
Arkéa précise les risques liés à son indépendance

Deux mois après avoir présenté son schéma de sortie du groupe Crédit Mutuel, Arkéa s’est plié au traditionnel exercice d’actualisation de son document de référence. Alors que les conseils d’administration de chacune des caisses locales devront se prononcer cette automne sur la désaffiliation du reste du groupe, Arkéa y liste les différents risques théoriques liés à l’exécution de ce projet. Le document, qui intègre aussi une présentation des solides résultats du premier semestre 2018, pointe en particulier l’incertitude sur l’obtention et le délai des réponses des régulateurs.
«Du fait de son caractère inédit, Crédit Mutuel Arkéa ne peut garantir que le projet sera conduit à son terme, qu’il ne devra pas faire l’objet de modifications majeures par rapport à ce qui était initialement prévu ou [si] des difficultés nouvelles émergent lors de sa mise en œuvre», résume le document. Dans le cadre de sa nouvelle organisation, qui remplacera les caisses locales par des sociétés coopératives locales sans prérogatives bancaires, jumelées avec des agences bancaires dépendant de l’entité centrale Arkéa, le groupe devra mettre à jour son agrément bancaire auprès de l’ACPR et de la BCE. Arkéa devra aussi faire homologuer son modèle interne par la BCE, et éventuellement gérer la transition en revenant à un modèle standard, plus coûteux en capital.
Le document aborde aussi les risques sur les parts sociales, que le groupe Arkéa émet pour se financer en tant que groupe bancaire coopératif. Si les parts émises par le passé ne pourront pas faire l’objet d’un remboursement anticipé, la perte de l’agrément bancaire collectif de chacune des anciennes caisses locales pourrait les mettre dans l’incapacité d’émissions futures. «Un schéma d’émission est en cours d’étude avec l’ACPR et la BCE. Il n’existe aucune certitude sur le fait que le schéma proposé soit accepté par les autorités», indique le document de référence.
Le document liste par ailleurs plusieurs incertitudes concernant le vote à venir des conseils d’administration des caisses locales, qui doit ensuite ouvrir la voie à un vote de leurs sociétaires pour modifier les statuts. Les caisses locales qui décideraient de rester dans l’aventure Crédit Mutuel pourraient, de leur côté, prétendre à un remboursement des actions qu’elles détiennent dans le capital social d’Arkéa, au nominal. Le document mentionne enfin des risques de contentieux, le groupe Crédit Mutuel exigeant notamment la rétrocession «d’une partie» des 3,5 milliards d’euros de réserves d’Arkéa.
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse