
Les gestionnaires sont confrontés au grand écart des frais sur les indices et les données

Les sociétés de gestion ne sont pas logées à la même enseigne face aux frais demandés par les fournisseurs d’indices, de données ou de notations pour l’utilisation de leur travail. Que les prix négociés entre parties soient opaques n’est pas une surprise mais l’ampleur du différentiel de tarifs appliqué entre deux gestionnaires d’actifs pour des services identiques peut laisser pantois.
Un consultant britannique, Substantive Research, a interrogé, sur le sujet, 40 sociétés de gestion dont 60% en Europe et 40% en Amérique du Nord et cumulant 5.000 milliards d’encours sous gestion. Il en ressort que certains fournisseurs de données de référence et de prix (reference and pricing data) appliquent des frais plus de dix fois supérieurs (1.075%) à certains gestionnaires par rapport à d’autres pour des produits et services similaires.
Les agences de notation crédit, elles, peuvent appliquer un tarif trois plus élevé entre deux clients gestionnaires d’actifs pour des demandes similaires selon l’étude. Quant aux fournisseurs de recherche et d’analyse, ils peuvent demander à un gérant jusqu’à 3,5 fois le montant demandé à un autre pour le même service. Substantive Research note que seule une minorité de fournisseurs sur ce segment sont totalement cohérents sur les tarifs demandés aux sociétés de gestion via une offre standardisée.
En matière d’inégalité de prix, la palme revient toutefois aux fournisseurs d’indices sur les marchés développés. Certains d’entre eux vont jusqu’à faire payer un prix 13 fois supérieur à certains gérants par rapport à d’autres pour des produits et services similaires. L’étude de Substantive Research suggère que les augmentations de prix suivant l’inflation sont « appliquées de manière incohérente » et que cette incohérence s’est amplifiée chaque année entre 2020 et 2022.
La difficulté d’une grille de tarifs standardisée
Dans ses conclusions, le consultant observe que l’incohérence des prix appliqués ne saurait être expliquée par des différences en termes de structures, besoins ou demandes des clients. Il souligne aussi qu’avec une grille de tarifs cohérente et standardisée, les fournisseurs de données, de notations, d’indices et de recherche seraient en difficulté. Cette difficulté reposerait sur trois raisons. Leurs clients gestionnaires d’actifs, comme eux-mêmes, font l’objet de fusions-acquisitions et la taille de chaque client évolue en fonction des cycles de marché. Aussi, les demandes émanant des gestionnaires deviennent-elles de plus en plus sophistiquées.
Mike Carrodus, directeur général de Substantive Research, constate que plusieurs fournisseurs historiques ont réussi à devenir incontournables en investissant dans leurs produits, leur technologie et leurs capacités de marketing. Ce, de manière à ce que leur influence sur les prix soit considérée comme une récompense naturelle de ces efforts. « Cependant, dans un climat de marché volatile, les acheteurs sont plus que jamais concentrés sur l’efficacité de leurs budgets de données de marché, créant une dynamique de négociation conflictuelle qui est exacerbée lors des périodes difficiles », commente-t-il, militant pour une meilleure transparence sur les prix.
Plus d'articles Actualités
-
Alienor Capital lance un nouveau fonds obligataire daté
Le fonds obligataire à échéance fin 2028 devrait servir un rendement actuariel annuel de 4,8% net de frais de gestion -
Investir dans l’eau et les déchets, un thème porteur
JO HambroJO Hambro a lancé un fonds thématique Water&Waste. Bertrand Lecourt, son gérant et Frédéric Lejeune, directeur de JO Hambro France expliquent leur stratégie -
Le rachat de Credit Suisse par UBS affecte aussi Allfunds
Même si Credit Suisse n'en est plus actionnaire, la plateforme espagnole de distribution de fonds Allfunds reste liée au groupe helvète jusqu'en 2029, selon une note de Citi.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Code pénal
Gilets jaunes: les délinquants, les criminels et leurs complices
Black bloc ou « simple manifestant », agissant à froid ou emporté par l’excitation collective, peu importe : les faits commis sur les Champs-Élysées relèvent du Code pénal. Taguer ou détruire du mobilier urbain fait de vous un délinquant. Voler des marchandises après avoir cassé une vitrine fait de vous un délinquant. Caillasser un fourgon de police ou tabasser un gendarme à terre fait de vous un délinquant. Mettre le feu à un kiosque ou un restaurant fait de vous un délinquant. Incendier une banque fait de vous un délinquant – et même un criminel, si les flammes ont été allumées sans se préoccuper de savoir si l’immeuble était vide de ses occupants. -
Exaspération
«Les Gilets jaunes mettent l’économie à genou»
« Les Français ne consomment plus, ils ne vont plus dans les centres-villes », déplore le président des Chambres de métier et de l’artisanat -
Signaux faibles
Gilets jaunes et violences: les lacunes de la surveillance des réseaux sociaux
Le ministre de l’Intérieur se disait, dès vendredi, en alerte sur la mobilisation de manifestants ultra-violents. Faute d’utilisation appropriée des outils numériques, cela n’a pas empêché ces derniers d’agir et de mettre les Champs-Elysées à sac.