L’Observatoire du financement des entreprises croit à l’accompagnement global

Le rapport 2023 dresse un bilan positif à date, mais insiste sur les transitions restant à mener.
Illustraition : usine adossée à un gros sac marqué du symboe de l’euro
Les entreprises diversifient leurs modes de financement  - 

L’accès au financement des entreprises reste favorable. L’Observatoire du financement des entreprises (OFE) vient de livrer son rapport 2023 et s’il évoque, certes, un léger ralentissement de la dynamique du crédit bancaire ces derniers mois – avec une croissance de 6,4% en mars 2023, contre une progression autour de 8% courant 2022 –, il ne relève rien de négatif. «Les niveaux de financement restent tout à fait satisfaisants, avec des taux élevés pour les crédits d’investissement et l’affacturage, a indiqué Frédéric Visnovsky, président de l’OFE et médiateur du crédit aux entreprises. Nous sommes vigilants sur la situation des TPE, où l’évolution a connu quelques inflexions.»

Le rapport fait le constat d’une bonne résistance des entreprises et de leur adaptation au contexte de crises, l’analyse s’appuyant sur des chiffres à fin 2021. Signe de dynamisme, en 2022 les créations d’entreprise ont atteint le nombre de 570.000, soit plus de 110.000 entités de plus qu’en 2019. A 41.000 en 2022, les défaillances restent toujours en retrait, de 20% par rapport à 2019. Toutefois, la remontée des défaillances se confirmait ces derniers mois, avec, en février dernier, près de 44.000 cas sur un an, contre 29.000 un an plus tôt, soit une hausse de 50%.

Les entreprises ont eu davantage recours au crédit bancaire en 2022, avec un flux net de +90 milliards d’euros sur douze mois (+44 milliards en 2021), au détriment des émissions de dette de marché (-6,5 milliards d’euros), le différentiel de taux étant favorable au crédit bancaire. En outre, les entreprises ont choisi d’emprunter par anticipation, craignant une hausse des taux d’intérêt et faisant face à un besoin accru en fonds de roulement, suite à l’augmentation du coût des stocks du fait de l’inflation.

L’étude met en évidence un taux d’intérêt moyen inférieur en France à celui du reste de la zone euro : il s’établit par exemple à 3,02% pour les nouveaux crédits aux PME, contre 3,69% en moyenne européenne, avec, donc, une différence notable.

Avec seulement 140 dossiers de saisines mensuelles, les chiffres de la médiation du crédit confirment la santé des entreprises et leur accès large au crédit. Autre signe de la situation favorable du crédit bancaire, les restructurations amiables, dans le cadre d’un accord de place de 2022 reconduit en 2023, et sous l’égide de la médiation du crédit, sont en faible nombre, 671 l’an dernier.

Pour les temps à venir, dans un contexte d’inflation – le rapport anticipe 5,4% en moyenne annuelle en 2023 – et de diminution de la croissance – 0,6% cette année, contre 2,6% en 2022 –, les entreprises doivent savoir anticiper leur activité. Les hausses des coûts, notamment celles de l’énergie, vont peser sur les marges pour plus de la moitié des entreprises. L’impact peut être très différent selon les secteurs et l’effet d’autres freins à la croissance, comme les difficultés de recrutement, l’incertitude sur la demande… Dans ce contexte, et compte tenu du remboursement des PGE qui se poursuit, l’OFE souligne l’enjeu des financements du besoin en fonds de roulement pour nombre d’entreprises. Il souligne l’intérêt de l’affacturage, de la caution, et le médiateur du crédit souligne le besoin de surveiller les délais de paiement.

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Prévention

En outre, les procédures de prévention (mandat ad hoc et conciliation) enregistrent une hausse du nombre d’ouvertures (+27% en 2022), avec une accélération de 37% au second semestre par rapport au premier (+18%).

Le rapport met en relief le rôle clé des dispositifs d’accompagnement – proposés par la Banque de France, les chambres de commerce et d’industrie, les chambres des métiers, les experts-comptables et Infogreffe – gratuits qui permettent à l’entreprise d’identifier les signaux faibles annonciateurs de difficultés, de repérer les dispositifs les plus adaptés. Encore méconnues, les procédures préventives doivent être plus utilisées aussi.

Les banques sont un élément clé pour aider les entreprises, notamment les TPE et PME, à faire face aux transitions numérique, énergétique et climatique, avec un accompagnement qui doit être global, sans se limiter au financement…◆

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