
L’EFSF place son émission à 10 ans dans un marché difficile
La deuxième émission du Fonds européen de stabilité financière (EFSF) ne restera pas dans les annales, contrairement à la première, bouclée en janvier dernier, qui avait attiré 45 milliards d’euros d’ordres pour une émission de 5 milliards. Hier, pour une opération du même montant, l’EFSF a reçu environ 8 milliards d’euros d’ordres. De fait, les conditions de marché sont moins porteuses compte tenu notamment de l’incertitude persistante sur la forme de la nouvelle aide à la Grèce.
Par ailleurs, «il y a cette semaine une offre importante d’obligations notées AAA», rappelle Chiara Cremonesi, stratégiste taux chez UniCredit. Enfin, les titres à 10 ans, comme ceux émis hier, sont moins recherchés que ceux à 5 ans (la maturité choisie pour l'émission inaugurale de janvier), compte tenu du faible rendement offert suite à la baisse des taux d’intérêt à 10 ans des Etats les plus solides de la zone euro. «Cette émission à dix ans montre que le EFSF est capable d’emprunter pendant des moments difficiles, souligne Frédéric Gabizon, responsable dette souveraine chez HSBC, chef de file sur l'émission avec Barclays Capital et Deutsche Bank. Les titres ont été placés avec un spread de 17 points par rapport au taux mid-swap, soit seulement 2,5 pb au-dessus des titres à dix ans émis par l’EFSM en mai dernier. Le taux absolu ressort à 3,49%».
Malgré le faible rendement offert, près d’une centaine d’investisseurs ont déposé des ordres. Le premier d’entre eux est le Japon, qui par le biais de son ministère des Finances, a acquis 1,1 milliard d’euros de titres. Lors de l'émission à 5 ans de janvier dernier, il avait déjà acheté 1 milliard d’euros d’obligations de l’EFSF. Au total, l’Asie a représenté 44% de la demande servie, le Royaume-Uni 27%, la France et l’Allemagne 9% chacune.
Sur les 5 milliards d’euros levés hier, 3,6 milliards seront versés comme aide au Portugal le 22 juin prochain. Le solde fait office de coussin de sécurité, ce qui permet à l’EFSF d'être noté AAA.
Le fonds devrait revenir sur le marché d’ici à mi-juillet, cette fois-ci avec une émission à 5 ans, de 3 milliards d’euros, une nouvelle fois pour financer l’aide au Portugal. Ensuite, l’EFSF et l’EFSM, le Mécanisme européen de stabilité financière, reviendront à plusieurs reprises sur le marché à l’automne. Au total, les deux organismes doivent fournir chacun jusqu'à 26 milliards d’euros qui seront débloqués pour les pays aidés sur les trois prochaines années.
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Le coût de la vie continue d'augmenter pour les Américains
Washington - Les prix des courses alimentaires et de l’essence ont augmenté le mois dernier pour les Américains, mais la banque centrale (Fed) devrait rester convaincue que la priorité est maintenant de baisser les taux d’intérêt pour relancer l'économie. L’inflation a accéléré en août aux Etats-Unis pour atteindre +2,9%, au plus haut depuis janvier, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié jeudi par le ministère américain du Travail. Cette évolution annuelle est en ligne avec les attentes des marchés, selon le consensus publié par MarketWatch. Le rythme mensuel, en revanche, s’affiche un peu au-dessus des prévisions, avec +0,4% contre +0,2% en juillet. Se nourrir (+0,5% sur un mois pour les courses alimentaires), se vêtir (+0,5%), se déplacer (+1,9% pour le carburant) et se loger (+0,4%) coûtent plus cher. «Il y a eu de grosses hausses de prix sur les tomates, les pommes et le boeuf en août», observe Bill Adams, économiste de la banque texane Comerica, qui cite comme «facteurs possibles la météo, le manque d’ouvriers agricoles et les droits de douane» introduits par l’exécutif américain. Selon lui, les nouvelles taxes sur les importations (d’au moins 10%) «font progressivement leur chemin des ports aux entrepôts jusqu’aux tickets de caisse». Les prix des voitures (neuves comme d’occasion) ont aussi augmenté. L’automobile a été l’un des premiers secteurs touchés par les droits de douane mis en place par le président américain Donald Trump depuis son retour au pouvoir en janvier. «Jusqu'à présent, les entreprises américaines semblaient avoir absorbé les surcoûts dus aux droits de douane. Mais il y a clairement une limite (...) et nous pensons que ce n’est qu’une question de temps avant que cette charge soit répercutée sur les consommateurs», pointe Matthew Ryan, analyste chez Ebury. Plus d’inscriptions au chômage «Le président Trump a promis de baisser le coût de la vie au premier jour (de son second mandat, NDLR) mais ses droits de douane chaotiques et son programme économique catastrophique tirent les prix vers le haut», a dénoncé jeudi la sénatrice démocrate Elizabeth Warren. Le locataire de la Maison Blanche a assuré la veille qu’il n’y avait au contraire «pas d’inflation», conforté par d’autres indicateurs montrant que l’impact sur les prix est resté relativement contenu. Donald Trump dénonce depuis des mois la posture de la Réserve fédérale (Fed) qui s’est abstenue de baisser ses taux d’intérêt depuis son retour à la Maison Blanche. Les banquiers centraux américains craignaient de contribuer à faire dérailler l’inflation en réduisant le coût de l’argent. Les marchés s’attendent toutefois à ce qu’ils commencent à baisser les taux directeurs dès la semaine prochaine. Non pas parce que l’inflation est maîtrisée, donc, mais parce que le marché du travail paraît dans une mauvaise passe, avec des créations d’emplois très limitées ces derniers mois. Une autre donnée publiée jeudi va dans ce sens: 263.000 personnes se sont inscrites au chômage la semaine dernière, un nombre qui n’avait pas été aussi élevé depuis près de quatre ans. Selon les observateurs, les entreprises ajustent leurs besoins de main-d’oeuvre devant l’incertitude entourant les droits de douane et le ralentissement de la consommation. Si une baisse de taux le 17 septembre fait peu de doute, les investisseurs se demandent si elle sera d’un quart de point, comme de coutume, ou plus importante, d’un demi-point. Ils parient toutefois davantage sur la première hypothèse, l’inflation restant tenace. Interrogée sur la situation économique des Etats-Unis, la porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) Julie Kozack a estimé jeudi que «la Fed dispose de marge de manœuvre pour commencer à abaisser ses taux directeurs». Elle a immédiatement ajouté qu’elle devrait le faire «avec prudence, en s’appuyant sur les données disponibles au cours des prochains mois». Les banques centrales abaissent leurs taux d’intérêt - qui guident les coûts d’emprunt - pour donner un coup de fouet à l'économie. Et les relèvent à l’inverse pour freiner un emballement inflationniste. Myriam LEMETAYER © Agence France-Presse