«L’euro/dollar perd son statut d’indicateur de l’aversion pour le risque»

Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC
Krystèle Tachdjian

- L’Agefi : Quel est l’impact des annonces de la Banque du Japon (BoJ) sur l’euro et les autres devises ?

- Jean-Louis Mourier : Depuis l’annonce de la BoJ, le mouvement le plus marquant sur le marché des changes est l’amplification de la dépréciation du yen. La devise nippone a reculé de près de 7% face au dollar et de 9% face à l’euro. Le taux de change effectif de l’euro s’est certes apprécié, mais de 1,5%. La monnaie unique européenne a pu bénéficier d’anticipations d’investissements des Japonais, «croulant» sous les liquidités que s’apprête à injecter la BoJ, à la recherche de rendements plus élevés que sur leur marché domestique. La monnaie unique a aussi pu bénéficier du sentiment que la décision des autorités monétaires japonaises contribue à réduire le stress global sur les marchés et donc, aussi, le risque en Europe.

- Pourquoi pariez-vous sur un euro/dollar à 1,25 à horizon 6 mois?

- Certaines évolutions récentes des relations entre classes d’actifs laissent supposer que le jugement des investisseurs à l’égard du risque global n’est plus le guide unique des mouvements de marchés, mais aussi que le taux de change euro/dollar perd son statut d’indicateur de l’aversion pour le risque. La poursuite de ces évolutions doit mener à des mouvements de changes plus déterminés par des fondamentaux «classiques». Au regard des perspectives économiques et de politique monétaire de part et d’autre de l’Atlantique, le dollar devrait tendre à s’apprécier face à l’euro dans les prochains mois. Dans ce contexte, 1,25 n’est qu’un objectif intermédiaire dans un mouvement plus marqué.

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