
Privé de réforme par le Congrès, le FMI vole au secours de l’Ukraine
En poste depuis un mois, Arseni Iatseniouk s’est récemment déclaré prêt à «devenir le Premier ministre le plus impopulaire» de l’histoire de son pays, l’Ukraine. De fait, bien qu’issu d’un mouvement populaire ayant conduit à la fuite de l’ex-président Viktor Ianoukovitch, le gouvernement provisoire aux commandes à Kiev devait se résoudre hier à boucler un plan d’aide internationale organisé par le Fonds monétaire international, dont des représentants sont en mission dans le pays depuis le 4 mars.
Ce plan, dont le montant devait se situer autour de 15 milliards de dollars, imposera d’indispensables sacrifices aux Ukrainiens, Kiev ayant par exemple consenti un bond de plus de 50% au 1er mai des prix du gaz jusqu’ici largement subventionnés. D’autres hausses interviendront jusqu’en 2018 selon un strict calendrier. Cet effort sur le gaz constituait hier encore le dernier obstacle à la signature de l’accord, attendu avec impatience par une économie en difficulté qui craint une contraction de 3% de son PIB en 2014 (après une stagnation l’an passé) et dont la devise a perdu un quart de sa valeur face au dollar depuis le début de l’année.
Alors même que FMI et Ukraine finalisaient leurs pourparlers, le Congrès américain discutait en parallèle d’un soutien d’urgence à Kiev, en l’occurrence des garanties de prêts à hauteur d’un milliard de dollars et une aide directe de 150 millions, assorties de sanctions renforcées à l’encontre de la Russie face à ses agissements expansionnistes en Crimée.
Mais ces débats à Washington, qui pourraient finalement aboutir aujourd’hui, ont surtout été l’occasion d’une passe d’armes politique entre le Congrès et la Maison blanche concernant la réforme des quotes-parts et de la gouvernance du FMI. Une réforme validée en 2010 par le G20 et par le conseil d’administration du FMI destinée notamment à accorder davantage de pouvoirs aux pays émergents. Sa mise en œuvre reste bloquée depuis par le Congrès américain.
Barack Obama, qui avait souhaité lier aide à l’Ukraine et réforme du FMI, a finalement dû abdiquer face à l’opposition républicaine, majoritaire à la Chambre des représentants. Christine Lagarde, directrice générale du FMI, a fait part de sa «totale déception» face à ce nouveau fâcheux contretemps.
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