
Les conditions de liquidités devraient nourrir la baisse de l’Eonia
Flirtant avec les 0,40% fin décembre, l’Eonia s’est depuis envolé pour toucher lundi les 1,313%, contre un taux refi à 1% et un Euribor 3 mois à 1,082%. La raison de cette tension du taux quotidien des dépôts interbancaires est d’ordre technique.
«Suite à l’entame de période de maintenance des réserves des banques, l’excédent de liquidités dans le système bancaire de la zone euro s’est asséché à compter du 12 janvier 2011 pour avoisiner les 25-35 milliards d’euros. Cette situation associée à un niveau élevé de dépôts à la BCE chaque soir (30,7 milliards, lundi, ndlr)
explique l’envolée de l’Eonia», explique Alexandre Seignat, président de l’AFTB. Selon Barclays Capital, ce surplus, qui a débuté la période de réserve de janvier à 31 milliards, est même tombé à un plancher depuis mi-2009 de 7,5 milliards. D’après UniCredit, les banques sont en déficit de liquidités et devront participer aux offres de la BCE jusqu'à la fin des périodes de maintenance.
Mais la forte participation aux opérations de la BCE devrait nourrir la détente des taux. «Suite à l’appel d’offres 7 jours et à l’opération de retrait de liquidité de cette semaine, le surplus de liquidité est revenu autour de 90 milliards, et devrait nourrir la détente de l’Eonia sous les 1%», note Alexandre Seignat. De fait, la BCE a injecté hier 213 milliards de liquidités à 7 jours dans le système bancaire, soit 48 milliards de plus que les 165 milliards de liquidités arrivés à échéance le même jour. Les banques se sont présentées en masse. Elles ont été 371 à demander des fonds à 1%, contre 209 une semaine plus tôt. Pour le trésorier, cela signifie que les banques, y compris les bien portantes, ont participé à cette offre afin d’apporter à l’Eurosysteme un montant d’euros suffisant à son bon fonctionnement.
«Comme c’était le cas jusqu’en 2007 lorsque l’excédent de liquidité était proche de 0, les trésoriers de banque retrouvent leur rôle d’intermédiaire dans la mise en œuvre de la politique monétaire», souligne Alexandre Seignat. Un signe de normalisation. Barclays Capital parie sur une baisse graduelle de l’Eonia à 0,70%.
UniCredit n’interprète pas cette forte affluence aux offres de la BCE comme un signe de tensions accrues sur le marché monétaire. La banque italienne souligne en revanche qu’un Eonia à plus de 1% rend le financement par la BCE économiquement plus intéressant que par les marchés.
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