
L'économie européenne confirme l’accélération de son rythme de croissance
La zone euro commence à entrevoir le bout du tunnel. La croissance du PIB a accéléré à un rythme de 0,4% au premier trimestre, contre une moyenne de 0,24% sur les sept trimestres précédents. En rythme annuel, elle atteint désormais 1% et pourrait s’élever à 1,7% cette année, après 0,9% en 2014. «La croissance continuera d’être tirée par des facteurs exogènes tels que la faiblesse durable de l’euro et le policy-mix (faiblesse généralisée des taux d’intérêt et neutralité de la politique budgétaire) et deviendra de plus en plus autonome, grâce à l’amorce d’un nouveau cycle de crédit et la désépargne des ménages», espère Natixis.
Non seulement le PIB espagnol a progressé à un rythme annuel de 2,6%, le plus élevé des quatre grands pays de la zone pour la deuxième fois consécutive, mais la France et l’Italie, qui avaient déçu en 2014, ont créé les bonnes surprises du début d’année. Le PIB français a accéléré à 0,6% avec un acquis de croissance de 0,7%, et l’Italie est sortie de la récession avec une croissance de 0,3%. En outre, la faiblesse de la croissance allemande, à 0,3%, est «liée à la bonne performance des importations, constituant un signe de force de la demande intérieure», selon BNP Paribas qui s’attend à un fort rebond de l’activité au deuxième trimestre.
Mais la zone euro n’est pas sortie de la zone de danger. SG CIB estime que le potentiel de croissance en Espagne reste limité à 1% du fait de facteurs démographiques défavorables, des faibles gains de productivité et du niveau élevé de dette privée. Seul «un nouveau train ambitieux de réformes comprenant la levée des barrières à la création d’entreprise, l’accroissement de la compétitivité et une réforme de l’éducation» permettrait de la relever à un niveau de 2%, ajoute SG CIB. En France, la croissance a bénéficié de la contribution positive des stocks de 0,5 point avec une dégradation du commerce extérieur.
Au Portugal, où des élections législatives se tiendront en fin d’année, la croissance a certes été solide à 0,4% au premier trimestre, mais le PIB reste toujours inférieur de 6% à son niveau d’avant crise. En Grèce, retombée en récession, la baisse cumulée du PIB depuis 2007 atteint désormais 26%. Enfin, si l’inflation globale est revenue à zéro après quatre mois consécutifs en territoire négatif, l’inflation sous-jacente est restée stable à 0,6% en avril et reste encore loin de l’objectif de 2% visé par la BCE.
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Financement libyen : l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine est décédé
Paris - L’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, accusateur principal de Nicolas Sarkozy dans l’enquête sur les financements allégués de sa campagne présidentielle 2007 par la Libye, est mort mardi matin à Beyrouth, a indiqué à l’AFP son avocate française Me Elise Arfi, confirmant une information du Point. Âgé de 75 ans, cet homme connu pour ses déclarations fluctuantes avait mis en cause à de multiples reprises l’ex-chef de l’Etat pour avoir reçu des financements de la part du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi et de ses lieutenants. Nicolas Sarkozy avait en retour dénoncé les propos de ce «grand manipulateur». L’intermédiaire était visé par un mandat d’arrêt dans ce dossier dans lequel le tribunal correctionnel de Paris doit rendre jeudi son jugement. Ziad Takieddine avait déjà été condamné mi-2020 à cinq ans de prison ferme dans le volet financier de la tentaculaire affaire Karachi, un système de commissions occultes sur des contrats d’armement français avec l’Arabie saoudite et le Pakistan. La décision a été confirmée en appel début 2025. Il s'était réfugié au Liban quelques jours avant le jugement de première instance. Dès mai 2012, Ziad Takieddine assurait à la presse que le financement de la campagne de l’ex-chef de l’Etat français par la Libye était «la vérité». Fin 2016, il avait évoqué à Mediapart des valises d’argent et cinq millions d’euros remis en 2006 et 2007 à M. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant. Il avait ensuite confirmé à plusieurs reprises ces propos devant le juge d’instruction. Mais coup de théâtre fin 2020: le septuagénaire avait déclaré à BFMTV et Paris-Match que l’ex-président n’avait pas bénéficié de ces financements. Des propos «déformés», corrigeait deux mois plus tard Ziad Takieddine, une volte-face temporaire analysée depuis par la justice comme une possible subornation de témoin, et qui vaut une mise en examen à plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni-Sarkozy ou la figure de la presse people, Mimi Marchand. Né le 14 juin 1950 dans une grande famille de Druzes libanais, il a longtemps travaillé dans la publicité, avant de quitter son pays déchiré par la guerre civile. Dans les années 1980, il dirige la station de montagne Isola 2000 (Alpes-Maritimes), et noue progressivement des liens avec de nombreux hauts responsables de droite. Grâce à ces connaissances et à son entregent, il s’immisce dans la négociation de contrats de défense au cœur de l’affaire Karachi. Il mène alors grand train et couvre de cadeaux ses relations politiques. Mais son influence va ensuite décliner, entre un divorce difficile avec son épouse, la concurrence de son ennemi juré, l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, venu des réseaux liés à Jacques Chirac, et le début de ses ennuis judiciaires. © Agence France-Presse -
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Bruxelles - Les géants de la tech en font-ils assez pour protéger leurs utilisateurs contre les arnaques financières en ligne? C’est ce que veut vérifier l’Union européenne, au risque de s’attirer de nouveau les foudres de Donald Trump, qui fustige l’interventionnisme de Bruxelles dans le secteur du numérique. La Commission européenne a annoncé mardi avoir envoyé des «demandes d’information» à Apple, Google et Microsoft, ainsi qu'à la plateforme de réservation d’hôtels Booking, dans le cadre de la législation sur les services numériques (DSA), pour savoir «comment ils s’assurent que leurs services ne sont pas détournés par des fraudeurs», a précisé un porte-parole. Dans le détail, la demande de la Commission concerne la boutique d’applications d’Apple (App Store), celle de Google (Google Play), le moteur de recherche de Microsoft (Bing), et Booking. Parmi les activités criminelles ciblées, la Commission évoque la création d’applications trompeuses, qui se font passer pour des applications bancaires officielles, ou l’utilisation de moteurs de recherche pour diffuser des liens ou des publicités pour des sites frauduleux. «C’est une étape essentielle pour protéger les utilisateurs dans l’ensemble de l’UE contre ce genre de pratiques, et vérifier que les plateformes font leur part» pour lutter contre ce phénomène, a estimé un porte-parole de la Commission. Fausses réservations «Microsoft s’engage à créer des expériences en ligne sûres et continuera de collaborer avec la Commission européenne sur ce sujet important», a assuré à l’AFP un porte-parole du groupe. De son côté, Google a rappelé qu’il «fournit une protection de pointe dans l’ensemble de ses produits, et détecte et supprime des millions de résultats de recherche frauduleux chaque jour». Booking a pour sa part assuré s’engager "à discuter des faits de manière constructive», assurant pour prouver ses efforts avoir fait chuter de 83% l’an dernier les «fausses réservations liées au phishing détectées et bloquées». Cette démarche, qui n’en est pas encore au stade d’une enquête formelle, s’appuie sur le vaste arsenal juridique dont l’Europe dispose pour réguler la tech avec le DSA et le règlement sur les marchés numériques (DMA). Désinformation, haine en ligne, contrefaçons ou produits dangereux, le DSA vise à protéger les utilisateurs européens en imposant aux plateformes des obligations. Les manquements à ces règles peuvent leur valoir des amendes pesant jusqu'à 6% de leur chiffre d’affaires annuel mondial. Bruxelles a déjà lancé de multiples enquêtes dans le cadre du DSA, ciblant en particulier les plateformes de Meta, Facebook et Instagram, mais aussi TikTok et X, ou encore le site chinois AliExpress. Mais cet interventionnisme de l’UE dans un secteur dont les champions sont souvent Américains lui a valu les foudres de Donald Trump, qui a menacé de représailles les pays ou organisations régulant le secteur de la tech. Le président américain s’est ainsi insurgé contre l’amende géante (près de 3 milliards d’euros) infligée début septembre par la Commission européenne à Google, pour abus de sa position dominante dans la publicité en ligne. Malgré ces menaces, l’UE a assuré qu’elle mènerait à bien ses enquêtes ouvertes dans le cadre du DSA. «Dans les semaines et les mois à venir, nous serons en mesure de finaliser bon nombre de ces enquêtes», avait déclaré vendredi à l’AFP la commissaire européenne en charge du numérique Henna Virkkunen, ajoutant que «c'étaient les premières décisions qu'[ils allaient] prendre en vertu de la loi sur les services numériques». «Nous en lancerons probablement de nouvelles», avait-elle ajouté en référence à ces enquêtes. Frédéric POUCHOT © Agence France-Presse -
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