
Judo Cares mise sur l’épargne pour réduire l’empreinte carbone
Deux anciens de la Société Générale se lancent dans l’aventure entrepreneuriale. Début décembre, Jérôme Rouphael et Marc La Rosa, ont créé la société Judo Cares (pour CArbon REduction Solutions), un guichet unique de la compensation carbone. L’objectif ? permettre aux gérants d’actifsde lutter contre le changement climatique.
Le choix du nom de la société «Judo» – qui signifie «voie de la souplesse» en japonais – n’est pas anodin. «On veut proposer une solution souple qui utilise l’épargne pour avoir un impact fort en terme de changement climatique», explique Jérome Rouphael, ancien judoka. «Quand on propose à des épargnants d’investir, ils n’ont pas une idée très claire de l’offre ESG. Il y a un décalage entre l’offre et la demande sur les produits financiers 'éco-responsables’. Si la solution fonctionne d’ici un an, elle permettrait de réduire l’équivalent de l’empreinte carbone de plus de 10.000 Français», précise-t-il.
Concrètement, Judo Cares mesure automatiquement l’empreinte carbone journalière d’un portefeuille d’investissement. Ensuite, la fintech présente des projets de compensation choisis pour leur impact environnemental en suivant les meilleurs standards internationaux. Enfin, la société propose de financer ces projets au nom de leurs clients. «Notre solution digitale est opérationnelle, notre interface sera ensuite définie au cas par cas en fonction de nos différents clients», indique Marc La Rosa. La fintech est en discussion commerciale avec trois clients et en vise dix d’ici fin 2020, parmi lesquels des assureurs, gestionnaires d’actifs et des banques privées. La fintech espère d’ailleurs tirer profit de la publication d’un guide par l’AMF en mars dernier sur la compensation de l’empreinte carbone à destination des sociétés de gestion.
Le projet a également convaincu Jérémy Dudek, un ancien de la fintech Yomoni. «Notre rémunération se veut claire et transparente. Elle est définie par un forfait et ne dépend donc pas des actifs sous gestion qui sont concernés par notre service, ni de rétrocessions prises à la commercialisation des projets», explique-t-il. «À titre d’exemple, le coût de la compensation d’un portefeuille investi en actions européennes proche de l’indice Eurostoxx 50, est inférieur à 0,25% par an». Contrairement aux autres fintech, Judo Cares espère devenir rentable avant de lever des fonds et réfléchit aussi à s’implanter en Europe. Les trois hommes préparent déjà le terrain : en mars, ils rencontreront des gestionnaires d’actifs en Italie.
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Bombardements à Gaza : 44 Palestiniens tués, la ville menacée d’une offensive majeure
Gaza - La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé la mort de 44 Palestiniens jeudi dans de nouveaux bombardements israéliens, dont 25 à Gaza-ville, menacée d’une offensive d’envergure. Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a intensifié les bombardements sur Gaza-ville et mené des opérations en périphérie ces derniers jours. Des images de l’AFP montrent dans le quartier de Tel al-Hawa à Gaza-ville, des Palestiniens récupérant des affaires éparpillées près de tentes de déplacés endommagées après une frappe ayant fait cinq morts, dont trois enfants, selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. «Mes enfants et moi dormions dans la tente quand nous avons entendu le bruit d’une explosion. Des éclats nous sont tombés dessus, et mes quatre enfants ont commencé à crier», a raconté Israa al-Basous, qui a vu la tente voisine s’embraser. À l’hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, des corps enveloppés dans des linceuls blancs sont placés au sol à la morgue. Une femme en deuil caresse doucement la tête de son fils mort, allongé sur un brancard à l’extérieur. «Pourquoi m’as tu quitté mon fils? Pourquoi? Pourquoi?», sanglote-t-elle. «C'était terrifiant» Quasiment tous les jours, la Défense civile rapporte des dizaines de morts dans les opérations israéliennes dans le petit territoire en proie à la famine selon l’ONU et où l’armée assiège depuis 23 mois les quelque deux millions d’habitants. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile et les informations des différentes parties. Dans le secteur de Nousseirat (centre), M. Bassal a affirmé qu’une frappe israélienne avait tué sept personnes, dont trois enfants. Dans une tente touchée par le raid, un homme âgé et sa petite-fille inspectent les dégâts. Des morceaux de tissu pendent des piquets et des effets personnels détruits jonchent le sol. «Vers 04H00 du matin, ils ont bombardé la zone. Mon neveu, sa femme, et leurs deux enfants ont été tués. La tente entière a été détruite, avec tous ceux qui s’y trouvaient. C'était terrifiant», a raconté Youssef Souleiman. «Ils nous affament, nous privent d’eau, nous déplacent et tuent nos enfants, tout cela sous les yeux du monde», s’est exclamée Oum Nabil Al-Aish, une Gazaouie qui a elle aussi perdu des proches. Contactée par l’AFP au sujet des frappes meurtrières, l’armée israélienne a dit qu’elle examinerait les informations une fois des coordonnées précises lui auront été fournies. L’armée israélienne, qui contrôle aujourd’hui environ 75% de la bande de Gaza, dit préparer une offensive pour s’emparer de la ville située dans le nord, qu’elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien. Manifestations à Jérusalem Selon les estimations de l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans et autour de Gaza-ville. Des milliers de Palestiniens ont fui la ville ces dernières semaines selon des témoins. Mercredi, un haut responsable militaire a déclaré qu’Israël s’attendait à ce «qu’un million» de personnes fuient vers le sud. Et jeudi, un porte-parole de l’armée, a accusé le Hamas de menacer les civils pour «tenter de les empêcher de quitter la ville». Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a dit vouloir détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, et prendre le contrôle sécuritaire du territoire situé à la frontière sud d’Israël. Mais après près de 23 mois de guerre, il est confronté à une très forte pression, en Israël comme à l'étranger, pour faire taire les armes et obtenir la libération des otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre et retenus à Gaza. La veille, plusieurs manifestations ont eu lieu à Jérusalem pour exiger du gouvernement Netanyahu un accord de cessez-le-feu à Gaza garantissant la libération des otages. Un nouveau rassemblement est attendu en soirée à Jérusalem. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent otages à Gaza, dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. La campagne de représailles israélienne a fait au moins 64.231 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. © Agence France-Presse -
Xi promet à Kim une amitié "immuable" entre Chine et Corée du Nord
Pékin - Xi Jinping a affirmé jeudi, lors d’une rencontre avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à Pékin, que la détermination chinoise à renforcer les relations avec Pyongyang restera «immuable, quelle que soit» la situation internationale. La Corée du Nord, sous le coup de sanctions imposées par l’ONU en raison de son programme nucléaire, est également critiquée par les alliés de Kiev car elle fournit des armes et des troupes pour soutenir l’assaut russe contre l’Ukraine. MM. Xi et Kim ont assisté mercredi à Pékin à un grand défilé militaire pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale, en compagnie notamment du président russe Vladimir Poutine. C’est la première fois que les trois hommes se retrouvaient ensemble. «Le Parti (communiste) et le gouvernement chinois attachent une grande importance à l’amitié traditionnelle» bilatérale «et sont disposés à maintenir, consolider et développer les relations», a souligné jeudi Xi Jinping à Kim Jong Un, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle. «Cette position restera immuable, quelle que soit l'évolution de la situation internationale», a-t-il ajouté lors de leur rencontre au Palais du Peuple, imposant bâtiment officiel situé au bord de la célèbre place Tiananmen. Kim Jong Un est arrivé mardi à Pékin pour une rare visite hors de son pays. Il s’agit de son premier déplacement en Chine depuis 2019 et de son premier séjour à l'étranger depuis 2023. Départ en train Le train blindé du dirigeant nord-coréen a été vu quittant la capitale chinoise jeudi soir, peu après la fin de l’entretien avec Xi Jinping, a rapporté l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. Malgré des périodes d’agacement de Pékin face à la course à l’armement atomique et balistique de Pyongyang, les deux pays entretiennent d'étroites relations depuis leur front commun durant la Guerre de Corée (1950-1953). Le soutien diplomatique, politique et économique de la Chine est crucial pour la Corée du Nord. «La Chine est disposée à renforcer les échanges de haut niveau et sa communication stratégique» avec sa voisine, ainsi qu'à «intensifier les interactions à tous les niveaux», a par ailleurs déclaré jeudi Xi Jinping à son hôte. Kim Jong Un s’est entretenu mercredi avec Vladimir Poutine, qui l’a remercié pour l’envoi de troupes nord-coréennes face aux soldats ukrainiens. «Les relations entre nos pays sont devenues particulièrement amicales, basées sur la confiance entre alliés», a affirmé à cette occasion le président russe. «Irresponsables» La rencontre entre les dirigeants chinois, russe et nord-coréen durant le défilé militaire de mercredi a piqué au vif le président américain Donald Trump. «Veuillez transmettre mes salutations les plus chaleureuses à Vladimir Poutine et Kim Jong Un pendant que vous conspirez contre les Etats-Unis d’Amérique», a-t-il écrit sur son réseau Truth Social à l’adresse de Xi Jinping. «La Chine développe ses relations diplomatiques avec tous les pays, sans jamais cibler un tiers», lui a répondu jeudi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, lors d’un point-presse régulier. M. Guo a aussi qualifié d’"irresponsables» les propos de la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, qui a décrit cette rencontre entre les trois dirigeants comme un «défi direct au système international basé sur des règles». Les propos de la responsable européenne «sont empreints de préjugés idéologiques, dépourvus des connaissances historiques de base et incitent ouvertement à la confrontation», a-t-il souligné. © Agence France-Presse -
Guerre en Ukraine : 26 pays se sont engagés à être présents "sur le sol, en mer ou dans les airs"
Paris - Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont «engagés» à participer à une «force de réassurance» dans le cadre d’un futur cessez-le-feu russo-ukrainien, en déployant des troupes en Ukraine ou en étant «présents sur le sol, en mer ou dans les airs», a annoncé jeudi Emmanuel Macron. «Cette force n’a pas pour volonté ou pour objectif de mener quelque guerre contre la Russie», a dit le président français devant la presse à Paris après une réunion de la «Coalition des volontaires», ces Etats essentiellement européens soutenant l’Ukraine et après un contact téléphonique entre les principaux alliés européens et Donald Trump. Il a assuré que le «soutien américain» à ces «garanties de sécurité» pour Kiev serait finalisé «dans les prochains jours» et que les Américains avaient «été très clairs» sur leur participation. «Il n’y a pas de doute sur ce sujet», a-t-il martelé. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a à ce propos insisté : «Nous comptons sur le backstop ( filet de sécurité ) des Etats-Unis». Après que vingt-six pays ont donc désormais «formalisé très précisément leur contribution», M. Macron a refusé de «révéler le détail de notre organisation à la Russie». L’Allemagne, l’Italie et la Pologne «font partie des 26 contributeurs qui ont défini des soutiens», a-t-il toutefois dit, «soit pour la régénération de l’armée ukrainienne, soit pour la sécurité sur son sol, dans ses airs, en mer». Le chef de l’Etat français a rappelé qu’"en février 2024, dans cette même salle, (...) nous étions deux à dire que peut-être on serait prêts un jour à mettre des troupes sur le terrain. Il y avait la Lituanie et la France. Deux. Et je rappelle que l’atmosphère était assez négative». Les garanties de sécurité «visent d’abord à ce que, dans la négociation, il n’y ait aucune limitation de format ou de capacité pour l’armée ukrainienne», a-t-il rappelé. «C’est ce que nous défendons, ce que nous défendrons jusqu’au bout.» Emmanuel Macron a aussi assuré que les Européens prendraient de nouvelles sanctions «en lien avec les Etats-Unis» si Moscou continuait de refuser la paix. Il a précisé qu’il y aurait «des contacts à nouveau entre Américains et Russes». © Agence France-Presse