
L’immobilier de bureaux francilien n’est pas encore sorti de la crise

Après une année 2020 logiquement désastreuse pour l’immobilier commercial de bureaux, marquée par une chute de 45% avec seulement 1,32 million de m2 de transactions locatives/utilisateurs, la demande placée de bureaux en Ile-de-France s’est élevée à 327.400 m2 au premier trimestre 2021, selon les chiffres Immostat publiés ce jeudi. C’est 30% de moins qu’au premier trimestre 2020, qui n’avait été tronqué que sur les quinze derniers jours par le confinement, mais c’est aussi 20% de moins qu’au quatrième trimestre 2020 - également en baisse de 40% par rapport au T4-2019…
Dans ces conditions, l’optimisme des intermédiaires, qui espéraient un certain nombre de transactions reportées sur ce début d’année, s’expliquerait par un léger frémissement depuis février. L’offre immédiate de bureaux en Ile-de-France s’établit encore à 3,78 millions de m2, en hausse de 30% par rapport 31 mars 2020, et de 3% par rapport au 31 décembre 2020. Le secteur Croissant-Ouest-La Défense est à la fois le plus actif sur la demande (106.000 m2 placés) et le plus important en offre (1,36 million de m2 disponibles).
Bonne nouvelle, cela ne semble pas avoir trop d’effet sur le loyer facial moyen pour l’instant : 402 euros HT HC/m2/an pour les biens de seconde main (+5% sur un an) ; 414 euros HT HC/m2/an pour les biens neufs ou restructurés (+4%), tandis que les mesures d’accompagnement (calculées avec un trimestre de retard) sont stables autour de 21%.
Les chiffres semblent moins décevants du côté des investissements en Ile-de-France qui, à 3,2 milliards d’euros, baissent de 38% par rapport au T1-2020, mais sont supérieurs aux années précédentes (hors T1-2015). Le prix moyen des bureaux achetés en Ile-de-France progresse d’ailleurs de 7% sur un an, à 8.420 euros/m2 (droits inclus).
Les participants au baromètre Immostat (BNP Paribas Real Estate, CBRE, JLL, Cushman & Wakefield) indiquent que le montant global des investissements en immobilier d’entreprise en France a également baissé de 39% par rapport au T1-2020, à 4,6 milliards d’euros.
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Royaume-Uni: la numéro deux du gouvernement démissionne, revers pour Keir Starmer
Londres - Nouveau coup dur pour le gouvernement travailliste de Keir Starmer : sa numéro deux, Angela Rayner, a dû démissionner vendredi, emportée par une controverse après avoir admis avoir sous-payé un impôt lors de l’achat d’un logement. La vice-Première ministre, également ministre du Logement et numéro deux du Labour, s'était signalée au conseiller en éthique du gouvernement, qui a conclu vendredi qu’elle avait «enfreint le code» de conduite ministérielle. La démission de cette femme de 45 ans, issue d’un milieu populaire et qui incarnait l’aile gauche du parti travailliste au sein de l’exécutif, constitue un nouveau revers pour le gouvernement, en difficulté un an après son arrivée au pouvoir et dépassé dans les sondages par le parti anti-immigration de Nigel Farage, Reform UK. Un remaniement plus large est attendu dans la journée. Dans sa lettre de démission adressée à Keir Starmer, Angela Rayner a dit «regretter profondément (sa) décision de ne pas avoir recherché des conseils fiscaux spécialisés supplémentaires», et assumer «l’entière responsabilité de cette erreur». «Compte tenu des conclusions et de l’impact sur ma famille, j’ai donc décidé de démissionner,» a-t-elle poursuivi, après plusieurs jours de controverse et d’intense couverture médiatique. Dans sa lettre acceptant sa démission, Keir Starmer, «très attristé», a assuré à Angela Rayner qu’elle demeurerait «une figure majeure» du parti travailliste. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch s’est réjouie sur X qu’Angela Rayner soit «enfin partie», accusant le chef du gouvernement de «faiblesse» pour ne pas avoir agi dès les premières révélations. «Bonne foi» Angela Rayner avait révélé mercredi qu’elle avait payé moins d’impôts que ce qu’elle aurait dû après l’acquisition en mai d’un logement à Hove, station balnéaire du sud de l’Angleterre. Elle a, selon les médias, économisé 40.000 livres sterling (46.050 euros) en retirant son nom des titres de propriété d’un autre bien immobilier, dans sa circonscription du nord du pays. Elle avait vendu ses parts dans la maison familiale après son divorce au profit d’un trust établi pour son fils handicapé. En conséquence, elle a déclaré son nouvel appartement acheté 800.000 livres (922.000 euros) comme sa résidence principale, et non comme logement secondaire - qui aurait été soumis à une imposition supérieure. Or la situation liée au trust ne lui permettait pas de le faire. «Je pensais avoir tout fait correctement», avait assuré Angela Rayner mercredi dans une interview donnée à la chaîne Sky News. «Je suis effondrée parce que j’ai toujours respecté les règles», avait-elle ajouté, très émue. Laurie Magnus, le conseiller d'éthique du gouvernement, a estimé qu’elle avait agi «de bonne foi», mais qu’elle devait être tenue responsable, comme tout contribuable, de ses déclarations fiscales. Souvent prise pour cible par les médias conservateurs, Angela Rayner a quitté l'école sans diplôme et, à 16 ans, est devenue mère célibataire. Elle a découvert le syndicalisme puis la politique après avoir travaillé dans le social, et a gravi les échelons du Labour. Sa démission intervient après un été difficile pour le gouvernement, à la fois impopulaire auprès des électeurs travaillistes et confronté à des divisions internes, dans un contexte budgétaire difficile. Mi-juillet, il avait fait face à une fronde d’un tiers des députés travaillistes s’opposant à sa réforme de la protection sociale, et a été contraint de rétropédaler pour éviter une défaite humiliante au Parlement. Angela Rayner était restée proche de la base du parti, et elle passait parfois pour une possible remplaçante du Premier ministre Keir Starmer en raison de sa popularité. Clara LALANNE © Agence France-Presse -
Accident de funiculaire à Lisbonne : 11 étrangers parmi les 16 morts, dont une française, une enquête en cours
Lisbonne - Onze étrangers figurent parmi les 16 morts recensés après l’impressionnant déraillement d’un funiculaire à Lisbonne, selon le dernier bilan présenté vendredi par les autorités portugaises, qui doivent publier en fin de journée de premiers éléments de l’enquête sur les causes de l’accident. La catastrophe, survenue mercredi en fin d’après-midi dans un quartier très touristique du centre de la capitale portugaise, a coûté la vie à cinq Portugais, trois Britanniques, deux Sud-Coréens, deux Canadiens, une Française, un Suisse, un Américain et un Ukrainien, a détaillé la police judiciaire dans un communiqué. En revanche, aucun Allemand n’est décédé dans l’accident à ce stade, contrairement à une information fournie par les autorités jeudi, mais il y a bien trois blessés originaires de ce pays, dont un enfant de trois ans. L’accident a fait en tout une vingtaine de blessés dont au moins onze étrangers, selon les secours. Parmi les Portugais décédés figuraient quatre employés d’une même institution d’aide sociale dont les bureaux sont situés au sommet de la chaussée parcourue par l’ascenseur. Les débris du funiculaire centenaire qui s’est écrasé contre un bâtiment ont été déblayés dans la nuit de jeudi à vendredi, rendant un semblant de normalité à la rue où la catastrophe a eu lieu. Mais la capitale portugaise restait sous le choc: «Je ne sais pas ce qui m’a le plus impressionné, si c'était de voir le wagon dévaler la chaussée comme un jouet, l’enfant (blessé dans l’accident, ndlr) ou les gens qui ont fini par mourir, certains sous nos yeux», a confié un témoin, Bruno Pereira, au micro de la télévision publique RTP. Inspection quotidienne Les causes précises de l’accident restent inconnues, mais l’agence portugaise enquêtant sur les accidents aériens et ferroviaires doit publier vendredi en fin de journée «une note informative faisant état des premières constatations confirmées» sur le déraillement du funiculaire de la Gloria, avant un rapport préliminaire d’ici un mois et demi, a annoncé son directeur Nelson Oliveira. Interrogé jeudi soir aux côtés de M. Oliveira sur les causes de l’accident, le directeur de la police judiciaire Luis Neves a affirmé qu’aucune piste n'était écartée pour le moment: «Rien n’est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. A ce stade, il faut garder l’esprit ouvert». La principale piste évoquée par les médias locaux concerne l'éventuelle rupture d’un câble de sécurité, qui pourrait être la conséquence d’une possible négligence dans les travaux de maintenance du funiculaire, assurés par un sous-traitant du gestionnaire des transports lisboètes, Carris. «La cause de l’accident a été la rupture d’un câble. C’est un câble qui est en tension durant l’opération, car un wagon en tire l’autre», a estimé un ancien bâtonnier de l’ordre des ingénieurs, Carlos Mineiro Aires sur la télévision nationale SIC. «Quelque chose d’inhabituel s’est passé qui a subitement brisé le câble, et c’est sur ça que doit se focaliser l’enquête», a-t-il ajouté. «On ne peut pas partir de la prémisse que le problème est dans le câble. C’est ce que l’enquête va déterminer», a toutefois assuré le patron de Carris jeudi, défendant aussi à plusieurs reprises le plan de maintenance de ses appareils, «scrupuleusement respecté». La presse portugaise a d’ailleurs publié le rapport de l’inspection quotidienne réalisée le matin du jour du drame, indiquant que le funiculaire présentait «toutes les conditions» nécessaires pour circuler. Selon l’hebdomadaire Expresso, le nombre de passagers empruntant à Lisbonne les trois funiculaires gérés par Carris, très prisés des touristes, a bondi de 53% entre 2022 et 2024, à 1,5 million de voyageurs l’an dernier, avec un coût d’entretien resté stable. D’après les témoins, un des deux wagons jaunes de l’ascenseur de la Gloria -- reliés par un câble en système de contre-poids -- a dévalé cette rue très pentue à toute allure, avant de dérailler au niveau d’un virage et de se fracasser contre un immeuble. Thomas CABRAL © Agence France-Presse -
Tesla propose un plan de rémunération qui rapporterait plus de 1.000 milliards de dollars à Elon Musk
New York - Le conseil d’administration de Tesla a proposé vendredi un plan de rémunération inédit pour son patron Elon Musk, qui pourrait lui rapporter plus de 1.000 milliards de dollars, sous conditions, et renforcer son contrôle sur l’entreprise. Le plan, qui a une durée de dix ans et doit être approuvé par les actionnaires, prévoit d’octroyer des actions à Elon Musk en fonction de la valorisation boursière qu’atteint Tesla, d’après un document publié sur le site du gendarme boursier américain (SEC). Le nombre maximal d’actions qu’il pourrait obtenir correspond à 12% du capital actuel de l’entreprise, mais est conditionné à «une croissance stratosphérique» et une valorisation de 8.500 milliards de dollars en Bourse. Ce niveau de valorisation serait inédit et correspondrait à plus du double de l’actuelle plus grosse capitalisation boursière au monde, le champion américain des puces pour l’intelligence artificielle Nvidia. Tesla, en difficulté depuis plusieurs mois, est valorisé aujourd’hui en Bourse à un peu plus de 1.000 milliards de dollars. Les ventes du constructeur ont souffert ces derniers mois d’une gamme vieillissante et des prises de position politiques de son patron. S’il atteint les objectifs les plus ambitieux, Elon Musk, déjà l’homme le plus riche de la planète, atteindrait un niveau de patrimoine jamais vu dans l’histoire et renforcerait aussi son contrôle au capital de Tesla en portant sa participation autour de 25%. Le conseil d’administration a toutefois fixé plusieurs tranches dans son plan de rémunération. Par exemple, si la capitalisation de Tesla atteint 2.000 milliards de dollars, Elon Musk obtiendra alors une rémunération en actions autour de 20 milliards de dollars. «Retenir» Musk chez Tesla Ce nouveau plan de rémunération a été «conçu pour retenir et inciter» Elon Musk, selon le conseil d’administration. La rémunération d’Elon Musk chez Tesla fait l’objet d’une bataille judiciaire depuis des années. Un précédent plan de rémunération, validé par Tesla en 2018 et estimé à l'époque à 56 milliards de dollars, avait été annulé en janvier 2024 par une juge du Delaware, saisie par un actionnaire. La juge avait en effet considéré que les actionnaires avaient reçu des informations «erronées» et «trompeuses» au sujet du conseil d’administration et du comité de rémunération, en amont de l’assemblée générale au cours de laquelle le plan avait été approuvé. Mi-juin 2024, le plan de rémunération a de nouveau été validé par les actionnaires de Tesla. Avant d'être de nouveau rejeté par la justice du Delaware en décembre l’an dernier. Tesla, qui a fait appel de la décision, a depuis mis en place un comité spécial chargé d'étudier la question. «La rémunération d’Elon Musk continue de se trouver dans un vide juridique malgré deux votes distincts des actionnaires qui l’ont largement soutenue», avait expliqué l’entreprise. En attendant, le constructeur automobile a accordé en août 2025 millions d’actions à Elon Musk pour une valeur d’environ 29 milliards de dollars. © Agence France-Presse