S&P révise en baisse ses perspectives de dégradation sur les titrisations

30 % des transactions notées par l’agence, contre une fourchette de 40 à 50 % préalablement indiquée, risquent d'être rétrogradées
Tân Le Quang

Un moindre mal pour le financement structuré en Europe. Après la révision de son critère de risque de contrepartie dans le cadre des swaps, l’agence a placé ou laissé sous surveillance négative 1.981 classes de tranches émises dans la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique et portant sur 755 milliards d’euros, soit 30% des transactions, contre une fourchette de 40 à 50% préalablement indiquée. «Ce chiffre est inférieur à celui qui avait été initialement prévu par l’agence, car un certain nombre d’émetteurs sont parvenus à aligner leur documentation sur la nouvelle méthode, ou encore ont pu prouver à l’agence que leur documentation était en cours de changement, et dans ces cas S&P n’a pas modifié la notation des opérations en question», précise dans une note Natixis.

D’après l’agence, 68% des CMBS et 62% des RMBS qu’elle évalue risquent une baisse de notes, contre 28% pour les ABS et 15% pour les transactions de crédit structuré, CDO inclus. Deutsche Bank précise que les CMBS, les RMBS britanniques de faible qualité et les CLO (titrisations de prêts à effet de levier), qui sont des secteurs réputés avoir des notations plus volatiles, sont les plus exposés à une dégradation, et représente respectivement 19%, 15% et 24% des tranches concernées.

«Si une contrepartie inéligible ne se fait pas remplacer par une autre contrepartie éligible et qu’il n’y a aucune circonstance atténuante, nous baisserons probablement la note de ces titres», prévient S&P. Celle-ci a accordé un délai de six mois pour que les banques sponsors et apporteurs de swaps modifient les termes des contrats conclus afin de s’aligner sur sa nouvelle méthodologie.

«Les discussions avec les investisseurs suggéreraient que la plupart n’auront pas de problèmes à détenir de la dette senior dégradée depuis la catégorie AAA. Le peu d’investisseurs qui seraient des vendeurs forcés ont un nombre restreint de titrisations affectées dans leur portefeuille», note Deutsche Bank. Toutefois, la banque allemande craint plus pour les nombreuses tranches de titrisations qui n’ont pas été mises sous surveillance négative. Elle estime que dans le cas des banques sponsors les moins bien notées, l’alignement des transactions relèvera du défi. La banque d’outre-Rhin croit que les apporteurs de swaps seront peu motivés à s’aligner par des changements drastiques des conditions contractuelles et s’attend à de nouvelles dégradations.

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