L’Isda relativise le risque d’un événement de crédit sur les CDS grecs

Un roulement ou une extension de la dette ne seraient pas considérés comme un événement de crédit sur le marché des CDS, juge l’association
Violaine Le Gall

L’Isda, l’association professionnelle sur les produits dérivés, vient de préciser sa position en cas de restructuration de la dette grecque. Alors qu’elle refuse habituellement de se prononcer sur un événement de crédit avant la décision du comité de détermination, l’association professionnelle des produits dérivés a détaillé mardi dernier les implications sur le marché des CDS des différentes opérations dont la dette grecque risque d'être l’objet.

Normalement, un roulement ou une extension volontaires de la dette ne constitueraient pas un événement de crédit pour les CDS, a déclaré David Geen, le conseiller juridique de l’Isda dans une interview à Reuters Insider mercredi. «David Geen n’a pas parlé d’une situation spécifique», a tenu à préciser hier le porte-parole de l’Isda à L’Agefi. Quoi qu’il en soit, il n’y aurait donc pas de débouclage des contrats de protection contre le risque de défaut sur la dette grecque. «L’Isda n’est pas coutumière de ce type de pré-communication. Mais l’importance systémique d’un éventuel défaut de la Grèce justifie certainement le fait que l’association précise par avance son point de vue», commente Chantana Sam, stratégiste crédit chez Axa IM.

Mais ce n’est ni l’association, ni son conseil juridique, qui peut toutefois influencer le vote, qui prennent la décision finale. A cet effet, un comité de détermination se réunira. Il est composé de douze banques traitant les CDS, dont Société Générale et BNP Paribas pour l’Europe, et de six gestionnaires, et vote à la majorité qualifiée. Il doit d’abord être saisi par un membre. «En cas d’opérations sur la dette souveraine grecque, il est possible qu’un membre fasse une demande au comité s’il estime que le caractère volontaire de l’opération est discutable, explique Chantana Sam. Il aura d’autant plus intérêt à le faire s’il est acheteur net de protection.» Toutefois, d’après les spécialistes, les enchères sur les CDS risquent d’aboutir à un taux de recouvrement bas qui pourrait dissuader les opérateurs de déclencher un événement de crédit. L’exposition nette sur les CDS de la Grèce est assez limitée, à 5,2 milliards de dollars.

La définition du défaut par les agences de notation semble donc plus stricte que celle des professionnels des CDS. Si l’Europe parvient à trouver une solution qui ne sera pas considérée comme un défaut par les agences, l'événement de crédit sur les CDS sera certainement évité.

Un évènement L’AGEFI

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