«Une baisse du refi de la BCE serait bonne pour consolider le recul de l’euro»

Henri Delessy, économiste à la Banque Postale
Solenn Poullennec

L’Agefi : Quelles sont les conséquences du sauvetage des banques espagnoles pour le marché obligataire souverain ?

Henri Delessy : Le sauvetage des banques espagnoles est hélas fraîchement accueilli car les investisseurs semblent déjà anticiper l’étape suivante: le sauvetage de l’Etat espagnol lui-même, dont la solvabilité leur paraît gravement menacée par la récession actuelle. Cela dit, nous sommes peut-être au plus fort des incertitudes donc des tensions: à l’heure de cette interview, l’issue du scrutin grec n’est pas connue, le résultat de l’audit des banques espagnoles non plus; et le Conseil européen de fin juin est très attendu. Si la levée de ces incertitudes venait déjouer les anticipations les plus négatives, les conséquences sur le marché obligataire seraient sans surprise: remontée - limitée - du rendement du Bund, reflux des rendements espagnols et italiens.

Pourquoi anticipez-vous une baisse des taux de la BCE de 25 pb d’ici à trois mois?

La BCE juge que, face à la crise, la politique monétaire atteint ses limites. Elle renâcle aussi à prendre de nouvelles mesures afin de pousser les gouvernements européens à des avancées majeures pour sauvegarder l’euro. Néanmoins, par la voix de son président, elle s’est déclarée «prête à agir». La dégradation récente de la conjoncture et le retour en force des tensions sur la dette espagnole pourraient donc l’amener à baisser prochainement son taux directeur. Pas de miracle à en attendre bien sûr. Mais une baisse du taux sera quand même bonne à prendre si elle peut au moins consolider la baisse récente de l’euro et soutenir ainsi les exportations nettes de la zone euro.

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