couvertes» avait plus d’attrait en termes de risque-rendement. Quel type de couverture utilisez-vous ? Nous avons un overlay sur des fonds de fonds qui apporte une couverture assez classique contre les risques systémiques avec achat de puts et vente de calls. Le dispositif est fourni par Amundi pour les actions européennes et américaines depuis fin 2015. A la fin de l’exercice 2021, 46% du patrimoine de 8milliards d’euros de la Caisse était investi en actions, avec une couverture sur une partie de la poche. Comment a fonctionné ce dispositif depuis sa mise en place ? Sur la période 2016-2021, cela ne nous a rien coûté pour les actions européennes, en grande partie car nous avons levé cette couverture en avril 2020 et encaissé la prime. En 2022, la couverture reste efficace mais beaucoup moins qu’en 2020 car la baisse des marchés a été moins importante et il nous est apparu peu pertinent d’envisager une levée avec un risque asymétrique de baisse plus marquée. Par ailleurs, ses effets ont été atténués à cause de la rotation sectorielle très importante car nous avions embarqué un biais croissance, qui était jusqu’alors assez structurel.

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