
L’Irlande compte se passer de filet de sécurité financier après la fin de son plan de sauvetage
L’Irlande ne demandera pas de filet de sécurité financier à ses partenaires européens lorsque le pays ne bénéficiera plus de son plan de sauvetage à la fin de l’année. La nouvelle, officialisée hier, n’a pas fait réagir significativement les marchés alors que plusieurs économistes se disent confiants sur la capacité de Dublin de se passer d’un nouveau coup de pouce de ses bailleurs de fonds.
Le gouvernement irlandais avait d’abord pensé demander une ligne de crédit de précaution de 10 milliards d’euros au Mécanisme européen de stabilité (MES) pour pouvoir pallier d’éventuelles difficultés financières après la fin du programme d’aide de 67,5 milliards d’euros concédé en 2010. Cette ligne de crédit, accordée sous conditions, lui aurait en plus permis de bénéficier du programme d’achat de dette souveraine de la Banque centrale européenne (OMT).
Le gouvernement irlandais a finalement jugé que rien ne justifiait un tel choix car le pays disposera à la fin de l’année de plus de 20 milliards d’euros de réserves pour satisfaire ses besoins de financement d’ici au début de l’année 2015. Le coût de financement du pays sur les marchés est par ailleurs très bas, avec des rendements à dix ans à 3,5%. Le gouvernement argue aussi que les conditions économiques s’améliorent et que «les finances publiques sont sous contrôle». Il projette de ramener le déficit à 4,8% en 2014 et en dessous de 3% en 2015. La dette reste néanmoins très élevée et devrait atteindre 122% du PIB cette année.
La Troïka a estimé la semaine dernière que les perspectives de croissance du pays s’amélioraient et que le PIB devrait croître de 1,75% l’année prochaine. La BCE, la Commission et le FMI soulignent également que le taux de chômage reste très élevé (13,4%) et que le redressement du secteur financier doit se poursuivre. La part des créances douteuses reste importante tandis que l’allocation de crédits est contenue. Une revue des bilans des banques doit être menée à bien d’ici à la fin de l’année.
Les rendement des titres d’Etat irlandais se sont à peine détendus après l’annonce d’hier. Selon l’économiste de BNP Paribas, Colin Bermingham, l’Irlande ne prend pas beaucoup de risques car «si jamais elle devait faire face à des difficultés dans le futur, une ligne de crédit ou un autre type d’aide lui serait très probablement accordé». Pour la recherche de RBS, l’Irlande a largement de quoi subvenir à ses besoins et reste très surveillée.
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« Sentinelle orientale » : la France déploie des Rafale en Pologne face à la menace des drones russes
Mińsk Mazowiecki - Les deux Rafale français s’envolent au-dessus des zones boisées de la campagne polonaise. Leur mission : intercepter tout drone russe qui franchirait les frontières de l’Otan, dans le cadre de l’opération «sentinelle orientale» déclenchée vendredi par l’Alliance atlantique. Quelques minutes plus tôt, la sonnerie a retenti dans le hangar qui héberge le détachement de 68 militaires français sur la base de Minsk Mazowiecki, à une cinquantaine de kilomètres de Varsovie. Les capitaines Justine et Hugo, dont le patronyme ne peut être dévoilé, s'équipent alors et rejoignent en quelques minutes leur avion, armé de quatre missiles air-air Mica et d’un canon de 30 mm. «L'équipe d’alerte vit sur place, prête à décoller au coup de sifflet», explique le commandant Victor, chef du détachement dépêché par Paris pour participer à cette mission de l’Otan. Celle-ci a été décidée vendredi après l’intrusion en Pologne dans la nuit du 9 au 10 septembre de 19 drones russes à longue portée depuis la Biélorussie et l’Ukraine voisines. Trois de ces drones ont été abattus dans l’espace aérien polonais, une première dans l’histoire de l’Alliance créée en 1949. «Intentionnel ou non, c’est dangereux. Et inacceptable», a justifié le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte en annonçant l’opération destinée à renforcer le flanc oriental de l’Alliance. «Premiers déployés» Des Eurofighter allemands et britanniques, ainsi que des F-16 danois, déployés sur d’autres bases, participent également à «Eastern Sentry». La position de la base de Minsk Mazowiecki rend la contribution des trois Rafale français essentielle, estime le lieutenant-colonel Marcin Boruta, de l’armée de l’air polonaise, car elle est située à 120 kilomètres de la frontière bélarusse et 150 kilomètres de l’Ukraine, et «c’est la base la plus importante à l’Est de Varsovie». Heureux hasard, les trois Rafale étaient déjà en Pologne depuis quelques jours dans le cadre d’un exercice, dit «ACE» de l’Otan, visant à disséminer sur court préavis une force aérienne sur différentes bases. Quelques heures après le lancement d’Eastern Sentry, «on était les premiers déployés, nos avions étaient prêts à prendre l’alerte», selon le capitaine Lucas, navigateur-officier systèmes d’armes sur Rafale. Celle-ci n’a pas tardé : dès samedi, deux Rafale ont eu un «Alpha scramble», un «déclenchement réel», décrypte le capitaine Lucas. Le commandement des opérations aériennes, basé en Allemagne, «nous a demandé d’aller chercher des drones qui avaient été détectés au-dessus des territoires ukrainien et biélorusse en direction de la Pologne». Ces drones n’ont finalement pas franchi la frontière et n’ont donc pas été interceptés. Missile ou obus de canon ? En cas d’intrusion en Pologne de drones Gueran-2 bourrés d’explosifs ou de Gerbera, des drones leurres et d’observation, comme ceux que Moscou lance par centaines quasiment chaque nuit contre l’Ukraine, les avions de chasse de l’Otan ont pour mission de les trouver, de les identifier, de «remonter l’information» et le cas échéant de les détruire. Faut-il neutraliser un drone de quelques dizaines de milliers d’euros avec un missile en coûtant 600.000 ou privilégier les obus de canon, bien moins onéreux? Pour le capitaine Lucas, le coût n’entre pas en ligne de compte. «Ce qui va déterminer, c’est le risque consenti, les passes canon ne sont pas simples et ça va dépendre de la proximité avec le sol», explique-t-il. Face à des drones volant à faible vitesse à quelques centaines de mètres d’altitude, tirer au canon peut s’avérer dangereux à proximité de zones habitées. Outre le message de solidarité entre Etats de l’Otan, l’appartenance des trois Rafale déployés en Pologne aux Forces aériennes stratégiques (FAS), la composante nucléaire aéroportée française, répond à un «choix qui n’est pas anodin», estime Etienne Marcuz, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). «Le déploiement des FAS en Pologne crédibilise la parole présidentielle sur la dimension européenne de la dissuasion française en la concrétisant», explique-t-il sur X, alors que le président Emmanuel Macron s’est dit «prêt à engager un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts». Mathieu RABECHAULT © Agence France-Presse