
Les sociétés de gestion déclenchent leurs «plans coronavirus»

Pour les sociétés de gestion présentes dans des marchés en et hors Europe, définir un plan anti-coronavirus est ardu. Amundi, la filiale du Crédit Agricole, a publié une note sur son site Internet dans laquelle elle indique avoir adopté des mesures pour se conformer aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et des autorités sanitaires des pays concernés.
La société de gestion entend ainsi limiter la propagation du virus et protéger la santé et la sécurité tant de ses clients que de son personnel. «Un comité ad hoc a été créé. On suit les recommandations pays par pays», indique-t-on chez Amundi. De façon générale, tout collaborateur rentrant d’un déplacement dans une zone à risque, à titre personnel ou professionnel ou ayant été en contact étroit avec des personnes s’étant rendues dans l’une de ces zones, est prié de rester à son domicile pendant 14 jours suivant son retour.
Des dispositions visant à limiter ou à reporter les déplacements des collaborateurs ont également été prises. «Nous avions un événement investisseurs prévu ce mois-ci qui pourra être suivi en ‘streaming’ vidéo par les participants. Nous trouvons des solutions de substitution et notre personnel utilise les moyens de communication à distance», explique un porte-parole d’Amundi.
De plus, la société de gestion a activé un plan assurant la continuité des activités qui touche en premier lieu les activités de middle et front office. «En France, nos équipes sont réparties sur trois lieux : au bureau, à leur domicile ou sur notre site de repli qui se trouve en région parisienne. Nous avons activé ce site de repli, qui est habituellement utilisé en cas d’événements comme les inondations par exemple», précise Amundi. Aucun cas de coronavirus n’a encore été détecté au sein des effectifs de la firme.
En Asie, où la filiale du Crédit Agricole est très active, la majorité des effectifs travaillent à distance. En Italie, où le gérant figure parmi les trois plus gros acteurs du marché, «l’activité est totalement maintenue. Le plan de continuité est en place. Les équipes au bureau de Milan sont très réduites. Elles sont équipées à 100% pour travailler depuis leur domicile», assure la société.
Si l’épidémie venait à se transformer en pandémie, d’autres mesures plus strictes pourraient être mises en oeuvre, comme par exemple le fait de ne pas réunir plus de 50% d’une même équipe au même endroit. Amundi précise que les plans activés dans les pays les plus touchés par l’épidémie «sont prêts à être déployés si besoin dans les autres pays où la société est implantée».
Des restrictions, pas d’interruption
Plusieurs gestionnaires italiens ont leurs quartiers généraux à Milan en Lombardie, qui figure dans la zone de quarantaine délimitée par décret du gouvernement italien publié le 8 mars. Parmi eux, Eurizon Capital,filiale de gestion d’Intesa Sanpaolo. «Les opérations se poursuivent normalement, sans incidence sur la gestion et le fonctionnement des fonds communs de placement, ni notre activité de gestion en général. Tout le personnel est en mesure d’effectuer son travail à distance sans aucune limitation. La direction des investissements garantit que l’ensemble des actifs est géré sans interruption aucune», explique Eurizon Capital dans un communiqué.
En Suisse, les gestionnaires aussi ont pris des mesures. Plusieurs bureaux de l’UBP ont ainsi déjà activé ou sont prêts à activer un plan de continuité des activités (Business Continuity Plan), déclare la firme helvétique à L’Agefi. Ces mesures consistent principalement à séparer les équipes, les membres du personnel étant répartis sur différents sites ou travaillant à domicile. «UBP a également pris des précautions en instaurant des restrictions sur les voyages d’affaires, notamment vers et depuis les zones à risque en Italie, tout en rappelant les mesures d’hygiène à respecter. Dans le cadre du plan BCP, les fonctions critiques (telles que le ‘trading’, le ‘middle office’ et le ‘back office’) peuvent fonctionner avec un accès à distance, en conformité avec les exigences réglementaires», ajoute la société.
L’épidémie de Covid-19 force également les sociétés de gestion à reporter nombre d’événements. Deux grands rendez-vous, le Salone del Risparmio en Italie et la conférence européenne sur la gestion d’actifs de l’Alfi au Luxembourg, ont été reportés. En France, le Sustainable Investment Forum et la cérémonie de remise des prix de Morningstar France, tous deux programmés mardi 10 mars, ont aussi fait l’objet d’un report. Ces dernières semaines, DWS, Natixis Investment Managers, CPR ou encore Schroders, entre autres sociétés de gestion, ont dû annuler leurs déjeuners et autres rencontres avec les gérants. La représentante d’une société de gestion étrangère en France indique à L’Agefi qu’un grand nombre de participants à un événement prévu en mars à Paris avaient déjà annulé leur venue avant même l’officialisation de son report.
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse