
Le choc de marché remet en lumière les fragilités de certains ETF
L’effondrement des prix du pétrole le lundi 9 mars, suite à la décision surprise de l’Arabie saoudite d’augmenter sa production, a eu des effets dévastateurs sur certains actifs. Elle a ainsi quasiment effacé l’ETN (exchanged traded note) VelocityShares 3x Long Crude Oil (UWT) émis par Citigroup. Ce produit, exposé à des futures pour offrir aux investisseurs trois fois la variation quotidienne des prix du pétrole brut WTI, a perdu plus de 71% lundi (à 1,15 dollar) et près de 92% depuis janvier… A son plus bas de séance, il a approché une chute de 75%, «trigger event» pouvant entraîner une liquidation en vue d’un remboursement des porteurs, selon Bloomberg.
Un autre ETN, basé cette fois sur la volatilité, avait déjà fait l’objet d’un épisode similaire le 1er février 2018. «Le problème était d’une autre nature puisqu’il s’agissait d’une exposition à la baisse, sur un marché beaucoup plus étroit, et que les produits de ce type représentaient une part très importante des volumes traités sur le ‘future’ sous-jacent. Lorsque la volatilité avait bondi, il avait fallu que les promoteurs du produit couvrent leurs positions et le ‘short squeeze’ avait été brutal : des boucles de ‘rétroactions positives’ s’étaient mises en place et le produit avait perdu 95% en 30 minutes, rappelle Mathieu Vaissié, directeur de la recherche chez Ginjer AM. Le cas récent rappelle simplement les risques d’une exposition ‘leveragée’ à un sous-jacent volatil.» En outre, «la réplication d’un indice ‘long pétrole’ est plus simple car moins sujette à des pics de volatilité et exposée à un actif plus de 10 fois plus liquide», ajoute Pierre Laget, analyste spécialisé chez TrackInsight.
La liquidité des ETF (exchange traded fund) obligataires à haut rendement (high yield, HY) pose également question. Après une première chute des marchés fin février, les spécialistes avaient évoqué un écartement entre prix demandés et offerts (spreads «bid-ask») relativement limité sur ces fonds : à 4-6 pb pour les ETF HY américains et 20-25 pb maximum pour les ETF HY européens. Le 9 mars, ils seraient restés dans ces proportions alors que les indices perdaient plus de 6% et que les écarts atteignaient plus de 300 pb sur certaines souches obligataires. «Le signe que les ETF, quatre fois plus traités qu’en période de faible volatilité, peuvent jouer leur rôle d’amortisseur et trouver des acheteurs», note Antoine Lesné, stratégiste chez SPDR. A moins que ce ne soit les teneurs de marché qui apportent la liquidité sur les parts d’ETF, en échange de prises de position sur les obligations sous-jacentes.
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse