Les grands gérants de fortune redressent la barre

Remises en question au faîte de la crise financière au profit des conseillers indépendants, les banques privées recueillent à nouveau les suffrages
Antoine Landrot
L'étude Merrill Lynch sur les grandes fortunes. Photo: PHB/Agefi
L'étude Merrill Lynch sur les grandes fortunes. Photo: PHB/Agefi  - 

Les principaux acteurs de la banque privée retrouvent les faveurs des grandes fortunes. La crise financière avait mis à mal la relation de confiance existant entre les conseillers des établissements les plus renommés et leurs clients, qui découvraient horrifiés les pertes affichées par certains produits structurés qu’ils pensaient peu risqués. L’édition 2011 du World Wealth Report élaborée par Capgemini pour le compte de Merrill Lynch Wealth Management (portant sur l’année 2010) montre que la tendance s’inverse.

«Après l’éclatement de la crise, les grandes fortunes attachaient beaucoup d’importance à l’indépendance du conseil d’investissement. Les conseillers indépendants avaient à ce titre une vraie carte à jouer. Ce n’est plus autant le cas aujourd’hui», affirme Laurence Chrétien, directeur de projet chez Capgemini Consulting. Selon les sondés, les sociétés proposant une «offre complète» (c’est-à-dire essentiellement les filiales de gestion de fortune de groupes bancaires) font désormais quasiment jeu égal avec les gestionnaires d’actifs indépendants lorsqu’il s’agit de qualifier leur aptitude en terme d’objectivité de leurs conseils (73,2% contre 73,7%).

En outre, dans les cinq autres priorités des grandes fortunes identifiées pendant l’étude, les grandes sociétés devancent assez largement les indépendants: 84% contre 59% à propos de la préservation du capital, 86% contre 66% pour le conseil spécialisé, ou encore 76% contre 55% pour la transparence des relevés et des facturations.

L’optimisme concernant des professionnels de grandes maisons de gestion est également lié à une évolution des préoccupations des clients fortunés. Les conseillers interrogés estiment à 97% que la préservation du capital est devenue l’une des six priorités des millionnaires, alors qu’elle n’y figurait pas dans l’étude précédente, contrairement à ce que l’on aurait pu croire. L’étude 2011 révèle également que les sujets d’insatisfactions concernent notamment le manque d’équipes transverses, la combinaison des expertises de la banque privée avec la banque d’investissement et les opportunités d’investissement «exceptionnelles» issues de la banque d’affaires. Autant de qualités qu’un conseiller indépendant aura du mal à développer.

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