Les PME s’inquiètent pour leur trésorerie

C’est le premier sujet de préoccupation en cette rentrée, corollaire en particulier des hausses de prix de l’énergie.

aluminium métal fonderie d’aluminium
Les entreprises industrielles subissent le plus le renchérissement de l'énergie et la CVAE.  -  Crédit Ruauminas/Pixabay

Les dirigeants de PME sont préoccupés par le manque de visibilité sur leurs coûts et leur trésorerie. C’est le constat qui ressort d’une discussion que vient d’organiser l’Association des journalistes de PME entre leurs représentants. « L’inquiétude domine en cette rentrée, rapporte ainsi François Asselin, président de la CPME. Les tensions de trésorerie sont réelles, suite notamment aux mesures de soutien mises en œuvre pendant la crise Covid, s’agissant à 80% d’endettement, notamment sous forme de Prêts garantis par l’Etat (PGE) ». Le temps du remboursement arrive et pour les entreprises dont l’activité n’est pas franchement soutenue, cela pose problème. « Nous demandons l’étalement des PGE au-delà des six à sept ans prévus par le dispositif et sans mise en défaut », précise le dirigeant. Car selon les retours des adhérents au syndicat, les banques ne sont pas allantes pour négocier de nouveaux échéanciers.

Energie renchérie

Mais la trésorerie est également malmenée par les coûts de l’énergie. « Les PME et TPE sont impactées par les hausses des prix de l’énergie qu’elles ne peuvent pas répercuter, alors que les grands groupes continuent à engranger des profits élevés, relevait Mélanie Berger Tisserand, présidente du Centre des Jeunes dirigeants (CJD), une association regroupant 6000 membres dont 90% des PME et 10% d’ETI.

Les entreprises auraient besoin de plus de visibilité, sur les prix de l’énergie en particulier, compte-tenu de la fin du bouclier tarifaire le 1er janvier 2024. « Le gouvernement avait annoncé il y a un an et demi une modification dans les deux ans du mode de calcul des prix de l’énergie mais nous n’avons pas d’information sur d’éventuelles avancées, alors que le sujet devrait avoir abouti dans les six mois », a récapitulé François Asselin.

Déstabilisation fiscale

Dans ce contexte, l’étalement sur quatre ans de la disparition de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, alors que les entreprises l’avaient déjà sortie de leur budget puisqu’il était prévu sa suppression intégrale l’an prochain, apparaît comme une déstabilisation supplémentaire. « Il s’agit d’un très mauvais signal, a souligne Pierre Guillet, président de l’EDC, mouvement des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. D’autant que souvent, ce sont les mêmes entreprises industrielles qui payent la CVAE, consomment beaucoup d’énergie pour produire et sont confrontées à des problèmes de recrutement. »

Par ailleurs, pour financer les investissements, notamment ceux qui s’imposent peu à peu pour la décarbonation, « l’accès au crédit s’est durci, a déploré François Asselin. Nos adhérents font part de réponses négatives ou d’absence de réponse à leurs demandes de crédit, contrairement à ce que laissent augurer les statistiques faisant état de croissance des crédits bancaires. »

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