Les investisseurs institutionnels français s’engagent lentement dans le crédit BBB

Le poids de la dette corporate dans la poche taux est encore inférieur à celui des obligations souveraines d’après l’enquête de l’AF2I
Violaine Le Gall

C’est dans le segment des obligations corporates que les portefeuilles des investisseurs institutionnels français ont le plus bougé l’an dernier. La part investie dans ces titres est passée de 31% en 2009 à 33% en 2010, d’après l’enquête annuelle de l’AF2I, l’association française des investisseurs institutionnels. Dans leurs portefeuilles, la dette souveraine reste la première poche, comptant pour 40% des actifs, un niveau stable par rapport à 2009. L’allocation en actions est stable également à 14 %, tout comme l’immobilier à 4 %. Les 55 membres qui ont répondu à l’enquête gèrent un total de 1.270 milliards d’euros, ce qui représente 92% des actifs des membres de l’association.

Pour l’heure, les investisseurs institutionnels sont restés prudents sur le crédit. «Nous observons un léger glissement vers le BBB, mais le mouvement n’est pas encore très marquant», estime Vincent Ribuot, vice-président de l’AF2I. La poche obligataire est encore investie à hauteur de 92% dans des titres notés de AAA à A. Le crédit investment grade pèse 42% dans l’allocation obligataire et le high yield 1%, contre 55% pour la dette souveraine. Cette année, la répartition pourrait cependant changer. Près d’un tiers des répondants à l’enquête envisagent d’augmenter leur allocation dans le crédit corporate investment grade. Ils sont par ailleurs plus de 20% à prévoir une hausse de leurs engagements dans le high yield et la dette émergente en devise locale.

Sur la poche actions, «les arbitrages réglementaires ont été faits», estime Vincent Ribuot. Ainsi, la grande majorité des investisseurs institutionnels interrogés envisagent de maintenir leur allocation en actions à leur niveau actuel. A la différence des années précédentes, les contraintes réglementaires sont considérées par les investisseurs comme le l'élément le plus important dans la définition de leur allocation stratégique, devant la rentabilité.

Ces nouvelles règles n’empêchent toutefois pas les investisseurs institutionnels de s’intéresser aux classes d’actifs alternatives. Ils sont de plus en plus nombreux à considérer les obligations convertibles et le private equity comme de véritables axes d’investissement.

La gestion des actifs est déléguée dans 57% des cas. Ce mode concerne toutes les poches. Ainsi, les gestions de la dette souveraine et de la dette corporate sont déléguées chez respectivement 56% et 59% des membres.

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