
Paris veut une ligne de swap de devises avec la Chine
La France veut mettre en place une ligne de swap de devises avec la Chine pour faire de Paris une importante place financière pour les transactions en yuan en Europe, en concurrence avec Londres, selon des propos du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer rapportés par China Daily. Les dépôts bancaires en yuan à Paris s'élèvent à 10 milliards de yuans (1,2 milliard d’euros), ce qui place la capitale française au second rang en Europe, derrière Londres. Ce projet de ligne de swap de devises, sur le modèle de celles existants pour le dollar, l’euro ou le yen, serait le dernier en date d’une série d’accords bilatéraux signés par la Chine ces trois dernières années dans le but de promouvoir le commerce et l’investissement en yuan au niveau international. Christian Noyer a indiqué que Paris œuvrait au renforcement de sa position sur les marchés des obligations d’entreprises et des titres de dette négociable à court terme, ainsi que l’infrastructure associée, pour promouvoir l’usage du yuan.
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Paris - Des scientifiques ont mis au point un modèle d’intelligence artificielle (IA) capable de prédire la probabilité de maladies chez un individu, et la prévalence dans une population, plusieurs années en amont, en se basant sur la même technologie que ChatGPT d’OpenAI. Entraîné à partir des antécédents médicaux de près d’un demi-million de patients britanniques tirés de la UK Biobank, une base de données biomédicales pour la recherche, le modèle Delphi-2M «prédit la probabilité de plus de 1.000 maladies» plusieurs années en avance, selon l'étude publiée mercredi dans la revue Nature. Les chercheurs issus d’institutions britannique, danoise, allemande et suisse se sont servis d’une technologie similaire à celle de ChatGPT, un modèle de langage basé au départ sur les contenus textuels. Comprendre une séquence de diagnostics médicaux revient en effet un peu "à apprendre la grammaire dans un texte», a expliqué à des journalistes Moritz Gerstung, spécialiste de l’intelligence artificielle au Centre allemand de recherche contre le cancer. Grâce à son entraînement, Delphi-2M «apprend à repérer des schémas dans les données de santé, dans les diagnostics antérieurs, dans quelles combinaisons et quelle succession il se produisent,» a ajouté M. Gerstung, permettant «des prédictions très significatives et pertinentes pour la santé». Selon le spécialiste, l’IA pourrait identifier chez certains individus un risque de crise cardiaque plus ou moins élevé que celui prédit par des facteurs comme l'âge ou d’autres données. Les capacités de Delphi-2M ont été vérifiées à partir des données de santé de près de deux millions de personnes au Danemark. Ce modèle a toutefois besoin de subir d’autres tests et n’est pas encore prêt à être utilisé, selon les équipes de recherche. «Le chemin est encore long pour aboutir à une améliorations des soins médicaux, comme le reconnaissent les auteurs, car les deux ensembles de données (britanniques et danois) présentent des biais en termes d'âge, d’origine ethnique et de résultats actuels en matière de santé,» a commenté Peter Bannister, chercheur en technologies de la santé et membre de l’Institution of Engineering and Technology britannique. Dans de nombreux pays, des outils informatiques sont déjà utilisés pour prédire les risques de maladies, comme le programme QRISK3 utilisé par les médecins généralistes britanniques pour évaluer le risque d’une crise cardiaque ou d’un AVC. Par contraste, Delphi-2M «peut gérer toutes les maladies en même temps et sur une longue période», a déclaré l’un des co-auteurs de l'étude, Ewan Birney. Pour Gustavo Sudre, professeur au King’s College de Londres spécialisé dans l’IA médicale, cette avancée «semble être un pas significatif vers une modélisation prédictive évolutive, interprétable et -- plus important encore -- éthiquement responsable». L’IA «interprétable» ou «explicable» est l’un des principaux objectifs de recherche, car le fonctionnement interne complet de nombreux grands modèles d’IA reste actuellement mystérieux, même pour leurs créateurs. © Agence France-Presse -
Trump, narcotrafiquants et opérations militaires : la légalité contestée des frappes américaines dans les Caraïbes
Washington - L’administration Trump s’est affranchie de tout cadre légal en frappant des trafiquants de drogue présumés dans les Caraïbes, selon des experts qui dénoncent même «un permis de tuer». L’armée américaine a récemment détruit au moins deux bateaux accusés de transporter de la drogue vers les Etats-Unis, tuant 14 personnes présentées par le président Donald Trump comme des «narcoterroristes» vénézuéliens. Une opération antidrogue en mer passe d’habitude par l’arraisonnement du navire, l’arrestation de ses occupants et la saisie de son chargement. Mais Donald Trump a choisi la manière forte, accusant les équipages de menacer la sécurité et les intérêts nationaux des Etats-Unis. Il «semble s’octroyer un permis de tuer en dehors de la loi», alerte auprès de l’AFP Brian Finucane, ancien conseiller auprès du gouvernement américain sur ces questions et désormais chercheur à l’International Crisis Group. Le 2 septembre, l’armée américaine a tiré sur un bateau désigné comme appartenant à des trafiquants, tuant 11 personnes qui avaient quitté le Venezuela. Les Etats-Unis ont mené lundi une nouvelle opération de ce type et tué trois personnes, selon Donald Trump, qui a évoqué le lendemain une troisième frappe. Des attaques «très étonnantes et sans précédent», reprend l’expert Brian Finucane. Selon lui, le gouvernement américain «n’a pas démontré que c'était légal et n’a même pas vraiment essayé de défendre ses arguments sur ce terrain». «Intérêts vitaux» Ces frappes ont encore fait monter les tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, déjà au plus haut à cause du déploiement militaire américain d’une ampleur rare dans la région. Washington est engagé dans un bras de fer avec le gouvernement de Nicolas Maduro, accusé d'être la tête d’un réseau de trafic de drogue, ce dont Caracas se défend véhément. Selon Brian Finucane, ces opérations diffèrent de celles menées par les Etats-Unis pour lutter contre les jihadistes au Moyen-Orient, elles-même très contestées: elles ont été menées après les attaques du 11-Septembre sur le sol américain et les adversaires étaient des «groupes armés» et hiérarchisés. «Les cartels violents qui font du trafic de drogue MENACENT la sécurité des Etats-Unis, sa politique étrangère et ses intérêts vitaux», a affirmé Donald Trump. «Balancer ici et là des termes de droit» ne constitue pas «un argumentaire juridique solide», tance Brian Finucane. Ces opérations dans les Caraïbes ont aussi été vivement critiquées au Congrès américain, par nombre de parlementaires de l’opposition de gauche, mais pas uniquement. «Le président n’a légalement pas le droit de tuer des gens dans les eaux internationales en se fondant simplement sur des accusations dénuées de preuves, sans procédure en bonne et due forme», a ainsi écrit sur X l'élu démocrate Don Beyer. Le républicain Rand Paul s’en est pris lui au vice-président JD Vance, qui défend les opérations. «Quel sentiment ignoble et irréfléchi que de glorifier le fait de tuer quelqu’un sans procès», a écrit le sénateur. «Manipulation du droit» Mardi, des experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont critiqué des frappes militaires «illégales». «Le droit international ne permet pas aux gouvernements d’assassiner purement et simplement des narcotrafiquants présumés», ont-ils écrit. «L’usage de la force potentiellement mortelle n’est autorisé qu’en cas de légitime défense personnelle ou pour défendre autrui contre une menace de mort imminente», ajoutent ces experts, qui ne parlent pas au nom des Nations unies. Or, selon la professeur de droit Mary Ellen O’Connell, les embarcations visées par l’armée américaine ne remplissent «aucune condition justifiant légalement la légitime défense». «Il est temps de cesser de manipuler le droit pour autoriser un permis de tuer», insiste auprès de l’AFP cette spécialiste de la question à l’université américaine Notre-Dame. «Le droit à la vie humaine exige le respect du droit en temps de paix, sauf s’il existe des conditions d’hostilités bien réelles.» W.G. DUNLOP © Agence France-Presse