
Les sorties de capitaux menacent de faire plonger la Russie en récession
Les investisseurs fuient la Russie à grands pas, alors que la menace d’une sortie du G8 se précise. Le gouvernement russe a lui-même estimé que les sorties de capitaux pourraient atteindre de 65 à 70 milliards de dollars sur le seul premier trimestre de l’année. Un montant supérieur aux 63 milliards sortis du pays sur l’ensemble de l’année 2013, ainsi qu’à la première estimation de 50 milliards qui avait été réalisé par Moscou il y a seulement dix jours.
«Nous ne prévoyons pas de ralentissement significatif des sorties de capitaux au deuxième trimestre», estime en outre ING. Lundi, le patron de Sberbank, première banque russe, estimait qu'à 100 milliards de dollars de sorties en 2014, le pays tomberait en récession.
L’indice actions Micex est en recul de 13% depuis le début de l’année, contre une baisse de 5% pour l’indice MSCI Marchés Emergents. Les investisseurs ont cédé pour 5,5 milliards de dollars d’actions russes depuis le début de l’année jusqu’au 20 février, selon EPFR Global. Un montant très proche des 6,1 milliards cédés sur l’ensemble de l’année dernière. Le ratio PER du Micex a chuté à un niveau historique de 13,73 points en dessous de celui du S&P 500, à seulement 3,51 fois.
Depuis mi-février, le rendement des obligations d’Etat russes à 10 ans libellées en dollar s’est envolé de 80 pb pour atteindre 5,33%, et celui des obligations libellées en devise locale de même maturité de 110 pb à 9,10%. La banque centrale russe a relevé début mars son principal taux directeur de 150 pb, pour le porter à 7%. Moscou s’attend néanmoins à une hausse de l’inflation à 7% fin mars, ce qui rend les taux réels encore peu attractifs pour les investisseurs étrangers. D’autant que le rouble, malgré un rebond de 3% depuis deux semaines, reste sur une trajectoire baissière avec une dépréciation de 8% depuis le début de l’année contre dollar, contraignant ainsi la banque centrale à dépenser 11 milliards de dollars de réserves pour défendre sa devise.
Dans ce contexte, les risques de voir l’économie russe plonger en situation de stagflation se renforcent. Le PIB a progressé de 0,3% au mois de février, après une croissance de 0,1% en janvier. Si Fitch, qui a dégradé vendredi avec S&P la perspective de la note BBB de la Russie à négative, s’attend à une croissance positive de 1% au maximum cette année après 1,3% en 2013, l’agence précise qu’«une récession est possible, compte tenu de l’impact de la hausse des taux, de la faiblesse du rouble et des incertitudes géopolitiques».
Plus d'articles du même thème
-
Rizlum, start-up spécialiste de l’IA agentique, accueille Guillaume Sarkozy
L'ancien grand patron devient vice-président et administrateur de cette entreprise innovante qui a développé un catalogue d’agents IA pour l’assurance. Son objectif : convaincre les acteurs traditionnels d’embrasser l’innovation pour le bénéfice des humains, clients et collaborateurs. -
Euronext intègre le CAC 40 et en chasse Teleperformance
Changement de statut pour l’opérateur boursier paneuropéen. Le groupe présidé par Stéphane Boujnah va rejoindre l’indice phare parisien le 22 septembre. -
KKR renforce son accompagnement auprès des familles françaises
Le géant du private equity nomme Mikael Markman en tant que managing director en charge des activités family capital en France couvrant ainsi les entrepreneurs et les familles. -
Le partage des profits des grandes entreprises se démocratise avec le temps
Les sociétés du SBF 120 ont versé 6% de leurs bénéfices 2024 au titre de la participation, de l'intéressement ou de l'abondement. -
Les services de location de serveurs, nouvelle manne dans la jeune industrie de l’IA
Oracle entre dans la cour des grands en s'imposant comme un fournisseur clé de capacités de calcul d'IA, en concurrence avec les leaders du cloud que sont Amazon, Microsoft et Google. Dans une exubérance irrationnelle propre à l’intelligence artificielle, les laboratoires d’IA et les hyperscalers multiplient les contrats de longue durée pour sécuriser leur capacité future de stockage sur des serveurs. -
La Banque du Japon préparerait le débouclage de son large portefeuille d’ETF
A la faveur de sa stratégie d’assouplissement monétaire non conventionnelle menée dans les années 2010, la banque centrale est devenue une baleine sur le marché des fonds indiciels cotés d'actions japonaises.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
Contenu de nos partenaires
-
Ruée vers l'or
Réarmement : le grand bond de l'industrie allemande
Outre-Rhin, entreprises établies comme jeunes pousses spécialisées investissent à tour de bras pour accompagner le réarmement occidental déclenché par le discours de Trump et la guerre en Ukraine -
Editorial
Taxe sur les ultra-riches : les mensonges de Gabriel Zucman
N'en déplaise à son concepteur, sa taxe n'est pas constitutionnelle, car son assiette n'est pas liée aux facultés contributives, puisqu'elle incorpore des revenus qui n'ont pas effectivement été perçus -
Dans le sud-ouest de l'Allemagne, les PME guidées pour s'adapter aux besoins de la défense
Une agence de soutien à l'innovation explique quelles étapes ces petites entreprises doivent accomplir pour prétendre à des commandes du secteur militaire