
Pourquoi l’action Orpea s’envole

Début de retour en grâce pour Orpea. L’action de l’exploitant de maisons de retraite signe la plus forte hausse de l’indice SBF 120 mercredi, la valeur retrouvant les faveurs des investisseurs après plusieurs mois passés au purgatoire en raison des révélations sur la gestion de ses établissements contenues dans le livre-enquête «Les Fossoyeurs» paru en janvier dernier.
Le titre Orpea a clôturé la séance en hausse de 9,88%, à 14,18 euros, dans un volume d'échanges représentant près de 10% du capital, après avoir gagné jusqu'à 46,4% plus tôt au cours de la journée. Depuis un plus bas touché le 13 octobre à 9,78 euros, l’action flambe de 45%.
«La chute du cours de Bourse depuis la sortie du livre ‘Les Fossoyeurs’ était démesurée, aberrante, et le marché semble enfin revenir à la raison», observe un analyste basé à Paris. «En plus, la société a récemment résolu ses problèmes de financement et elle possède des actifs immobiliers qui méritent d'être valorisés en Bourse», poursuit-il.
Ventes à découvert
Le redressement spectaculaire de l’action Orpea ces cinq derniers jours est également entretenu par des rachats de positions courtes nettes vendeuses, remarque un analyste basé à Londres. Entre le 13 et le 17 octobre, le fonds d’investissement britannique WorldQuant a, par exemple, ramené de 0,98% à 0,87% la part du capital d’Orpea qu’il vend à découvert, selon des déclarations transmises à l’Autorité des marchés financiers. Selon le site Internet néerlandais spécialisé shortsell.nl, 15,01% du capital d’Orpea sont encore vendus à découvert.
«Le rebond boursier d’Orpea n’est probablement pas terminé car les vendeurs à découvert restent nombreux», glisse un gérant, qui souligne qu’une hausse de 20,7% de la capitalisation du groupe représente une progression d'à peine 2,1% de sa valeur d’entreprise, compte tenu de son niveau d’endettement. Autre raison pour que le rebond se poursuive : le titre accuse toujours une baisse de 84% depuis le début de l’année.
La multiplication des mauvaises nouvelles annoncées par le groupe ces derniers mois incite néanmoins à la vigilance. Et la question de la restructuration du passif d’Orpea doit encore être tranchée dans les prochains mois, alors que le groupe affiche une dette financière brute de 9,5 milliards d’euros.
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