
La Banque Postale dévoile sa banque de financement et d’investissement

La Banque Postale continue de mettre en forme la simplification de son organisation. Ce mardi, elle présentera en interne sa nouvelle entité de banque de financement et d’investissement (BFI) créée il y a quelques semaines. Celle-ci regroupe plusieurs métiers du groupe, et son directeur général Bertrand Cousin, un ancien de JPMorgan et Calyon, a pour ambition de développer ce nouveau pôle d’environ un millier de personnes qui, auparavant, était intégrées dans la banque de détail.
La nouvelle BFI comprendra donc plusieurs activités dont certaines ont été créées il y a une dizaine d’années. C’est le cas de la filière commerciale destinée aux entreprises, qui avait été lancée en 2012. Cette direction des entreprises et du développement des territoires (DEDT) s’est spécialisée dans le crédit-bail immobilier, les financements immobiliers et l’affacturage. Sur le marché des sociétés publiques locales, La Banque Postale revendique une part de marché de 25%. « La Banque Postale, avec son empreinte territoriale forte, commence à compter en régions, à la fois sur le secteur public local, qui est notre marché historique, mais aussi pour les petites, moyennes et grandes entreprises », précise à L’Agefi Bertrand Cousin.
L’objectif de la banque sera de se concentrer sur ses points forts, à savoir ceux développés par la DEDT et de se renforcer sur l’origination et la structuration obligataire (debt capital market, DCM). « Dans ces domaines, nous avons une expertise bancaire de prêteurs. Le défi sera de passer de la banque prêteuse à la banque structuratrice de financements, notamment en matière obligataire », explique Bertrand Cousin.
Travailler pour le grand pôle financier public
La Banque Postale dispose pour cela nombreux débouchés. Sa filiale CNP Assurances constitue un réservoir de placements de 36 milliards d’euros par ans, et la Banque Postale Asset Management (LBPAM) compte 50 milliards d‘euros sous gestion. Plus largement, la BFI pourra travailler pour le grand pôle financier public aussi constitué par la Caisse des dépôts et consignations.
L’objectif de la structure n’est pas de se développer sur tous les métiers. Elle restera spécialisée. La nouvelle BFI n’a, par exemple, pas l’intention de se lancer dans les activités de fusion et acquisition (M&A) à grande échelle, ou sur les marchés primaires actions (equity capital market, ECM).
Développer la data
La seconde partie de la stratégie de la BFI concernera les métiers de flux. Le marché est aujourd’hui très concurrentiel, avec de nouveaux entrants comme Square, Klarna ou encore Adyen. Sans compter les grandes sociétés technologiques qui restent en embuscade. Sur ce métier, la gestion des données se révèle cruciale. « Nous devons continuer à capter le flux de revenus des paiements, mais aussi travailler sur les données pour en extraire davantage de revenus », explique Bertrand Cousin. Sur ce secteur, la banque du groupe La Poste est cependant consciente qu’il sera difficile de faire cavalier seul. « Nous devons réfléchir aux moyens qu’auront les banques européennes de se consolider sur ces métiers », déclare Bertrand Cousin.
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