
Mirova acquiert un spécialiste de la dette privée émergente
Mirova compte faire de sa nouvelle acquisition SunFunder le noyau dur de son activité dans les émergents.
Laurence Marchal

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Reconnaissance de la Palestine: Emmanuel Macron va amorcer un tournant historique
Paris - Un cheminement tâtonnant, jusqu'à devenir «irréversible». Pour Emmanuel Macron, la reconnaissance de la Palestine, dont il espère faire un legs diplomatique majeur, a fini par s’imposer, lui permettant au passage de se montrer plus au diapason avec la politique arabe traditionnelle de la France. Lundi à New York, lorsqu’il montera à la tribune des Nations unies, ce sera le grand moment du président français. Avec son discours, la France devrait être le premier pays du G7 et le premier membre permanent occidental du Conseil de sécurité à reconnaître l’Etat palestinien - le Royaume-Uni devant faire de même. Un «chemin irréversible vers la paix», veut-il croire, même si les obstacles semblent entraver pour l’instant toute concrétisation véritable. «Ce sera sûrement un des legs diplomatiques de sa présidence», dit un de ses proches, qui y voit un geste «dans la grande tradition de l’universalisme français». Pour l’ex-ambassadeur Michel Duclos, expert à l’Institut Montaigne, «cela peut devenir un succès de la France», dans la lignée du «non» français à l’intervention américaine en Irak en 2003. Empêtré depuis l'été 2024 dans une crise politique inédite, le président a perdu des marges de manoeuvre sur la scène nationale, alors même qu’il voulait consacrer son second mandat à peaufiner son «héritage». Il s’est alors replié sur la politique étrangère. En première ligne sur l’Ukraine, son action dépend toutefois en partie des décisions de Donald Trump et de son attitude vis-à-vis de la Russie. «Un silence» Les leviers français sont moins importants encore au Proche-Orient, d’autant que le président américain affiche un soutien à toute épreuve à Israël. Là aussi, une des clés est donc à Washington. La reconnaissance «ne trouvera son plein aboutissement que si on arrive à accrocher Trump», explique à l’AFP Michel Duclos. «C’est son intérêt aussi, car ça lui permettrait de relancer les accords d’Abraham» de normalisation entre pays arabes et Israël. Après les attaques sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Emmanuel Macron a immédiatement apporté un soutien très ferme aux Israéliens. «Israël a le droit de se défendre en éliminant les groupes terroristes», a-t-il martelé le 12 octobre suivant. Il a certes évoqué la nécessaire préservation des civils, et ajouté qu’une paix durable impliquerait «un Etat pour les Palestiniens». Mais la tonalité retenue, plutôt pro-israélienne, lui a été reprochée par une frange de l’opinion lorsque le gouvernement de Benjamin Netanyahu a intensifié sa riposte à Gaza. Pourtant, le président français a assez vite appelé au «cessez-le-feu», avant d’aller crescendo dans la condamnation des opérations israéliennes. Et le 16 février 2024, il prévient que «la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est pas un tabou pour la France». Mais pendant de longs mois, les paroles ne sont pas suivies d’actes. A ce moment-là, «note sur note arrivent à l’Elysée pour dire +il faut réagir pour ce qui se passe à Gaza+", rapporte Gérard Araud, ex-ambassadeur de France en Israël et aux Etats-Unis. Mais côté présidentiel, «il y a eu quand même un silence», déplore-t-il. C’est finalement dans l’avion qui le ramène en avril dernier d’al-Arich, avant-poste égyptien où s’empile l’aide humanitaire pour Gaza entravée par le blocus, et où il a rencontré des blessés palestiniens, qu’Emmanuel Macron confirme qu’il pourrait franchir le pas autour de l'été. «Conditions» ou «engagements» Il conçoit dès lors cette reconnaissance «comme un levier diplomatique pour faire pression sur Netanyahu», souligne un proche. Autour de lui, on commence à redouter des accusations à venir sur une passivité de la France face à la tragédie de Gaza, selon le récit d’un autre ami du président. Paris a toujours expliqué qu’un tel geste français devrait être «utile» et avoir un «impact» pour ne pas se limiter au symbole. Face aux critiques israéliennes, Emmanuel Macron explique qu’il s’agit de décrocher en retour «la reconnaissance d’Israël» par des pays arabo-musulmans. Et il fixe à un moment des «conditions», dont la libération des otages du Hamas et la «démilitarisation» du mouvement islamiste. Mais il comprend qu’en faire des conditions sine qua non risque de compromettre durablement sa décision. La reconnaissance aura bien lieu, finit-il par annoncer le 24 juillet, invoquant une série d’"engagements» pris par l’Autorité palestinienne et plusieurs Etats arabes en faveur du désarmement du Hamas et de son exclusion de toute future gouvernance. Le scepticisme est d’abord de mise face à une décision qui peut paraître isolée. Mais Royaume-Uni, Canada, Belgique et d’autres lui emboitent le pas, tandis que l’Assemblée générale de l’ONU adopte à une vaste majorité, avec le soutien des principaux pays arabes, un plan de paix qui exclut pour la première fois sans équivoque le Hamas d’un futur Etat palestinien. Le paradoxe veut donc que la France reconnaîtra la Palestine sous la houlette d’un Emmanuel Macron «instinctivement pro-israélien quand il est arrivé à l’Elysée et ensuite quand on examine la plus grande partie de sa présidence», juge Gérard Araud. Il s’inscrira dans les pas d’une politique arabe plus traditionnelle, qui remonte notamment au général de Gaulle, après un tournant initié sous Jacques Chirac et surtout Nicolas Sarkozy. Une manière de refermer la parenthèse? «Non», tranche l’ancien ambassadeur. «On est dans une conjoncture totalement nouvelle», car «cette crise incandescente de Gaza» et «la fuite en avant d’Israël», «ça change tout». Francesco FONTEMAGGI © Agence France-Presse -
De jeunes américains défient en justice le gouvernement fédéral sur sa politique environnementale
Missoula - Ils ont à peine 20 ans et se pincent pour réaliser qu’ils défient en justice le gouvernement fédéral. De jeunes Américains écœurés par la politique environnementale de l’administration Trump attendent désormais d’un tribunal du Montana (nord-ouest des États-Unis) qu’il ordonne l’ouverture d’un procès. Joseph Lee, 19 ans, n’en revient toujours pas d’avoir témoigné devant un tribunal durant deux jours d’audience, mardi et mercredi, aux côtés de 21 autres jeunes, dont des mineurs. «Je vais me réveiller et réaliser : Wahou! J’ai vraiment fait ça . J’ai témoigné devant un tribunal contre mon propre gouvernement fédéral, et c’est tellement lourd de sens d’en faire partie», s’emporte le jeune homme auprès d’un journaliste de l’AFP. Les plaignants veulent faire suspendre trois décrets du président américain Donald Trump qui facilitent la production de pétrole et de gaz et entravent celle d'énergies renouvelables. Ils cherchent également à faire cesser le démantèlement par l’administration de la climatologie scientifique, depuis la suppression d’un rapport national clé sur le climat jusqu'à la fermeture d’un site majeur de surveillance du dioxyde de carbone à Hawaï. L’action n’en est qu'à un stade initial: il s’agit pour eux d’obtenir du juge qu’il adopte une injonction préliminaire ouvrant la voie à un procès. Le gouvernement fédéral, rejoint par 19 États conservateurs et le territoire de Guam, réclame un classement sans suite. Le magistrat, Dana Christensen, est connu pour ses décisions en faveur de l’environnement, mais les observateurs ne sont pas optimistes: même en cas de procès, la procédure risque de finir devant la Cour suprême, dominée par les conservateurs. «Presque thérapeutique» Malgré la gravité des enjeux, les plaignants ont été stupéfaits des questions parfois soulevées devant le tribunal, et des réponses apportées par les avocats du gouvernement. Alors que Joseph Lee racontait comment il avait dû être hospitalisé à la suite d’une insolation, l’avocat du ministère de la Justice, Erik Van de Stouwe, lui a demandé s’il avait porté plainte contre son université pour le manque de climatisation dans les dortoirs. «Ce n’est pas une question d’air conditionné», a répondu M. Lee, persuadé que réduire le sujet "à quelque chose d’aussi trivial» montrait la faiblesse du dossier de la défense et la légèreté des autorités fédérales en matière de politique environnementale. Dans un autre échange étrange, un avocat du gouvernement a demandé à Avery McRae, 20 ans, si l’anxiété qu’elle attribuait au changement climatique pouvait découler du fait d’avoir passé la moitié de sa vie à poursuivre le gouvernement. Et quand Jorja McCormick, 17 ans, a évoqué un incendie traumatisant près de chez elle, l’avocat a rétorqué que «l'élevage de chevaux (contribuait) au réchauffement climatique». En sortant de la salle d’audience, les plaignants semblaient sans grande illusion mais conservaient une détermination intacte. «Un avenir meilleur est possible», soutient Joseph Lee. «Si la décision ne nous est pas favorable, nous continuerons à nous battre». Jorja McCormick, elle, a trouvé dans la procédure elle-même un effet positif. "Être à la barre était vraiment stimulant : raconter mon histoire, la partager avec le monde de cette manière, c'était presque thérapeutique». Issam AHMED © Agence France-Presse -
Taïwan: pour garantir internet face à la menace de la Chine, le chef de l'agence spatiale appelle à accélérer le programme satellitaire
Hsinchu - Le chef de l’agence spatiale taïwanaise Wu Jong-shinn estime que l'île doit lancer au plus vite des satellites de télécommunications afin de garantir son accès à internet en cas de conflit avec la Chine, jugeant lors d’un entretien avec l’AFP que «l’heure tourne». Taïwan a besoin de 150 satellites en orbite terrestre basse (LEO) pour maintenir ses communications si les câbles sous-marins qui relient actuellement l'île au reste du monde venaient à être endommagés, estime-t-il. Or l’entité n’en possède aucun, à l’heure où elle vit sous la menace d’une invasion par Pékin, qui a renforcé ces dernières années sa pression militaire autour de ce territoire qu’elle revendique. En février 2023, deux lignes de télécommunication desservant les îles Matsu ont été coupées, perturbant les communications pendant plusieurs semaines. Taïwan prévoit de mettre sur orbite le premier d’un groupe de six satellites à 600 km d’altitude en 2027... l’année, selon plusieurs responsables américains, d’une possible invasion par les forces chinoises. Afin d’accélérer le processus, M. Wu, juge indispensable de multiplier les contrats avec des partenaires étrangers. «Nous devons développer notre propre technologie. Mais vous savez... l’heure tourne. Nous devons nous dépêcher», souligne-t-il. L’opérateur mobile taïwanais Chunghwa Telecom a déjà noué des accords en ce sens. Incontournable dans cette industrie, l’américain Starlink dispose de 8.000 satellites en orbite. Mais les intérêts financiers liés à la Chine de son cofondateur, le milliardaire Elon Musk, et ses déclarations polémiques sur Taïwan - qui devrait selon lui être administré par la Chine - ont suscité la colère de l'île. Chunghwa Telecom lui a donc préféré Eutelsat avec un contrat de plusieurs millions de dollars conclu en 2023. Deuxième plus grand opérateur mondial de satellites en orbite basse, le groupe européen en exploite plus de 600 depuis sa fusion avec le britannique OneWeb en 2023. Taipei a également noué un partenariat avec l’américain Astranis ainsi qu’avec le luxembourgeois SES, et négocie avec Kuiper (Amazon) et le canadien Telesat. - Dangers - Taïwan reste à des années-lumières des programmes spatiaux des Etats-Unis, de la Chine ou encore de la Russie. Actuellement, le territoire - par ailleurs leader mondial des semiconducteurs - ne dispose que de sept satellites météorologiques et d’un autre de télédétection optique. Mais M. Wu espère que Taïwan disposera de ses propres fusées ainsi que d’un site de lancement dans les années 2030 et pourra multiplier les lancements. Certains experts doutent toutefois de la pertinence économique pour le territoire de lancer son propre système de satellites de communication, face à l’immensité du défi. «Si l’on veut que ça marche, on a besoin d’un grand nombre (de satellites) en orbite basse pour avoir la couverture continue» recherchée, indique à l’AFP l’astrophysicien Brad Tucker de l’Université nationale australienne. Une telle politique nécessite aussi un engagement de chaque instant, ajoute-t-il, relevant que «Starlink fonctionne parce qu’il désorbite ses satellites tous les trois ans» pour les renouveler. Mais pour l’experte taïwanaise Cathy Fang, il serait «dangereux» en cas de conflit pour le territoire de ne se fier qu’aux opérateurs de satellites étrangers, qu’il ne peut contrôler. En 2022, Elon Musk avait ainsi affirmé avoir empêché une attaque ukrainienne contre une base de la marine russe en refusant une demande de Kiev d’activer l’accès à internet via Starlink. Pour Mme Fang, analyste à l’Institut de recherche pour la démocratie, la société et les technologies émergentes (DSET), soutenu par le gouvernement, il n’y a pas à hésiter. «Nous devons développer notre industrie», souligne-t-elle. Allison JACKSON et Akio WANG © Agence France-Presse