
Le segment des obligations sécurisées continue à attirer les capitaux
Rien n’arrête le flux d’émissions d’obligation sécurisées en 2011. Depuis le début de l’année, 50 milliards d’euros de covered bonds ont été placés sur le compartiment en euros. Et même si le rythme des opérations s’est un peu ralenti par rapport à la première quinzaine de janvier, six transactions ont encore été mises à prix entre lundi et mercredi, dont trois hier (BBVA, Monte dei Paschi et le Crédit Mutuel).
«De plus en plus d’investisseurs, traditionnellement positionnés sur le marché de la dette senior classique, viennent sur le marché des covered bonds. Cela crée un appel d’air très profond qui permet d’absorber l’offre importante de papier», indique Laurence Ribot, responsable de la syndication agences, souverains, supra et covered bond chez Natixis.
Les réflexions réglementaires visant à faire payer à l’avenir les porteurs de dette senior en cas de crise bancaire peuvent expliquer une partie du report vers les obligations sécurisées. Celles-ci n’ont jamais aussi bien porté leur nom, à l’heure où, en Irlande par exemple, le parti d’opposition Fine Gael affirmait encore hier qu’il fera payer les créanciers seniors des banques irlandaises s’il remporte les élections.
Pour ne rien gâcher, les rendements offerts par le compartiment sont aussi attrayants. «Sur des signatures covered espagnoles ou italiennes, les niveaux de spread offerts aux investisseurs sont très proches de ceux de la dette secondaire senior», explique Laurence Ribot.
La hiérarchie reste cependant très marquée entre les émetteurs et entre les pays. Monte dei Paschi prévoyait par exemple de placer un emprunt benchmark en début de semaine. Elle a préféré céder le passage à son compatriote UniCredit, qui émettait au même moment à 12 ans avec une prime plutôt alléchante (175 points de base offerts, ramenés à 165 pb). Avec l’appui de Natixis et SG CIB, la banque toscane a finalement placé hier un milliard d’euros à 7 ans à une marge de 185 pb, réajustée par rapport à sa fourchette initiale de 175 à 180 bp pour tenir compte de l’opération UniCredit.
De même, un monde sépare toujours l’espagnole BBVA, qui a émis hier 2 milliards à 5 ans à 200 pb de marge sur les swaps, et le français CM-CIC, sorti à 50 bp à 3 ans. L’amélioration du sentiment sur les pays périphériques de la zone euro se fait toutefois ressentir. Il y a un mois, BBVA avait dû payer 225 pb pour émettre à 3 ans seulement.
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