Le Venezuela compte sur son nouveau taux de change pour éviter le défaut

La cotation du bolivar sur le marché parallèle est revenue à 59 pour un dollar, après avoir atteint 88 à la fin du mois de février
Patrick Aussannaire

Le Venezuela s’est-il mis à l’abri du défaut? Les particuliers et les sociétés du Venezuela ont pu hier, pour la première fois depuis quatre ans, acheter officiellement et en toute légalité des dollars américains sans avoir recours au marché parallèle, ce qui devrait relâcher la pression sur les importations. Et ceci avec une participation de la banque centrale et de la compagnie pétrolière publique PDVSA aux adjudications de dollars.

Annoncé depuis le début du mois, le lancement officiel d’un troisième taux de change devrait ainsi permettre de réduire l’écart qui existe entre les taux de change parallèle et officiel. Une étape d’autant plus importante que les émissions d’obligations constituent une source importante de dollars pour le pays.

Le nouveau taux sera déterminé librement par le jeu de l’offre et de la demande, et devrait ainsi dépasser le seuil des 40 bolivars par billet vert, selon les analystes. Dans le même temps, le taux de change parallèle du bolivar est estimé à 58,63 par la plate-forme «DolarToday.com», alors qu’il cotait encore à une parité de 88 contre dollar à la fin du mois dernier.

Le système «Sicad 2» devrait couvrir environ 8% des besoins en réserves étrangères du pays, alors que plus de 80% des sources d’approvisionnement en dollars transiteront par le taux officiel. Le premier système Sicad mis en place en décembre 2013 est composé de deux taux de change: l’un pour les produits de base, assorti d’une parité fixe de 6,3 contre dollar, et l’autre pour les dépenses liées au tourisme, dont la parité a été fixée à 11,8. Un système qui pourrait conduire à une dévaluation massive de la devise, et aiguiser les tensions inflationnistes qui atteignent un rythme officiel de près de 60%.

Sans compter que les tensions se poursuivent dans le pays. Elles ont entraîné notamment la semaine dernière une cessation des activités de la compagnie aérienne Air Canada et du service de livraison international DHL dans le pays, qui doit plus de 3 milliards de dollars à plusieurs compagnies du secteur. En outre, le pays et PDVSA doivent faire face à quelque 4,6 milliards de dollars obligations arrivant à échéance sur l’année 2014, auxquels s’ajoute le versement de 9 milliards d’intérêts. Or, les réserves liquides hors celles en or et les avoirs à la banque publique d’investissement (Bandes), ne sont que de 1,6 milliard, selon Natixis.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...