
L’endettement des régions espagnoles atteint un niveau record
La dette des régions espagnoles a atteint 11,4% du PIB espagnol au premier trimestre 2011, un record depuis l995. Les 17 communautés autonomes accumulent 121 milliards d’euros de dette, le double du total affiché en 2007. La dette publique globale s'élève elle à 63,6% du PIB (680 milliards d’euros), son niveau le plus élevé depuis treize ans. Le FMI prévoit qu’elle augmente jusqu'à 65,7% cette année. Le ratio moyen européen se situait fin 2010 à 85%.
Les finances des régions espagnoles sont dans le viseur des marchés internationaux depuis des mois. Les collectivités locales, et surtout les gouvernements régionaux, sont en effet responsables en Espagne d’environ la moitié des dépenses publiques. Le plan de redressement de déficit du gouvernement, qui prévoit de le ramener à 6% du PIB cette année et 3% dès 2013, passe donc impérativement par le contrôle des comptes régionaux.
Problème, les régions sont fiscalement autonomes. Le gouvernement les force depuis cette année à publier des comptes trimestriels mais il ne peut influer sur les cordons de leurs bourses qu’en empêchant les «mauvais élèves» de s’endetter à long terme. Elles ont dépassé la limite imposée en 2010, avec un déficit de 3,4% du PIB, et étaient déjà à 0,46% dans le rouge fin mars alors que la barrière est fixée à 1,3% cette année.
Les rumeurs concernant des dettes et des déficits cachés lancées récemment par certains membres de gouvernements régionaux nouvellement élus fin mai, ont cependant été exagérées. «Notre analyse suggère que le montant total ne devrait pas être assez important pour modifier le panorama de la solvabilité», assure Barclays Capital dans un rapport. Les économistes espagnols l’estiment au maximum à 0,5% du PIB.
La Commission européenne a récemment enjoint à l’Espagne de fixer à ses régions un plafonnement des dépenses en ligne avec l'évolution du PIB, comme il en existe désormais pour l’administration centrale et les mairies. Le vice-président du gouvernement socialiste, Alfredo Pérez Rubalcaba, a assuré vendredi qu’il était «convaincu» que les gouvernements régionaux adopteraient une loi dans ce sens d’ici un an.
Il a ajouté que la dette publique espagnole était «supportable» face à la moyenne européenne. «C’est l’ensemble qui nous inquiète», a-t-il précisé en référence à la dette privée qui s'élevait à environ 2.000 milliards d’euros en avril.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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