
Le Sénat va étudier la piste de la retraite par capitalisation

Alors que le circuit législatif n’est pas encore achevé pour la réforme des retraites, les sénateurs rouvrent un dossier sensible. Ils viennent d’adopter le dimanche 5 mars un amendement proposé par Jean-François Husson, sénateur de Meurthe-et-Moselle, pour mener une enquête sur la retraite par capitalisation, alors que la réforme en cours d’examen au Parlement est conçue dans un esprit uniquement paramétrique, c’est-à-dire qui préserve le système par répartition mais en modifie les paramètres tels que l’âge de départ.
Les sénateurs devront dans ce rapport comparer les conséquences pour les assurés et les pensionnés d’une affiliation à un régime par répartition et à un régime par capitalisation. Ils auront aussi à étudier les modalités d’instauration d’un nouveau régime social applicable à des cotisations versées à un régime obligatoire d’assurance vieillesse par capitalisation, destiné aux salariés et aux indépendants, qui serait intégré dans le système des retraites. Ils devront enfin définir la structure administrative qui pourrait être retenue pour piloter ce nouveau régime obligatoire, ses modalités de financement, la composition de son conseil d’administration ainsi que les règles entourant les placements de ses actifs, selon le texte de l’amendement.
A lire aussi: Les retraites par capitalisation sont mises au défi de se réformer
Inspirés par l’existant
Les sénateurs citent dans l’amendement deux exemples de retraite par capitalisation en France, la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) et le régime additionnel de la fonction publique (Rafp). Le second peut constituer un modèle à suivre, d’après le texte : «Ses engagements étaient estimés à 29,7 milliards d’euros au 31 décembre 2021 et apparaissaient largement couvert par ses actifs financiers, dont la valeur atteignait 41,9 milliards d’euros. Sur les cinq dernières années, le taux de croissance annuel des pensions servies (1,97 %) par le régime est, par ailleurs, supérieur à celui observé au sein de la CNAV (1,25 %) ou de l’AGIRC-ARRCO (1,27 %).»
La décision d’enquêter des élus repose notamment sur le doute que la réforme en cours puisse permettre au système de retraites français d’être à l’équilibre d’ici 2030 et anticipe donc l’avenir car le ratio cotisant / retraité devrait continuer de se dégrader après cette date. Le rapport devra être remis au parlement avant le 1er octobre 2023.
A lire aussi: Des sénateurs proposent de réformer la Caisse de retraite des anciens sénateurs
Plus d'articles Retraite
-
La Caisse de Retraite de la Commission des Marchés Financiers portugaise cherche un gestionnaire
L’investisseur institutionnel portugais remet en jeu sa gestion. -
Le portefeuille du Fonds de réserve pour les retraites recule de 10% en 2022
Le FRR a subi les turbulences de marché mais les très bons résultats dans le non-coté ont compensé les dégâts. -
L’OCDE encourage le Président français à mener à bien sa réforme des retraites
Son secrétaire général est favorable au recul de l’âge de départ.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- UBS prend une place hors norme en absorbant Credit Suisse
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
-
L'air du large
«Les défis de la diplomatie française» – La chronique de Frédéric Charillon
« Que peut la France dans ce monde dangereux, a fortiori si on laisse dépérir son instrument diplomatique ? » -
Automobile
Des ingénieurs à l’épreuve du temps
Le savoir-faire des "takumi" traverse les siècles, grâce à la vision de long terme de cet artisanat lié à l'ingénierie. -
Horlogerie
Les artisans d'élite de Grand Seiko
Les "takumi" de Grand Seiko signent un nouveau cadran inspiré de la surface de l’écorce de bouleau.