
Santander partage sa gestion d’actifs pour lui donner les moyens de grandir
Santander Asset Management (SAM) part à la conquête du monde avec de nouveaux actionnaires. Tel est le message offensif qu’a souhaité transmettre hier soir Santander en annonçant la cession de 50% de son activité de gestion d’actifs aux fonds Warburg Pincus et General Atlantic. La transaction, qui valorise Santander Asset Management à 2,047 milliards d’euros, permet certes à la banque espagnole d’engranger une plus-value nette de 700 millions.
Plus précisément, les deux sociétés de private equity font l’acquisition d’une part de 50% d’une holding (Santander conservant naturellement l’autre moitié) regroupant l’activité de gestion de Santander dans onze pays, en Europe et en Amérique Latine. Le montant total des actifs sous gestion concernés s’élève à 152 milliards d’euros à fin mars dernier, dont 48 milliards au Brésil et 45 milliards en Espagne. SAM emploie plus de 600 personnes selon la banque espagnole.
Cette dernière, tout en renforçant son bilan avec une nouvelle cession d’actifs, partage ainsi un gâteau qu’elle espère bien voir grandir de façon significative avec l’appui de ses nouveaux partenaires. Le groupe affiche en effet d’emblée son objectif de doubler le montant des actifs sous gestion d’ici cinq ans. Notamment par le biais d’une participation active au sein du mouvement de consolidation du secteur, le directeur général de Santander, Javier Martin, se félicitant de nouer un partenariat qui place SAM «aux avant-postes» de ce mouvement. Pas de doute pour Santander, la transaction permet à sa gestion d’actifs de faire jeu égal avec les plus acteurs indépendants dans le monde. En pratique, le gestionnaire s’appuiera d’abord sur le réseau de détail de Santander avant dedévelopper la distribution de ses produits et de ses services à l’international. Le «marché institutionnel international» est naturellement en ligne de mire au regard d’un «potentiel de croissance majeur». Directeur général de SAM, Juan Alcaraz s’est réjoui d’endosser un «profil plus international» et semble impatient de saisir «d’excellentes opportunités de croissance».
Warburg Pincus et General Atlantic justifient déjà d’une certaine expérience. Le premier fonds est par exemple le partenaire de Santander au sein de sa filiale américaine de financement automobile, Santander Consumer USA, tandis que le second est actuellement présent au capital d’une douzaine de fournisseurs de services financiers.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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