Les facteurs de soutien au prix de l’or noir se multiplient avant 2011

Le statu quo de l’Opep, l’hiver et la baisse des stocks ont propulsé le prix du brut à 91,88 dollars hier, son plus haut niveau depuis deux ans
Tân Le Quang

Après un bond de 78% en 2009, le prix de l’or noir enregistre cette année une progression de 15,8% à la suite du retour progressif de la demande mondiale. La matière première est sous pression à l’approche de la fin de l’année. Le cours du baril de brut à New York pour livraison février a atteint hier un plus haut de deux ans à 91,88 dollars. Il a grimpé de 5,9% en décembre. Alors que le contrat du WTI pour livraison juin 2011, lui, a flirté avec les 94 dollars, les facteurs de soutien pour la matière première s’accumulent, poussant son cours un peu plus vers la barre des 100 dollars.

Premier facteur, la décision de l’Opep, dimanche, de laisser inchangé son quota de production. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole ne fera rien avant la mi-2011. Ses membres ont jugé que le seuil des 100 dollars représentait un niveau d’équilibre entre l’offre et la demande. Selon elle, le marché est bien approvisionné. Et un cours de 100 dollars ne pénaliserait pas la reprise économique mondiale.

L’immobilisme de l’Opep n’a pas été une réelle surprise. En revanche, la baisse de 5,33 millions de barils des stocks outre-Atlantique à l’issue de la semaine close le 22 décembre n'était pas anticipée à ce point. Celle-ci intervient après la chute brutale des températures sur la côte est des Etats-Unis. Ce mois-ci, les stocks ont reculé de 19 millions de barils, soit -5,3%. Un record depuis décembre 2006.

La dynamique baissière des stocks a également été nourrie par la nette progression des importations de pétrole et les ajustements des raffineurs basés au Texas et en Louisiane. Dans les années de hausse du cours du pétrole –ce qui est le cas cette année–, ces derniers obtiennent d’importantes déductions fiscales sur leurs stocks grâce à la méthode comptable LIFO [Last In, First Out ou dernier entré, premier sorti, ndlr] et font en sorte de vendre ceux qui ont le plus récemment augmenté avec la hausse des prix et de faire revenir leur niveau à celui de début d’année. Résultat, après leur pic de 368 millions de barils en septembre, les stocks s’établissaient la semaine dernière à 340,7 millions, se rapprochant des 327 millions observés en janvier. Malgré cette baisse, ils restent encore à des niveaux plus élevés que sur la période 2007-2009. De quoi satisfaire partiellement une demande mondiale attendue en hausse de 130.000 barils par jour à 1,32 million en 2011 par l’Agence internationale de l’énergie.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...