
L’Euribor-EBF travaille à un indice basé sur des transactions réelles
L’Euribor-EBF, l’organisation européenne qui publie l’Euribor, a demandé aux banques principales de l’Union de lui communiquer des données de marchés pour voir s’il est possible d’élaborer un indice qui ne soit pas seulement calculé sur la base de déclarations mais à partir de transactions réelles. Cette démarche s’inscrit dans le mouvement de réforme des indices de marché, lancé depuis que les régulateurs américain et britannique ont dévoilé l’été dernier des tentatives de manipulation. Les régulateurs européens des banques et des marchés (EBA et Esma) ont d’ores et déjà exigé des réformes rapides dans ce domaine.
L’opération de recueil des données a été lancée il y a dix jours. La BCE, qui avait suggéré en novembre de tester des alternatives aux indices existants, travaille avec l’Euribor-EBF. L’organisation bancaire espère pouvoir tirer les premières conclusions de cet exercice dans le courant du mois de mai. «On ne préjuge pas du résultat», assure Cédric Quéméner, son directeur. En tous cas, «la réflexion que nous menons sur un nouveau fixing ne doit pas aboutir au remplacement de l’Euribor», précise-t-il. La Banque des règlements internationaux vient de réaffirmer dans un rapport qu'élaborer de nouveaux indices poserait des problèmes de gestion pour les produits adossés aux références actuelles et que les banques centrales se doivent d’accompagner une éventuelle transition.
Toutes les banques sollicitées ne s’impliquent pas avec enthousiasme dans les travaux sur les transactions réelles, selon Cédric Quéméner. Il n’hésite pas à brandir le bâton. «Il est évident que le niveau de participation à l’exercice sera important pour voir s’il faudra exiger une contribution obligatoire au panel». La Commission, qui doit dévoiler des propositions en juin sur les indices, a laissé entendre qu’elle pourrait prendre une telle mesure. L’institution s’inquiète avec la BCE de la vague de défections qui touche le panel de l’Euribor sur fond de craintes juridiques. RBI, Rabobank, BayernLB, Deka Bank et Citibank ont déjà jeté l'éponge.
39 établissements sont encore contributeurs mais UBS va rendre son tablier sous peu, a appris L’Agefi. La banque «a décidé de se retirer du panel de l’Euribor afin de se focaliser sur ses cœurs de marchés de capitaux: le franc suisse et le dollar américain», explique un porte-parole. Handelsbanken pourrait faire de même mais ne fait pas de commentaire.
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Commerce avec les Etats-Unis: le Canada et le Mexique veulent un accord «plus équitable et plus efficace»
Mexico - Le Canada et le Mexique ont défendu jeudi leur accord de libre-échange avec les États-Unis, tout en proposant de le rendre «plus équitable et plus efficace» lors de son réexamen prévu pour l’an prochain, face à la poussée protectionniste de Donald Trump. Lors d’une conférence de presse à Mexico aux côtés de la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, le Premier ministre canadien Mark Carney a affirmé que son pays était «absolument déterminé à travailler avec (ses) deux partenaires». Le Canada et le Mexique souhaitent que l’accord commercial ACEUM les liant actuellement aux États-Unis soit «plus équitable et plus efficace», a-t-il souligné. Mme Sheinbaum s’est pour sa part dite «optimiste» quant à l’avenir de l’accord ACEUM «non seulement par conviction mais parce que je crois que le traité commercial (...) va prévaloir». L’accord, en place depuis 2020, doit être réexaminé par les trois pays l’année prochaine. Le président américain souhaite le renégocier en assurant des conditions plus favorables aux fabricants américains. Donald Trump a déjà imposé des droits de douane sur certaines produits provenant du Canada et du Mexique et ne relevant pas de l’ACEUM. Il a menacé ses voisins de nouvelles représailles s’ils ne parviennent pas à freiner la migration illégale et le trafic de drogue. L’ACEUM, qui a succédé à l’accord de libre-échange Alena, est crucial pour les économies du Mexique et du Canada, qui destinent respectivement environ 80% et 75% de leurs exportations aux États-Unis. «Nous sommes plus forts ensemble», a insisté Mark Carney. «La meilleure manière de concurrencer d’autres régions du monde est de renforcer le traité commercial entre les trois pays», a abondé la présidente mexicaine. La guerre commerciale de l’administration Trump a déjà perturbé de manière significative les relations entre les trois pays. Des droits de douane américains affectent les secteurs de l’automobile, de l’acier et de l’aluminium au Canada et touchent les industries mexicaines de l’automobile et de l’acier. La rencontre des deux dirigeants visait également à réduire l'énorme écart entre leur commerce bilatéral et celui que les deux pays entretiennent respectivement avec les États-Unis. Le commerce de marchandises entre le Mexique et les Etats-Unis a totalisé plus de 763 milliards de dollars en 2024, tandis que celui des États-Unis avec le Canada a atteint près de 762 milliards de dollars au cours de la même période. En comparaison, les échanges de biens entre le Mexique et le Canada (31,8 milliards de dollars) font pâle figure. Le Canada est le cinquième partenaire commercial du Mexique dans le monde, tandis que le pays latino-américain occupe la troisième place parmi les nations avec lesquelles les entreprises canadiennes commercent. Les deux dirigeants, qui cherchent à diversifier leurs exportations, ont annoncé jeudi des programmes pour renforcer leurs échanges commerciaux et les investissements, en utilisant les ports canadiens et mexicains plutôt qu’en expédiant des marchandises à travers les États-Unis. © Agence France-Presse