
L’endettement des entreprises augmente sans déraper

La dette nette des sociétés non financières a progressé en 2022 de 8,4% en rythme annuel, pour atteindre un encours de 1.100 milliards d’euros à fin décembre. Cette progression notable s’explique «notamment par la hausse soutenue des crédits aux grandes entreprises», précise une analyse que vient de publier la Banque de France sur la situation financière des entreprises en 2022.
Le phénomène est d’autant plus marqué qu’il fait suite à deux années de stabilité en 2020 et 2021. L’augmentation de la dette nette en 2022 s’explique par celle de la dette brute, soutenue par le dynamisme des crédits bancaires, eux-mêmes tirés par la composante investissement (+64 milliards). En revanche, la trajectoire de trésorerie s’est avérée moins dynamique (+24 milliards d’euros). La tendance se confirmait en début d’année, avec une dette nette en hausse du fait d’un recul des dépôts de trésorerie.
TPE et PME
La Banque de France livre également une analyse de la dette bancaire des TPE (moins de 10 salariés et chiffre d’affaires ou total de bilan inférieur à 2 millions d’euros) et des PME (moins de 250 salariés et chiffre d’affaires jusqu’à 50 millions d’euros ou total de bilan jusqu’à 43 millions d’euros) à partir des données granulaires bancaires couvrant 1,2 million d’entreprises. Au début de la crise Covid, l’institution a mis en place un suivi trimestriel fin de la dette bancaire et des dépôts des entreprises petites et moyennes. Or, fin 2022, les évolutions sont contrastées selon la taille des entreprises, avec un recul de la proportion des TPE dont l’endettement bancaire net positif augmente par rapport à fin 2021, passant de 28% à 26% de l’échantillon.
Parmi les PME, la part des entreprises dont l’endettement net est en croissance progresse tout au long de l’année. L’étude note que la hausse se concentre quasi exclusivement sur les entreprises n’ayant pas souscrit de prêts garantis par l’Etat (PGE).

Au total, la part des entreprises, TPE et PME, avec une situation financière favorable – pas d’augmentation de l’endettement net bancaire -, reste majoritaire.
Autre signe plutôt positif, parmi les TPE et PME dont l’endettement bancaire net augmente, l’étude observe que la proportion d’entreprises qui ont à la fois connu une baisse des dépôts et une hausse des crédits – donc qui présentent une situation plus dégradée que si la baisse des dépôts résultait d’un désendettement ou que si crédits et dépôts augmentaient ensemble - tend à se réduire depuis mi-2022. Ces entreprises représentent moins de 10% de l’encours des crédits pour les PME et environ 12% pour les TPE.
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