
Toyota donne une idée de l’ampleur de la crise dans l’automobile

Si un groupe permet de prendre toute la mesure de la crise qui sévit dans l’automobile, c’est bien Toyota. L’époque où le japonais avait en ligne de mire les 10% de marge opérationnelle n’est en effet pas loin. Or, après avoir terminé ses exercices 2007 et 2008 avec respectivement 9,3% et 8,6% de rentabilité, la chute va être sévère cette année (à fin mars 2009). Déjà début novembre, il avait ramené de 1.000 milliards à 600 millions de yens sa prévision d’opérationnel (soit à peine 2,6% de marge). Hier, il a dû procéder à un nouvel ajustement lourd de symbole puisque pour la première fois depuis soixante et onze ans, le groupe va passer dans le rouge.
L’ampleur de la révision est de surcroît bien plus importante que redouté par certains experts. Les projections des analystes les plus pessimistes se situaient en effet à -100 milliards de yens. Or, Toyota devrait terminer l’exercice à -150 milliards de yens (1,2 milliard d’euros).
Le constructeur invoque sans surprise le ralentissement de la demande. Il n’attend plus que 21.500 milliards de yens de revenus au lieu de 23.000 milliards en novembre. En unités, ses ventes devraient être de 7,54 millions contre une estimation précédente de 8,24 millions. L’incidence sur le résultat est chiffré à 570 milliards de yens. Le groupe pointe aussi l’effet pénalisant de l’appréciation du yen. Son impact sur le résultat est estimé à 200 milliards de yen.
Mais l’élément le plus inquiétant provient certainement de la très grande réserve de Toyota sur l’exercice suivant. Car contrairement à ses habitudes, il n’a pas donné d’indication sur ses objectifs de ventes et de production pour 2009-2010. «Il y a un risque qu’ils soient dans le rouge le prochain exercice également», a réagi Daiwa Investments. Certes tous les analystes n’en sont pas encore à formuler un tel scénario. Mais un coup d’œil au consensus montre que les plus réservés n’excluent pas un nouveau déficit de 150 milliards de yens à fin mars 2010.
En tout cas, ces pertes historiques pourraient mettre à mal un autre symbole: la notation «Aaa» du groupe. Moody’s a en effet placé le groupe sous surveillance. Si l’agence est convaincue que la solidité financière sera préservée, elle se demande à quel rythme le groupe pourra restaurer sa rentabilité.
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